Le card. Corrado Bafile envoyé en Hongrie en 1956

CITE DU VATICAN, Vendredi 4 juillet 2003 (ZENIT.org) – Le plus âgé des cardinaux, Corrado Bafile, a été une figure de proue de la diplomatie vaticane, dès 1939, comme le rappelle le quotidien italien L’Avvenire, et en particulier en Hongrie, en 1956.

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Il a participé à deux conclaves, au concile Vatican II – avec une contribution particulière à la constitution sur la liturgie – il a aussi participé en tant que canoniste à la rédaction du nouveau code de droit canon.

« J’ai cent ans, un très bel événement, déclare le cardinal, plein de sérénité. Je ne l’aurais jamais imaginé. Et j’en remercie Dieu, même si je pense que je ne suis pas le premier cardinal à être centenaire. Je peux dire qu’en général, je vais bien. Mais bien sûr, à mon âge, je n’ai plus aucune responsabilité ».

Il raconte: « Je suis entré au séminaire, alors que j’étais déjà adulte. Mais je répondais à un appel entendu dès l’enfance. Etant petit, je disais que je voulais être prêtre. Mais à l’adolescence, au collège puis au lycée de l’Aquila, j’ai ressenti une attirance plus grande pour l’état ecclésiastique. J’ai fait une maîtrise de droit et j’ai exercé ma profession de juriste pendant quelques années. Puis mes « sympathies » sont réapparues et j’ai décidé de faire le pas décisif. J’ai demandé à être admis au Grand séminaire romain majeur, à trente ans passés ».

Après son ordination, Corrado Bafile s’est spécialisé en droit canon, avant de commencer sa carrière diplomatique en une année toute particulière: 1939.

« Oui, lorsque la guerre a éclaté, confie-t-il. En fait j’avais déjà été appelé au printemps 1937, à l’académie ecclésiastique, ou, comme on l’appelait alors « des nobles ecclésiastiques ». Le début de mon service dans les représentations pontificales, en 1939 n’a pas eu de signification particulière, mais fut dicté par ma vocation tardive. Le service militaire ne me préoccupait pas. Un de mes frères était mort à la guerre et cela me valait une forme d’exemption ».

Une de ses missions les plus délicates a été en Hongrie, en 1956, au moment de la révolte et de la répression soviétique.

« En octobre 1956, j’ai reçu le mandat de me rendre à Budapest, dans l’espoir que les circonstances me permettent de rouvrir la nonciature apostolique fermée depuis que le régime avait contraint le nonce apostolique et son collaborateur à quitter le pays. Je suis parti de Rome, mais je n’ai même pas pu entrer en Hongrie parce qu’entre temps, les soviétiques l’avaient ré-occupée. Je suis resté quelques jours à la nonciature apostolique à Vienne, en attendant de voir ce qui se passait, puis je suis rentré à Rome. Je me souviens de la grande communion manifestée par les milieux du Vatican avec le drame qui se déroulait ».

Une autre étape importante de son service fut la nonciature en Allemagne, de 1960 à 1975 : « Ce furent, dit-il, des années intenses, sans aucun doute. J’ai reçu l’ordination épiscopale en 1960, de Jean XXIII, et j’ai assisté aux travaux du concile, et à sa réception, avec toutes les espérances et les difficultés que cela impliquait. En Allemagne, j’ai dû m’occuper aussi de certaines de ces difficultés: l’évêque du Limbourg était indulgent avec les courants les plus extrêmes du dissentiment ecclésial, et nous n’étions pas d’accord. Mais je me souviens de beaucoup d’expériences heureuses, comme les nombreux concordats que le Saint-Siège a signés avec les différents Länder allemands. Etant donné qu’avant d’être prêtre j’avais été « procurateur légal », on m’a demandé d’exercer la familiarité avec ce type de questions ».

Et en 1975, Paul VI nomma Mgr Bafile préfet de la congrégation pour les Causes des saints. Il le créa cardinal en 1976.

« En effet, il y a eu le cardinalat. Les nonces apostoliques dont les sièges sont de plus grande importance deviennent cardinaux. Et une fois créés, ils laissent leurs occupations précédentes. Le poste à la tête de la congrégation pour les Causes des saints était vacant et j’ai accepté bien volontiers ».

A propos de la politique internationale actuelle, le cardinal confie: « Je ne suis pas particulièrement au courant des faits politiques particuliers, mais je peux vous dire que pour ce qui est de l’unification de l’Europe, comme tout ce qui tend à l’union me fait plaisir ». Il en ressent de « l’admiration ».

Dans le collège cardinalice, 57 cardinaux ont plus de 80 ans, et sont donc non-électeurs, et le cardinal Bafile est le plus âgé d’entre eux. Les électeurs sont au nombre de 110.

Le cardinal autrichien Franz König, né en 1905, est le dernier cardinal créé par Jean XXIII.

Parmi ces 57 cardinaux se trouve également le cardinal américain Anthony Joseph Bevilacqua (80 ans le 17 juin).

Les cardinaux ayant reçu leur barrette de Paul VI sont au nombre de 16, dont 12 non électeurs, dont le card. Bafile.

Les deux cardinaux les plus jeunes sont l’archevêque de Sarajevo Vinko Puljic, qui aura 58 ans le 8 septembre, et le cardinal Christoph Schönborn, archevêque de Vienne, qui a fêté ses 58 ans en janvier.

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ZENIT Staff

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