Regard sur la vitalité des petits séminaires

CITE DU VATICAN, Mardi 16 mars 2004 (ZENIT.org) – Les petits séminaires représentent un élément important du recrutement et de la formation des futurs prêtres de l’Eglise catholique en Chine, souligne « Eglises d’Asie », l’agence des Missions étrangères de Paris (EDA, eglasie.mepasie.org), dans son édition N.391.

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Réapparus au début des années 1980 alors même que l’Eglise catholique retrouvait un certain droit de cité après les années de tourmente de la Révolution culturelle, les petits séminaires sont aujourd’hui au nombre d’une vingtaine à travers le pays. Selon les évêques et les prêtres qui en ont la charge, ils représentent un élément important de la formation des futurs prêtres. Recrutant des jeunes âgés de plus de 16 ans, ayant le plus souvent entre 18 et 28 ans, les petits séminaires remplissent un rôle essentiel dans la mesure où ils permettent à de jeunes hommes, surtout issus des campagnes, d’acquérir une formation intellectuelle et spirituelle indispensable avant une éventuelle entrée au grand séminaire. Selon différents responsables de petits séminaires, ces structures restent toutefois fragiles faute de ressources financières suffisantes.
<br> Professeur d’écritures saintes et de spiritualité, le P. Su Tianguang enseigne au petit séminaire du dio-cèse de Shanghai, situé à Tailaiqiao, dans le district de Qingpu, à l’ouest de Shanghai. Il explique que les étudiants de son séminaire, âgés de 18 à 28 ans, étudient là durant deux à trois ans, suivant une scolarité équivalant aux années du deuxième cycle du secondaire, tout en étant suivis sur un plan spirituel afin de discerner leur vocation. Venus de Shanghai mais aussi des diocèses voisins de Hangzhou, de Nankin et de Ningbo, voire de provinces aussi éloignées que celles du Hebei et du Shanxi, les étudiants sont cette année au nombre de trente-six, contre une soixantaine en moyenne au milieu des années 1990. Selon le P. Su, le déclin du nombre des étudiants est la conséquence de la modernisation rapide de la société, les enfants de familles catholiques en milieu urbain se montrant moins intéressés qu’avant par la religion, et de la politique de l’enfant unique, mise en place il y a vingt ans.

A Kunming, dans la province du Yunnan, le P. Paul Chen Kaihua souligne l’importance du petit séminaire dans la formation des futures vocations sacerdotales. Après une tournée de prédication dans les régions montagneuses de la province début 2002, le P. Chen a convaincu neuf jeunes, âgés de 16 à 25 ans, de venir le rejoindre à Kunming pour étudier au petit séminaire. Huit appartiennent aux minorités Miao, Yi et Zhuang, le dernier étant un Chinois Han. En finançant entièrement la formation de ces jeunes (gîte et frais d’études), le P. Chen espère que tous ou presque poursuivront jusqu’à la prêtrise, les trois diocèses de Dali, Kunming et Zhaotong ne comptant pour l’heure que onze prêtres pour un total 160 000 fidèles. Les neuf jeunes venus étudier à Kunming « ont une foi forte et le potentiel pour devenir prêtres », estime le P. Chen.

Dans la province du Shaanxi, le P. Pang Pingyin, du petit séminaire de Xi’an, explique que « les petits séminaires sont le point de départ et l’étape par laquelle doivent passer tous ceux qui n’ont pas suivi une scolarité très poussée et qui envisagent néanmoins la prêtrise. » Pour suivre la scolarité d’un grand séminaire, la plupart des jeunes issus des campagnes doivent passer par une remise à niveau au sein d’un petit séminaire. Le système éducatif d’Etat s’est en effet effondré ces dernières années ou bien n’est accessible qu’aux plus aisés. De plus, précise le P. Pang, les années de petit séminaire « offrent une chance aux jeunes de réfléchir à leur vocation ». Agés de 16 à 28 ans, les élèves du petit séminaire de Xi’an sont cette année au nombre de cinquante. Issus des provinces du Shaanxi, du Qinghai mais aussi du Sichuan et du Yunnan, voire du Xinjiang et de Mongolie intérieure, neuf sur dix seront en mesure de poursuivre leurs études au grand séminaire, déclare le P. Pang.

Si les responsables de petits séminaires soulignent les bienfaits retirés par les jeunes scolarisés dans ces établissements, tous soulignent également la difficulté de leur tâche, dans un contexte marqué par la pénurie en moyens financiers et humains. Comme le souligne le P. Huai Jianting, recteur du petit séminaire de Handan, dans la province du Hebei, les jeunes scolarisés chez lui ne se préoccupent pas de l’inconfort qui est celui de la vieille bâtisse, une ancienne résidence jésuite, où ils vivent, car ils ont soif d’expérimenter une vie communautaire rythmée par la prière. Toutefois, le manque d’argent rend délicat le recrutement de professeurs qualifiés et motivés. Pour Mgr Feng Xinmao, ordonné le 6 janvier dernier évêque coadjuteur du diocèse de Hengshui, dans la province du Hebei, une des priorités est d’améliorer le niveau du petit séminaire et de le doter, entre autres, d’une bibliothèque. « Nous ne pouvons pas offrir de salaires élevés et, par conséquent, les enseignants dans nos petits séminaires, ne restent pas très longtemps », regrette-t-il.
© EDA

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ZENIT Staff

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