ROME, mardi 23 mars 2004 (ZENIT.org) – La réponse chrétienne au terrorisme islamique passe par la condamnation de tout attentat contre la vie, le refus de la haine, et l’unité de la communauté internationale pour affronter les causes du terrorisme, affirme le cardinal Ruini, président de la Conférence épiscopale italienne.
Le cardinal Ruini, qui est le vicaire du pape pour le diocèse de Rome, a présenté ces trois arguments hier lundi, à l’occasion de l’ouverture de la réunion du Conseil Permanent des évêques italiens qui se conclura le 25 mars.
« La première réponse que nous devons donner, a-t-il déclaré, est celle de la prière – comme l’a dit le pape lors de l’Angélus du dimanche 14 mars -, de la solidarité fraternelle envers ceux qui ont été frappés, mais aussi, et surtout, au niveau moral, celle de ‘la condamnation absolue de tels actes qui sont injustifiables' ».
Les auteurs matériels et intellectuels de ces crimes, a-t-il poursuivi, « tuent le plus possible pour obtenir davantage de résultats pour leur infâme stratégie ».
« Toutefois, a fait observer le cardinal Ruini, le fait de ne pas accorder d’importance à la réaction morale que provoquent ces actions est une preuve de grande myopie. Ils sont incapables de comprendre que cette réaction finira par les détruire ».
Le deuxième élément de la réponse au terrorisme exposée par le cardinal Ruini est « le refus d’entrer dans une logique qui soit en un certain sens semblable à celle qui inspire le terrorisme ».
En particulier, a-t-il précisé, le terrorisme ne peut pas nous faire renoncer à « cette éthique de l’amour fraternel, sans frontière de races, cultures, ou de religions, qui dans l’Evangile de Jésus-Christ s’exprime avec une si grande force ».
« Nous devons donc être vigilants face aux dangers de la haine et de l’intolérance, surtout actuellement vis-à-vis des musulmans. Céder à cette dérive signifierait en réalité, satisfaire les desseins des terroristes ».
Le troisième point de la réponse, ajoute le cardinal Ruini, est « l’unité des objectifs et la solidarité sincère et active dans la prévention, dans la répression, ainsi que dans l’élimination des causes du terrorisme même ».
« Ceci exige l’unité profonde de notre peuple, même s’il y a une légitime diversité des visions et des interprétations culturelles et politiques, précise le cardinal. Ceci implique par ailleurs, au niveau international, un progrès rapide et résolu dans la réalisation de l’Union Européenne et dans une cohésion renouvelée entre les deux rives de l’Atlantique ».
« Une solidarité plus vaste, qui ne peut s’exprimer de manière adéquate et de façon pleinement autorisée qu’à travers les Nations Unies, malgré ses limites actuelles de structure et de capacité opérationnelle, et qui doit impliquer en particulier les nations islamiques elles-mêmes, n’est pas moins importante ni moins essentielle ».
Les Nations Unies ont vraiment « certes avec notre aide concrète, sincère, et une large vision, la possibilité d’exercer une influence positive sur le creuset de ce terrorisme, d’abord au niveau spirituel et culturel, mais aussi au niveau social et économique », a déclaré le président de la Conférence épiscopale italienne.
« L’Occident, a précisé le cardinal, doit éviter les initiatives qui rendent plus difficile encore cette tâche, déjà en soi extrêmement difficile, et de longue haleine, et doit offrir en particulier toute sa contribution » pour mettre fin au conflit israélo-arabe.