L’année 2004 aurait dû être pour Haïti une occasion de commémorer les 200 ans de son indépendance. Depuis des mois, le pays connaît cependant une escalade de la violence. Suite à la démission du président Aristide le 29 février, la ‘Coordination Europe Haïti’ attire l’attention sur la situation d’extrême urgence humanitaire. Également préoccupé par l’avenir du pays, ce groupe d’organisations de coopération internationale, dont l’association catholique belge ‘Entraide et Fraternité’, exhorte la communauté internationale à « montrer toute sa solidarité au peuple haïtien dans le cadre d’un effort à long terme ». Ces organisations européennes réaffirment en outre leur volonté et détermination à poursuivre leur travail d’accompagnement, d’appui et de solidarité avec les organisations partenaires haïtiennes.
Parce que pour les Haïtiens, « premier peuple noir à s’être libéré de la colonisation et de l’esclavage », l’année 2004 aurait dû être l’occasion de commémorer les 200 ans de leur indépendance et non une année de violence, neuf organisations belges, anglaises et néerlandaises viennent de signer un communiqué à l’intention de l’opinion publique. Toutes membres de la ‘Coordination Europe-Haïti’, ces organisations soulignent l’escalade de la violence « qui a affecté principalement la population et causé une paupérisation des ressources du pays ».
Conscients du changement politique en Haïti, suite à la démission du président Aristide le 29 février 2004, les signataires du communiqué se disent « très préoccupés par la situation d’extrême urgence humanitaire dans le pays ». « La population n’a pas assez de nourriture et les services sanitaires sont insuffisants. Les activités économiques et la production agricole sont interrompues depuis des mois, ce qui risque d’affecter à plus long terme le développement local et national ».
Reconstruire la démocratie et favoriser le développement social et économique
Cependant la ‘Coordination Europe-Haïti’ estime que cette situation ne peut pas être résolue seulement à travers une aide alimentaire massive, « car cela aura un impact pervers sur le système et la structure de la production du pays ». Toute intervention doit viser à une résolution de la situation politique à long terme et à un développement durable en tenant compte des causes structurelles du sous-développement en Haïti.
« En tant qu’organisations de coopération internationale, nous sommes également préoccupés par le futur du pays », écrivent encore les neufs signataires. En cette qualité, ils exhortent « la communauté internationale à tout faire pour que le pays ne tombe pas entre les mains de nouveaux dictateurs et qu’il ne soit pas victime de répression par les leaders de la révolte armée, qui ont clairement affirmé leur volonté de reconstituer l’armée haïtienne, ancienne protagoniste d’atrocités contre la population, dissoute en 1995 après l’arrivée au pouvoir du président Aristide ».
« Nous exhortons notamment l’Organisation des Nations Unies, l’Organisation des États américains, la Communauté des Caraïbes et l’Union Européenne à montrer toute sa solidarité au peuple haïtien dans le cadre d’un effort à long terme visant à promouvoir la reconstruction des institutions démocratiques et l’élaboration d’une stratégie qui favorise le développement social et économique » poursuivent-il.
Enfin, dans ces circonstances particulièrement difficiles, les neufs membres de la ‘Coordination Europe-Haïti’ réaffirment leur volonté et leur détermination à poursuivre leur travail « d’accompagnement, d’appui et de solidarité avec les organisations partenaires haïtiennes : les mouvements paysans, les mouvements de femmes, les organisations de droits humains ».
La ‘Coordination Europe-Haïti’ est un réseau d’organisations européennes, travaillant en Haïti et/ou pour Haïti, en contact direct avec leurs partenaires haïtiens. Le but est de coordonner et renforcer les efforts de chaque organisation pour informer et influencer la politique de l’Union Européenne et des ses membres vis-à-vis d’Haïti.
Les membres de la ‘Coordination Europe-Haïti’ signataires sont cinq associations belges, trois en Grande Bretagen, quatre en Hollande, des organisations françaises, dont ‘Médecins du Monde’, et ‘Frères des Homme’, mais aussi suisses, allemandes, irlandaises et espagnoles.
© CathoBel. Tous droits réservés.