Indignation et douleur pour le sac de Constantinople par les croisés en 1204

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Jean-Paul II reçoit le patriarche œcuménique

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CITE DU VATICAN, Mardi 29 juin 2004 (ZENIT.org) – « Indignation et douleur » pour le sac de Constantinople par les croisés en 1204 : le pape Jean-Paul II a évoqué cet événement lors de l’audience accordée au patriarche oecuménique Bartholomaios Ier , ce mardi matin à 11 heures, à l’occasion de la fête de saint Pierre et saint Paul, patrons de l’Eglise de Rome.

Le Vatican et le Phanar échangent en effet des visites fraternelles le 29 juin et le 30 novembre à l’occasion des fêtes respectives de leurs saints patrons Pierre et André, les deux frères et apôtres. Mais cette année, le pape a invité le patriarche parce qu’il s’agit du 40e anniversaire de la rencontre historique entre le pape Paul VI et le patriarche Athénagoras Ier à Jérusalem en janvier 1964. Le pape disait souhaiter que cet anniversaire soit l’occasion d’un « bond en avant dans le dialogue ».

Comme conséquence de cette visite, Jean-Paul II le rappelait dimanche dernier à l’angélus (ZF040627), le 7 décembre 1965, un jour avant la fin du Concile, Paul VI et Athénagoras Ier ont fait une déclaration commune dans laquelle ils déploraient et levaient les « anathèmes » respectifs prononcés en 1054, et qui avaient provoqué le schisme entre l’Eglise d’orient et celle d’occident.

Lors de l’audience de ce mardi matin, Jean-Paul II a évoqué le rencontre « bénie » entre Paul VI et Athénagoras à Jérusalem, la ville même où, soulignait le pape, « Jésus a été élevé sur la Croix pour racheter l’humanité et la rassembler dans l’unité ». « Comme cette rencontre à la fois joyeuse et courageuse a été providentielle pour la vie de l’Eglise ! » s’exclamait Jean-Paul II.

« Poussés par la confiance et par l’amour de Dieu nos prédécesseurs éclairés ont su surmonter les préjugés et les incompréhensions séculaires, et ils ont offert un exemple admirable de pasteurs et de guides du Peuple de Dieu. En se redécouvrant frères, ils ont ressenti un sentiment d’allégresse profonde qui les a poussés à reprendre avec confiance les rapports entre l’Eglise de Rome et l’Eglise de Constantinople. Que Dieu les récompense dans son royaume », ajoutait le pape.

« Au cours de ces 40 années, continuait Jean-Paul II, nos Eglises, dans leurs relations, ont vécu des occasions importantes de contact, favorisées par un esprit de réconciliation réciproque. Nous ne pouvons oublier par exemple l’échange des visites entre le pape Paul VI et le patriarche Athénagoras Ier en 1967 ». Le pape évoquait aussi la visite à Rome du patriarche Dimitrios Ier en 1987 et celle du patriarche Bartholomaios lui même en 1995.

Le pape y voit autant de « signes de l’engagement commun » à continuer dans cette voie « pour que se réalise enfin, disait-il, la volonté du Christ: que tous soient un ».

Parmi les ombres du passé, le pape évoquait « les événements d’avril 1204 lorsqu’une armée partie pour récupérer la Terre Sainte au christianisme s’est dirigé vers Constantinople pour la prendre et la saccager, en versant le sang de frères dans la foi ».

« Comment, huit siècles plus tard, ne pas ressentir nous aussi l’indignation et la douleur qu’a manifestée immédiatement, à la nouvelle de ce qui était arrivé, le pape Innocent III ? », interrogeait Jean-Paul II.

Il ajoutait :  » Aussi longtemps après, nous pouvons analyser les événements d’alors avec une plus grande objectivité conscients qu’il est pourtant difficile d’enquêter sur la pleine vérité historique ».

Mais, disait-il, « l’avertissement de saint Paul vient à notre secours : « Ne jugez rien avant le temps, lorsque le Seigneur viendra, lui mettra en lumière les secrets des ténèbres et il manifestera les intentions des cœurs » (1 Co 4,5) ».

« Prions donc ensemble, invitait Jean-Paul II, afin que le Seigneur de l’histoire purifie notre mémoire de tout préjugé et de tout ressentiment, et qu’il nous accorde d’avancer librement sur le chemin de l’unité ».

Revenant à la rencontre de 1964 Jean-Paul II espérait que son souvenir « provoque un bond en avant dans le dialogue et qu’il fortifie les relations fraternelles mutuelles ».

Une « commission mixte » est chargée du dialogue théologique, rappelait le pape, et elle constitue « un instrument important et il souhaite qu’elle soit réactivée ».

Il y voit une urgence et a dit sa volonté et celle de ses collaborateurs de mettre en œuvre tous les moyens possibles pour alimenter l’esprit d’accueil réciproque, de compréhension, dans la fidélité à l’Evangile et à la commune tradition apostolique

« Je confie, priait le pape, ces propos de réconciliation et de pleine communion aux saints apôtres dont nous faisons aujourd’hui mémoire. Je les invoque avec confiance afin que leur intercession céleste nous fortifie dans la foi et nous rende persévérants dans la recherche de l’accomplissement au plus tôt de la volonté du Christ ».

« Que Marie nous obtienne ce don elle qui est la Mère de Celui qui nous appelle tous à la pleine unité dans son amour », concluait le pape.

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ZENIT Staff

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