Redemptionis Sacramentum, une instruction sur l’Eucharistie

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Présentation à Rome

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CITE DU VATICAN, Vendredi 23 avril 2004 (ZENIT.org) – « Redemptionis sacramentum », le « Sacrement de la rédemption », est une instruction de la congrégation romaine pour le culte divin et la discipline des sacrements, écrite en collaboration avec la congrégation pour la doctrine de la foi et le conseil pontifical pour l’interprétation des textes législatifs, sur « certains points à observer ou à éviter au sujet de la Très Sainte Eucharistie ».

Cette instruction a été présentée à la presse en France par Mgr Robert Le Gall, évêque de Mende, et président de la commission épiscopale pour la liturgie, en Belgique par le cardinal Godfried Danneels, en Suisse par le présidium des évêques suisses, et à Rome par le cardinal Francis Arinze, préfet de la congrégation pour le culte divin et la Discipline des Sacrements. Les quatre présentations se trouvent ci-dessous in « documents ». Le texte intégral de l’instruction se trouve dans la page de Zenit à l’adresse: http://www.zenit.org/french/visualizza.phtml?sid=52469.

L’origine du document, rappelle le cardinal Arinze, est la 14e encyclique de Jean-Paul II L’Eglise de l’Eucharistie, publiée en 2003 pour le Jeudi Saint, et qui annonçait ce document.

Il a fait l’objet de nombreux échanges entre les cardinaux, les évêques, les experts de différents pays, soit quelque 70 membres de la congrégation romaine. Entre mai 2003 et février 2004 il a fait l’objet de 12 versions différentes, à chaque fois améliorées, précisées, en latin langue de référence: elle est actuellement publiée en 6 langues, alors que le cardinal Arinze précisait que dans son pays le Nigeria existent 243 langues!

Le but de cette instruction, indiqué en conclusion est que « l’action du très saint Sacrement de l’Eucharistie rencontre moins d’obstacles dus à la fragilité humaine », et que l’on parvienne « à écarter tout abus et à bannir tout usage illicite », de façon à ce que « par l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, la Femme eucharistique, la présence salvifique du Christ resplendisse sur tous les hommes dans le Sacrement de son Corps et de son Sang ».

Dans la célébration de l’Eucharistie, le cardinal Arinze notait ce que Jean-Paul II indiquait dans son encyclique à savoir que « les abus ont parfois été sources pour beaucoup de souffrance », et cette instruction répond à ces abus.

A la tentation de penser que c’est une « perte de temps » que de s’arrêter aux abus liturgiques, sous prétexte « qu’ils ont toujours existé et qu’ils existeront toujours », le cardinal Arinze répond: « Cette objection, partiellement vraie, peut nous induire en erreur. Tous les abus au sujet de la Sainte Eucharistie n’ont pas le même poids. Quelques uns menacent de rendre le sacrement invalide. D’autres manifestent un manque de foi eucharistique. D’autres encore contribuent à semer la confusion parmi le peuple de Dieu et tendent à désacraliser les célébrations eucharistiques. Ce ne sont pas des abus à prendre à la légère ».

L’instruction, ajoute-t-il, rappelle le lien traditionnel entre la foi et la célébration des mystères dans la liturgie:  » A ceux qui de leur propre autorité modifient des textes liturgiques, il est important de faire remarquer avec cette instruction que « la sainte Liturgie est intimement liée aux principes doctrinaux; aussi, l’usage de textes et de rites, qui ne sont pas approuvés, a pour conséquence que le lien nécessaire entre la lex orandi et la lex credendi s’affaiblit ou vient à manquer » (Instruction, n. 10) ».

Mgr Domenico Sorrentino, secrétaire du même dicastère a souligné pour sa part que l’instruction est d’abord « contemplative », dans la ligne de l’encyclique de Jean-Paul II. D’autre part, elle « ne fait que rappeler les normes de la liturgie » déjà en vigueur.

Demander le respect de ces normes, disait-il, « n’empêche pas d’approfondir ou de proposer des initiatives, comme cela s’est produit dans l’histoire du mouvement liturgique, et de nos jours encore naturellement dans le contexte des études théologiques, liturgiques et pastorales ».

Donc pas d’opposition, comme le soulignait le cardinal Arinze entre respect des normes et « créativité » ou « inculturation ». « Il faut par contre exclure, disait Mgr Sorrentino, de faire de la liturgie une zone franche réservée à des expériences personnelles qui ne peuvent se justifier par la seule bonne foi ». L’instruction rappelle que la célébration de l’Eucharistie n’est pas une « propriété privée ».

Mgr Angelo Amato, secrétaire de la congrégation pour la Doctrine de la foi, a souligné pour sa part la dimension doctrinale de l’instruction en disant: « Les normes liturgiques sont l’expression concrète du caractère ecclésial de l’Eucharistie. L’unicité et l’indivisibilité du Corps eucharistique du Seigneur implique l’unicité de son Corps mystique qu’est l’Eglise une et indivisible ».

Pour Mgr Amato, ce document devrait donc « susciter de l’intérêt dans l’Eglise et un bon accueil », en provoquant « un mouvement d’attachement plus fort envers ce grand mystère de la Foi », et en encourager « des comportements eucharistiques corrects ».

Il précisait qu’il ne s’agit en aucun cas d’un document « nostalgique » qui voudrait revenir à « avant » le concile, mais à un document qui « met en œuvre la réforme conciliaire et veut combattre les abus contre la doctrine eucharistique authentique ».

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ZENIT Staff

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