L'Osservatore Romano rend hommage à Raoul Follereau, qui aurait cent ans

« L’urgence de combattre la lèpre »

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CITE DU VATICAN, Mercredi 9 juillet 2003 (ZENIT.org) – « L’urgence de combattre la lèpre »: à l’occasion du centenaire du fondateur de la Journée mondiale des Lépreux, L’Osservatore Romano (http://www.vatican.va) en français publie cet hommage à Raoul Follereau (http://www.raoul-follereau.org/), né le 17 août 1903.

« Donner sans aimer est une offense » disait le fondateur de la Journée mondiale des Lépreux, un Français né à Nevers en 1903, Raoul Follereau, qui voulait beaucoup plus qu’une simple mobilisation contre une maladie. Dans les pays d’endémie, des festivités honorent les lépreux, pour affirmer les droits de l’homme le plus démuni par la maladie, la pauvreté et l’exclusion. Le meilleur combat contre la lèpre est celui pour le développement.

On avait espéré la disparition de la lèpre pour l’an 2000. Après 50 Journées mondiales des lépreux, plus de 700.000 nouveaux cas sont encore découverts chaque année. Le bacille de Hansen garde des mystères, avec une incubation contagieuse qui peut durer dix ans. Les premières taches de lèpre sur la peau sèment encore la peur, des malades sont tués ou chassés. Des familles dissimulent leurs enfants. Guéri, le lépreux aura besoin d’aide pour être réintégré. C’est l’exclusion faite homme que Follereau voulait réhabiliter dans le lépreux.

Les troubles dans plusieurs pays font craindre un rebond de la contagion chez les plus pauvres, quand le dépistage et le traitement ont été interrompus, comme en Côte d’Ivoire. Les infirmiers et les médecins, souvent des personnes consacrées, bénéficient d’une immunité de la part des chefs de guerre, comme à Brazzaville, la sœur Noémie, de la Congrégation de Saint Joseph de Cracovie. Les communautés venues d’Europe sont relayées par les églises locales, qui ne bénéficient pas des mêmes soutiens. L’Association Follereau est alors nécessaire pour apporter des dons, des médicaments et des bourses d’étude.

Raoul Follereau était un orateur tourné vers l’action. Résolument laïc, il est resté fidèle à la foi reçue des prêtres de son enfance: « Depuis Pâques, nous savons que la mort ne tue plus ». Homme de lettres, il laisse une œuvre de poète imprégnée par l’Evangile, aujourd’hui mise en chansons. Plus qu’une œuvre de bienfaisance, c’est un apostolat du cœur qu’il laisse aujourd’hui aux successeurs qu’il avait choisi. « C’est bien peu d’espérer, et ce n’est rien de vivre: il faut aimer ». (e.l.)

Il faut se souvenir que lorsque Raoul Follereau a commencé de secourir les lépreux, personne d’autre que des religieux catholiques (ou des missionnaires protestants de l’American Leprosy Mission) ne s’inquiétait d’eux. Ils étaient abandonnés de tous, même des médecins, puisqu’il n’existait alors aucun traitement. Sa première action fut de faire construire le Centre d’Adzopé en Côte d’Ivoire avec les religieuses Notre-Dame des Apôtres: c’était en pleine guerre mondiale qu’il faisait connaître aux Français « plus malheureux qu’eux… »
Aujourd’hui encore, ce sont les communautés religieuses qui sont les plus nombreuses à travailler pour les lépreux.

©L’Osservatore Romano – 8 juillet 2003

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ZENIT Staff

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