Le président de la Préfecture des affaires économiques du Saint-Siège (APSA), le cardinal Sergio Sebastiani, a présenté ces deux bilans ce matin à la presse au Vatican.
« Comme on le sait, expliquait le cardinal Sebastiani, en 2002, l’économie mondiale a poursuivi cette phase marquée par les symptômes de la crise commencée vers la fin de l’an 2000, et dont on ne voit pas encore la fin. Cela ne pouvait pas ne pas influencer négativement aussi notre bilan 2002. Il s’agit du second résultat négatif après une période de bilans positifs jusqu’en l’an 2000 ».
Les pertes ont augmenté avec les attentats du 11 septembre 2001, l’insécurité internationale, entraînant des chutes en bourse et en particulier celle du dollar.
Le ministre des finances de Jean-Paul II recourait à une image biblique: « Vous vous souvenez du songe de Joseph, des vaches maigres et des vaches grasses ? interrogeait-il. Eh bien, jusqu’en l’an 2000, on peut dire que cela a été la période des vaches grasses. Nous voilà maintenant dans celle des vaches maigres. Qu’avons-nous fait ? Ce que l’Ecriture dit. Qu’est-ce que font toutes les familles ? Lorsqu’elles vivent une période positive, elles font des provisions, et lorsque les comptes ne vont plus, elles ont recours à leur épargne. C’est ce que nous faisons nous aussi ».
Dans son bilan écrit publié en italien et en anglais, comme chaque année (cf. www.vatican.va), les rentrées s’élèvent à 216.575.034 euro et les sorties s’élèvent à 230.081.756 euro, soit un déficit de 13.506.722 euro.
Une grande partie des dépenses est constituée des frais de gestion ordinaire et extraordinaire de la curie romaine, au service du pape au quotidien, soit 2.659 employés, dont 744 ecclésiastiques, 351 religieux, 1.564 laïcs et 892 retraités.
En 2002 il a fallu faire face à l’acquisition de terrains et d’édifices pour de nouvelles représentations pontificales et à l’achat d’un ensemble immobilier dans Rome destiné à une fonction institutionnelle, précisait le cardinal Sebastiani.
Le bilan budgétaire définitif consolidé de l’Etat de la Cité du Vatican est lui aussi déficitaire, pour un montant de 16.048.508 euro pour l’exercice 2002.
Le personnel de l’Etat de la Cité du Vatican atteint 1.511 personnes dont 4 hauts fonctionnaires, 75 religieux, 1.432 laïcs, et 566 retraités.
Il s’agit de gérer l’administration du territoire et d’offrir un support logistique au Saint-Siège.
« Ce résultat négatif par rapport à l’exercice 2001 est dû, expliquait le cardinal Sebastiani, à la réduction des bénéfices dans les différents secteurs d’activité et à la couverture du déficit de Radio Vatican », à charge cette année pour la première fois, non seulement du Saint-Siège mais aussi de la Cité du Vatican.
Deux nouvelles positives cependant.
Tout d’abord, les media du Vatican sont de moins en moins déficitaires. Le « trou » de plus de 21,6 millions d’euros de 2001 s’est réduit à 1,6 millions d’Euros en 2002.
D’autre part, dans ce bilan figurent aussi les offrandes des fidèles pour l’Obole de Saint Pierre, soit quelque 46, 6 millions d’euros destinés aux interventions caritatives du pape dans le tiers monde, en particulier lors des catastrophes naturelles mais aussi pour des projets tels que la maison d’accueil des pèlerins handicapés à Rome. Ces offrandes ont augmenté d’1,8 % en 2002.