Conscients que le fondamentalisme religieux détruisait la coexistence et l’harmonie sociale de la population indienne, les Jésuites ont en effet organisé des rencontres et des séminaires interreligieux, avec l’intention de faire se rencontrer des chrétiens et des hindous et de redécouvrir un patrimoine de valeurs communes aux hommes de religion.
Parmi les personnalités que les Jésuites invitent à participer au dialogue, se trouve le Ministre de l’environnement du gouvernement fédéral, M. Dilip Singh Judeo, connu pour avoir organisé en 1996 une » année de reconversion » durant laquelle il annonça qu’il voulait reconvertir à l’hindouisme plus de 100.000 tribaux, contraints, disait-il, par les missionnaires à choisir la religion de Jésus. Les religieux ont rappelé récemment l’importance du travail d’éducation à la tolérance interculturelle et interreligieuse dans les écoles.
Selon la Commission Nationale pour les Minorités Religieuses, les chrétiens sont tenus eux aussi à revendiquer leurs droits, mais sans développer une culture d’antagonisme envers les hindous, risque que l’on court dans des temps de tension interreligieuse, alors qu’est en cours une campagne pour l’approbation de lois anti-conversions, déjà en vigueur dans plusieurs Etats de l’Inde.
Lors d’une récente Rencontre de la Commission à Bangalore, les membres chrétiens de l’Assemblée ont souligné la nécessité d’instaurer un dialogue avec les hindous, en formant un Conseil interreligieux spécial, pour éclairer certains préjugés répandus contre le christianisme.
D’après la Commission, les chrétiens doivent avant tout retrouver leur unité interne : il y a en Inde 350 dénominations chrétiennes, surtout chez les protestants. Ne pas se préoccuper de la communion entre chrétiens nuit à l’image et à la perception de la communauté chrétienne auprès de la population hindoue, souligne la commission.
Sur un milliard d’habitants, les chrétiens représentent 2,6% de la population, les hindous 82%, les musulmans 11% ; les autres religions sont les bouddhisme, le jaïnisme et le sikhisme.
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