Le pape a en effet adressé un message au cardinal Jozef Glemp, archevêque de Varsovie, primat de Pologne, ainsi qu’au cardinaux Marian Jaworski, archevêque latin de Lviv, en Ukraine, lui-même polonais, et Lubomyr Husar, archevêque majeur de Lviv, pour les Ukrainiens gréco-catholiques, à l’occasion du 60e anniversaire – le 11 juillet – de ce que le pape appelle les « tragiques événements de Volonie ».
Cette région a en effet constitué une pomme de discorde entre les deux pays au cours de la seconde Guerre Mondiale. En juillet 1943, le long de la frontière orientale de la Pologne, habitée par des Ukrainiens, des Polonais et des Juifs, les Allemands n’ayant pas tenu leur promesse de créer une région ukrainienne autonome, un terrible massacre causa dans les différentes communautés des dizaines de milliers de morts.
Une cérémonie de réconciliation ukraino-polonaise doit avoir lieu pour cet anniversaire.
Dans son message, en date du 7 juillet, le pape s’adresse également « aux peuples frères d’Ukraine et de Pologne ».
« Le nouveau millénaire, à peine commencé, exige, écrit le pape, qu’Ukrainiens et Polonais ne restent pas prisonniers de leurs tristes souvenirs, mais, que, considérant les événements passés avec un esprit nouveau, ils se regardent mutuellement avec un regard réconcilié, en s’engageant à construire un avenir meilleur pour tous », écrit le pape.
« Soixante ans après ces tristes événements, constate Jean-Paul II, le besoin de faire un sérieux examen de conscience s’est affirmé pour la majorité des Polonais et des Ukrainiens. Ils ont ressenti la nécessité d’une réconciliation permettant d’affronter le présent et l’avenir de façon nouvelle ».
« Comme Dieu nous a pardonné dans le Christ, les croyants doivent se pardonner les uns aux autres leurs offenses, et demander pardon », de façon à construire un monde « respectueux de la vie et de la justice, dans la concorde et la paix ».
Le pape rappelait que le Grand Jubilé 2000 a offert à l’Eglise l’occasion de « demander pardon pour les fautes de ses enfants » et de « pardonner à ceux qui l’avaient offensée ».
« Elle a voulu ainsi purifier sa mémoire d’événements funestes, de toute rancoeur ou esprit de revanche, de façon à reprendre sa route, raffermie et confiante dans la construction de la civilisation de l’amour », souligne le pape.
L’Eglise, conclut Jean-Paul II, dans son message aux Eglises de Pologne et d’Ukraine, « propose la même attitude à la société, en encourageant chacun à une réconciliation sincère ».
C’est d’autant plus important », ajoute le pape, qu’il s’agit de « préparer les jeunes à faire face à l’avenir, non pas conditionnés par une histoire faite de soupçons, de préjugés et de violences, mais avec un esprit et une mémoire réconciliés ».