On se souvient que le second nom de baptême de Karol Wojtyla est Joseph, en l’honneur de saint Joseph mais aussi du vaillant général Joseph Pilsudski (1867-1935) qui joua un rôle déterminant dans la restauration de la Pologne au lendemain de la Première guerre mondiale, et en tant que Chef de l’Etat et commandant en chef entre 1919 et 1923, et donc au moment où naissait Karol Wojtyla, en 1920.
« En mon XXVe anniversaire de pontificat, j’offre mon anneau papal pour décorer le tableau de celui qui a nourri le Fils de Dieu et que l’on vénère en l’église carmélitaine de Wadowice », explique Jean-Paul II.
Ce 19 mars, en la fête de saint Joseph, Epoux de la Vierge Marie, le cardinal Franciszek Macharski, archevêque de Cracovie, a en effet célébré la messe en présence de différents évêques polonais et de représentants de l’Ordre carmélitain, au couvent des Carmes déchaux de la ville natale du pape Wojtyla, Wadowice, avant de décorer le tableau du couvent représentant saint Joseph. Les carmes de Pologne se sont préparés à cet événement par la prière d’une neuvaine.
On sait que l’Ordre du Carmel nourrit une intense dévotion à saint Joseph à l’instar de sainte Thérèse d’Avila qui voulait qu’une représentation de saint Joseph soit présente dans chaque couvent de l’Ordre.
Le geste du pape s’est inspiré de celui de son prédécesseur, le bienheureux pape Jean XXIII qui s’appelait Joseph (Giuseppe Roncalli). L’année de l’ouverture du concile Vatican II, il avait offert son anneau papal pour orner la main de la statue de saint Joseph qui se trouve la cathédrale de Kalisz, près de Poznan, en Pologne.
« En s’inspirant de l’Evangile, écrit Jean-Paul II dans une bulle en date du 16 octobre 2003, les Pères de l’Eglise ont souligné, dès les premiers siècles, que, de même que saint Joseph a pris un soin amoureux de Marie et qu’il s’est dévoué avec joie à l’éducation de Jésus-Christ, de même il protège son Corps mystique, l’Eglise, dont la Vierge sainte est la figure et le modèle » (Cf. Lettre apostolique de Jean-Paul II, Redemptoris Custos, 1).
La bulle accompagnant le don de l’anneau est donc datée du XXVe anniversaire de l’élection de Jean-Paul II: le pape y dit sa gratitude pour la « protection » que lui accorde ce « zélé défenseur du Christ ».
« Dans ma ville natale, explique le pape, saint Joseph, mon second patron de baptême, accorde sa protection au peuple de Dieu depuis l’église des Carmes déchaux de la « colline », où, à l’autel principal, on vénère un tableau le représentant ».
« Que cet anneau, symbole d’amour sponsal, qui sera placé sur la main de saint Joseph du tableau de Wadowice, rappelle à ceux qui le vénèrent que le Chef de la Sainte Famille est « l’homme juste » de Nazareth, qui possède avant tout les caractéristiques de l’époux, et qui est demeuré jusqu’au bout fidèle à l’appel de Dieu (…) et a été dépositaire de ce même amour par le pouvoir duquel le Père éternel nous a prédestinés à être ses enfants adoptifs par Jésus Christ ».
Jean-Paul II remercie les Carmes déchaux en tant que « fidèles gardiens de l’église de Wadowice, » et, pour tout ce qu’il a reçu, depuis son enfance, « de l’école carmélitaine de spiritualité ».
Le pape exhorte les religieux à désirer à l’exemple de leur sainte Mère Thérèse de Jésus, contempler en saint Joseph « le modèle de la parfaite intimité avec Jésus et Marie », et le « Patron de la prière intérieure et de l’infatigable service des frères ».