Les Eglises catholiques orientales martyres, aujourd’hui ressuscitées

Un livre pour faire connaître et ne pas oublier

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CITE DU VATICAN, Mardi 23 mars 2004 (ZENIT.org) – Les catholiques orientaux, ni faux-orientaux ni à moitié catholiques, ont révélé pleinement leur identité dans la persécution soviétique qui les a frappés particulièrement cruellement, comme le révèle la publication de documents inédits.

« Foi et martyre. Les Eglises orientales catholiques dans l’Europe du XX siècle » (Libreria Editrice Vaticana 2003): c’est le titre d’un livre présenté ce mardi au Vatican et visant à faire connaître cette Eglise naguère dite du silence et persécutée.

Cet ouvrage rassemble les Actes du Symposium d’histoire ecclésiastique contemporaine, organisé au Vatican par le cardinal Achille Silvestrini, préfet émérite pour les Eglises orientales, les 22-24 octobre 1998, en préparation au Grand Jubilé, et en particulier à la célébration œcuménique des martyrs du XXe s. qui a eu lieu au Colisée le 17 mai 2000.

Le XXe est en effet celui qui a connu le plus grand nombre de martyrs de la foi en 2000 ans de christianisme: il peut être appelé à juste titre le siècle des martyrs.

Le livre a été présenté conjointement en la salle de presse du Vatican par le cardinal Ignace Moussa Ier Daoud, préfet de la congrégation pour les Eglises orientales, M. Andrea Riccardi, historien, co-fondateur de la communauté de Sant’Egidio, Mgr Pavlo Vasylyk, évêque de l’éparchie de Kolomyia-Chernivtsi, en Ukraine, et Mgr Tertulian Ioan Langa, évêque de l’éparchie de Cluj-Gherla, en Roumanie.

Le livre recueille les témoignages de foi, de courage et d’altruisme qui ont marqué l’histoire de l’Eglise catholique de rite oriental, en Ukraine, en Roumanie, en Slovaquie et en Ruthénie sous Staline. « Effacées pendant un certain temps, elles sont toutes ressuscitées. Aujourd’hui, elles s’efforcent de ne pas perdre la mémoire des persécutions subies », soulignait le cardinal.

Il souligne que le livre offre des contributions très riches et présente des cadres très variés, et un appendice propose une documentation inédite jusqu’ici présentée de façon chronologique.

Le cardinal Daoud rappelait que dans son exhortation apostolique pour la préparation du Jubilé, Tertio Millennio Adveniente (10 nov. 1994), le pape exhortait les Eglises locales à « ne pas laisser se perdre la mémoire de ceux qui ont subi le martyre ».

La connaissance de l’histoire est en effet décisive pour l’identité, soulignait le préfet, qui précisait; « après tant de souffrances, la mémoire historique aide à retrouver pleinement les racines ».

« Les gréco-catholiques, disait encore le cardinal Daoud, qui étaient considérés par les orthodoxes comme de faux orientaux, et par les latins comme n’étant pas des catholiques à part entière, révèlent dans la persécution communiste un enracinement religieux extraordinaire et une loyauté à toute épreuve envers l’Eglise romaine ».

« La publication ne tait pas les responsables de tant de souffrance, précisait le cardinal. Mais c’est sans rancœur. Malgré des relations historiquement difficiles, dans de nombreux cas, les catholiques orientaux et d’autres confessions ont su souffrir ensemble au cours du « siècle des martyrs », dans les prisons, dans les goulags, dans les camps de travaux forcés. Pour reprendre encore les paroles du pape, nous avons reçu comme un don « l’œcuménisme des saints, des martyrs, peut-être le plus convainquant ». »

Il n’y a pas de rancœur, tenait à répéter le cardinal Daoud, parce que « la mémoire des martyrs est toujours purifiante ». Le témoignage des martyrs en effet nous « inspire de prier, nous stimule à l’apostolat, nous confirme dans la foi. Et ils intercèdent auprès du Seigneur pour le développement de leurs Eglises qui ont déjà connu une renaissance providentielle. Ainsi la grâce du Seigneur, après les avoir « éprouvés au feu » les comble aujourd’hui d’une espérance sûre pour l’avenir ».

Après l’intervention de M. Andrea Riccardi, la conférence de presse a également été l’occasion de découvrir le témoignage de Mgr Tertulian Ioan Langa, roumain, et de Mgr Pavlo Vasylyk, ukrainien, sur le sort qui leur a été réservé sous le régime soviétique athée.

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ZENIT Staff

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