Le prix est attribué au cardinal Etchegaray « pour avoir placé constamment au premier plan la valeur de la paix », et en tant qu’artisan de dialogue comme méthode et comme but pour conjurer les menaces d’une destruction armée.
Dès la première Journée mondiale de la jeunesse à Rome, en 1985, le cardinal Etchegaray avait encouragé les jeunes à se tourner vers « le Christ, notre paix » – thème de la journée -. Aux francophones, il déclarait : « je ne peux pas être pacificateur si je ne suis pas moi-même pacifié ».
C’est à la Villa Miani, à Rome, que l’Association non gouvernementale « Archivio Disarmo » a remis ce prix au cardinal et à quatre personnalités italiennes.
Institué en 1986, année internationale de la paix, ce prix a pour objectif de stimuler tous les acteurs de l’information à être porteurs de cet idéal de paix, de coopération internationale, de prévention et de gestion pacifique des conflits.
« La paix est sur les lèvres de tous, mais elle est encore loin d’être dans les mains de tous, parce que trop de mains, des hommes et des peuples, sont surchargées d’armes », déplorait le cardinal en recevant la Colombe d’or la plus importante.
Il insistait: « Le dialogue est à la base de tout. Deux personnes ne peuvent pas se rencontrer sans dialoguer. Le dialogue est nécessaire en famille, dans le village, la ville, à l’intérieur de la nation, entre les peuples. Sans dialogue, on ne peut rien faire, non seulement pour la paix, mais aussi pour la cohabitation. Le dialogue est difficile, parce que pour chercher à comprendre l’autre, on doit faire un effort et se respecter ».
« La paix est désarmement, mais le désarmement ne suffit pas, continuait le cardinal Etchegaray. La paix a aussi besoin de quelque chose qui n’est pas matériel. Il faut parler du désarmement du cœur: avoir un coeur limpide, un cœur ouvert, un cœur doux, comme celui de Jésus ».
Aux côtés du cardinal Etchegaray, le prix a été remis à quatre personnalités du monde italien de la culture: Gianantonio Stella, éditorialiste du quotidien « Il Corriere della Sera », le photo-journaliste Giorgio Salomon, l’acteur Luca Zingaretti et sa femme, écrivain, Margherita D’Amico, pour avoir manifesté « honnêteté, sensibilité et courage » dans leur manière de raconter la guerre.