CITE DU VATICAN, Dimanche 14 mars 2004 (ZENIT.org) – « La diffusion des idéologies dans les différents champs de la société appelle les chrétiens à un nouveau sursaut dans le domaine intellectuel », a déclaré Jean-Paul II en s’adressant – samedi 13 mars – aux membres de l’assemblée plénière du conseil pontifical de la Culture (cf. ci-dessous, documents, pour le texte intégral en français). Jean-Paul II recommandait tout spécialement aux jeunes d’étudier pour cela la philosophie.
Le dicastère achevait ses travaux sur le thème: « La foi chrétienne à l’aube du nouveau millénaire et le défi de la non-croyance et de l’indifférence religieuse ».
Depuis sa fondation par Jean-Paul II, le 20 mai 1982 par le motu proprio « Inde a Pontificatus », le Conseil pontifical de la Culture est confié au cardinal Paul Poupard, reconnu comme le « ministre de la culture » du pontificat (cf. l’article sur ce dicastère et le thème de l’indifférence religieuse, Zenit du 4 mars).
« Le défi qui a fait l’objet de vos travaux constitue une préoccupation essentielle de l’Église sur tous les continents », soulignait le pape.
Il résumait: » En relation avec les Églises locales, vous dessinez une nouvelle géographie de la non-croyance et de l’indifférence religieuse à travers le monde, constatant une rupture du processus de transmission de la foi et des valeurs chrétiennes. En même temps, on note la quête de sens de nos contemporains, dont les phénomènes culturels sont les témoins, notamment dans les nouveaux mouvements religieux très présents en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie: désir de tout homme de percevoir le sens profond de son existence, de répondre aux questions fondamentales de l’origine et de la fin de la vie, et de marcher vers le bonheur auquel il aspire ».
Le pape indiquait aux chrétiens ce vaste domaine de l’évangélisation : « Au-delà des crises de civilisations, des relativismes philosophiques et moraux, il revient aux pasteurs et aux fidèles de repérer et de prendre en compte les interrogations et les aspirations essentielles des hommes de notre temps, pour entrer en dialogue avec les personnes et les peuples, et pour proposer, de façon originale et inculturée, le message évangélique et la personne du Christ Rédempteur. Les expressions culturelles et artistiques ne manquent pas de richesses ni de ressources pour transmettre le message chrétien. Elles demandent cependant des connaissances pour en être les vecteurs et pour pouvoir être lues et comprises ».
Dans le contexte européen, Jean-Paul II insistait: « Au moment où la grande Europe retrouve des liens forts, il importe de soutenir le monde de la culture, des arts et des lettres, pour qu’il contribue à l’édification d’une société fondée non pas sur le matérialisme, mais sur les valeurs morales et spirituelles ».
Et d’expliquer: « La diffusion des idéologies dans les différents champs de la société appelle les chrétiens à un nouveau sursaut dans le domaine intellectuel, afin de proposer des réflexions vigoureuses qui fassent apparaître aux jeunes générations la vérité sur l’homme et sur Dieu, les invitant à entrer dans une intelligence de la foi toujours plus affinée ».
Jean-Paul II indiquait les moyens de ce « sursaut » en citant les efforts des chrétiens de l’époque patristique: « C’est par la formation philosophique et catéchétique que les jeunes sauront discerner la vérité. Une démarche rationnelle sérieuse constitue un rempart contre tout ce qui a trait aux idéologies; elle donne le goût d’aller toujours plus en profondeur, pour que la philosophie et la raison s’ouvrent au Christ; cela s’est produit dans toutes les périodes de l’histoire de l’Église, notamment durant la période patristique où la culture chrétienne naissante a su entrer en dialogue avec les autres cultures, en particulier les cultures grecque et latine ».
Mais Jean-Paul II invitait aussi à ne pas séparer l’intelligence et le spirituel, pour favoriser la rencontre avec le Christ: « Une telle réflexion sera aussi une invitation à passer d’une démarche rationnelle à une démarche spirituelle, pour parvenir à une rencontre personnelle avec le Christ et pour édifier l’être intérieur ».
Enfin, Jean-Paul II rappelait la tâche du conseil pontifical de la Culture: « Il vous revient donc, disait-il, de discerner les grandes mutations culturelles et leurs aspects positifs, pour aider les pasteurs à y donner des réponses appropriées, afin d’ouvrir l’homme à la nouveauté de la Parole du Christ ». `
« Au terme de notre rencontre, concluait le pape, je vous exprime ma gratitude pour votre collaboration et, en vous confiant à la Vierge Marie, je vous accorde une affectueuse Bénédiction apostolique ».