Susan et Dan, un couple américain qui a souhaité garder l’anonymat, a consulté le Pr John Wagner de l’Université du Minnesota, dont l’équipe est devenue célèbre après la naissance du petit Adam Nash en août 2000, le premier « bébé médicament » (cf. revue de presse du 04/10/00).
Susan et Dan ont un jeune enfant atteint de l’anémie de Fanconi et désire mettre au monde un autre enfant qui puisse par ses cellules guérir l’aîné.
Après une fécondation in vitro et une « sélection embryonnaire », Susan est enceinte d’un enfant « compatible » avec son frère aîné.
Mais à 15 semaines de grossesse, on découvre que l’enfant a une malformation au cerveau.
Les parents demandent si en cas d’avortement ou de mort in utero, le sang du cordon ombilical de l’enfant pourra tout de même servir au frère aîné.
Du point de vue médical, le Pr Wagner estime qu’à ce stade de la grossesse, le sang de cordon ne contient pas assez de cellules souches mais les tissus foetaux du foie pourraient fournir les cellules nécessaires.
Du point de vue légal, une loi américaine de 1993 réglemente la transplantation de tissus foetaux : toute tentative d’utilisation de cellules foetales est considérée comme un crime passible de 10 ans de prison.
Cette loi a été votée après les cas de nombreux médecins qui essayaient de soigner des maladies comme le diabète ou la maladie de Parkinson avec des cellules de foetus avortés.
Les législateurs ont craint que des femmes ne mettent en route une grossesse dans l’intention d’avorter pour obtenir les cellules foetales.
Une semaine plus tard, Susan fait une amniocentèse qui provoque la rupture de la poche des eaux. Elle essaie de garder son enfant en vie espérant toujours pouvoir prélever ses cellules.
Médecins et avocats de l’Université du Minnesota se réunissent autour du cas du couple.
L’université décide finalement qu’elle ne peut pas prendre le risque de s’opposer à la loi en prélevant des tissus sur le foetus décédé, qui par la suite sera enterré.
Source: Health & Medicine (Nell Boyce) 21/07/03