CITE DU VATICAN, Mardi 11 mai 2004 (ZENIT.org) – Quelque 10.000 membres de 175 mouvements chrétiens se sont retrouvés le 8 mai à Stuttgart, pour célébrer l’élargissement historique de l’Union européenne. Plusieurs personnalités politiques et religieuses dont le cardinal Kasper, Andrea Riccardi, Chiara Lubich, la reine Fabiola de Belgique ou encore Romano Prodi, président de la Commission européenne, ont souligné le rôle du christianisme dans la construction de l’Europe. Grâce à une retransmission par satellite, plus de 100.000 personnes – dont 1500 en Belgique – ont pu suivre cet événement en direct dans 160 villes d’Europe.
Samedi 8 mai 2004, la ville allemande de Stuttgart a vécu à l’heure de l’Europe mais aussi à l’heure des communautés et mouvements chrétiens (Voir aussi CathoBel du 24 mars 2004). Ils étaient ainsi 10.000 à être venus « contribuer, à travers leurs différentes spécificités spirituelles, à la construction de l’Europe, ‘unie dans la diversité’ et ouverte au reste du monde ».
Baptisée ‘Ensemble pour l’Europe’, la journée a rassemblé environ 175 groupements évangéliques, catholiques, orthodoxes, anglicans et d’Eglises indépendantes. La manifestation a été retransmise par satellite dans 160 villes d’Europe, ce qui a permis à plus de 100.000 personnes de suivre l’événement en direct. Environ 55 évêques de différentes Églises ont pris part à la prière de conclusion pour l’unité des chrétiens.
Au niveau national, quelques 130 villes d’Europe ont également fêté l’événement. En Belgique c’est à Bruxelles, Liège, Namur, Tournai, Arlon, Eupen et dans plusieurs villes flamandes que les chrétiens se sont rassemblés (Voir CathoBel du 10 mai 2004).
Éviter de devenir une forteresse
Au cours de cette journée de nombreuses personnalités politiques et des responsables de différentes Églises ont souligné le rôle du christianisme dans la construction de l’Europe.
« On ne peut comprendre l’histoire de l’Europe sans comprendre celle du christianisme » a déclaré le Président de la Commission Européenne, Romano Prodi. Selon lui, l’Europe doit « éviter de devenir une forteresse ». Pour cette raison, les chrétiens sont appelés aujourd’hui à « rassembler tous leurs efforts et leur créativité afin que notre continent puisse découvrir sa véritable identité et sa vocation en s’engageant pour défendre la paix et la justice dans le monde ».
Romano Prodi a également pris position par rapport à certaines questions politiques actuelles. Sans jamais citer les États-Unis, il a affirmé que « la guerre ne peut pas être la réponse au terrorisme, car elle ne fait qu’attiser le terrorisme. Il faut plutôt chercher la réponse au niveau de la démocratie et de la résolution des conflits, pour ainsi enlever au terrorisme son ‘berceau nourricier' ».
« Pour les chrétiens, la foi constitue une réponse importante face à la peur qui a envahi le coeur de beaucoup d’hommes et de femmes en raison de la menace terroriste », a-t-il ajouté.
Une Europe des coeurs
Le Cardinal Walter Kasper, Président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, a quant à lui défini la rencontre de Stuttgart comme « un événement marquant pour l’Europe ». La dimension spirituelle de l’Europe est pour lui évidente : « Nous avons besoin d’une Europe des coeurs, et on ne remplit pas les coeurs avec de l’argent mais avec des valeurs, et enfin avec Dieu », a-t-il déclaré. Le Cardinal a encouragé les différentes communautés chrétiennes, promoteurs de l’événement, à continuer à tisser des liens d’amitié entre eux.
L’évêque de l’Église évangélique luthérienne en Bavière, Johannes Friedrich, a déclaré que les communautés et mouvements chrétiens ont donné une impulsion importante pour une Europe chrétienne. « Il est clair que l’Europe ne s’est pas uniquement formée dans le christianisme du passé. Au contraire, l’Europe aura aussi besoin du Christ dans le futur et le futur de l’Europe ne sera possible que dans et avec le Christ ».
Les racines d’une Europe de la fraternité dans la Bible
Au terme de la journée, les organisateurs ont déclaré qu’ils étaient prêts à s’engager pour une « Europe de l’amour et de la fraternité ». « L’Europe ne doit pas se réduire au Marché Commun ni à des intérêts de sécurité », ont-ils répété.
Pour les promoteurs de la journée, « les racines d’une Europe de la fraternité se trouvent dans le message de la Bible car elle forme la base d’une collaboration entre des hommes et des peuples réconciliés ».
« La fraternité se concrétise, entre autres, dans un juste partage des biens et des ressources, dans le sens profond de la famille et dans le respect de la vie tout au long de son parcours naturel ».
Loin d’être une simple déclaration d’intentions, cette déclaration « veut témoigner une réalité encore à ses débuts mais déjà bien présente parmi nous », affirme le texte signé en fin de journée.
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