Le pape impose le Pallium à quarante Archevêques métropolitains

« Pleine disponibilité au service de la communion »

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CITE DU VATICAN, Mardi 1er juillet 2003 (ZENIT.org) – Le pape impose le Pallium à quarante Archevêques métropolitains. Voici la traduction de son homélie publiée dans L’Osseratore Romano du 1er juillet.

« Je renouvelle aujourd’hui ma pleine disponibilité au service de la communion entre tous les disciples du Christ », a déclaré le pape.

Dans la soirée du dimanche 29 juin 2003, le Pape Jean-Paul II a présidé la Concélébration eucharistique solennelle, en la solennité des saints Apôtres Pierre et Paul, au cours de laquelle il a imposé le saint Pallium à quarante Archevêques métropolitains. Nous publions ci-dessous l’homélie prononcée par le Saint-Père au cours de la Célébration:

1. « Le Seigneur, lui, m’a assisté et m’a rempli de force » (2 Tm 4, 17).
C’est ainsi que saint Paul décrit à Timothée l’expérience vécue au cours de l’emprisonnement à Rome. Toutefois, ces paroles peuvent se référer à toute l’histoire missionnaire de l’Apôtre des nations, ainsi qu’à celle de saint Pierre. Dans la liturgie d’aujourd’hui, cela est attesté par le passage des Actes des Apôtres, qui présente la libération prodigieuse de Pierre de la prison d’Hérode et d’une probable condamnation à mort.

La première et la deuxième lecture, mettent donc en lumière le dessein providentiel de Dieu pour ces deux Apôtres. Ce sera le Seigneur lui-même qui les conduira à l’accomplissement de leur mission, un accomplissement qui aura lieu précisément ici, à Rome, où les deux élus donneront leur vie pour Lui, en fécondant l’Eglise par leur sang.

2. « Et ils sont devenus les amis de Dieu » (Antienne de début). Amis de Dieu! Le terme « amis » est plus que jamais éloquent, si l’on pense qu’il sortit de la bouche de Jésus au cours de la dernière Cène: « Je ne vous appelle plus serviteurs – dit-il – … mais je vous appelle amis, parce que tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître » (Jn 15, 15).

Pierre et Paul sont des « amis de Dieu » à un titre particulier, car ils ont bu la coupe du Seigneur. Jésus a changé leur nom, au moment où il les a appelés à son service: à Simon, il a donné celui de Céphas, c’est-à-dire « roc », d’où Pierre; à Saul, le nom de Paul, qui signifie « petit ». La Préface d’aujourd’hui les place en parallèle: « Pierre, qui le premier confessa la foi dans le Christ, / Paul, qui illumina les profondeurs du mystère; / le pêcheur de Galilée, / qui constitua la première communauté avec les justes d’Israël, / le maître et le docteur, qui annonça le salut à toutes les nations ».

3. « Béni soit le Seigneur qui libère ses amis » (Psaume responsorial). Si nous pensons à la vocation et à l’histoire personnelle des deux Apôtres Pierre et Paul, nous remarquons comment la charge apostolique et missionnaire a été proportionnelle à la profondeur de leur conversion. Eprouvés par l’expérience amère de la misère humaine, ils ont été libérés par le Seigneur.

Grâce à l’humiliation du reniement et aux larmes abondantes qui le purifièrent intérieurement, Simon devint Pierre, c’est-à-dire le « roc »: affermi par la force de l’Esprit, il déclara par trois fois son amour à Jésus, recevant le mandat d’en paître le troupeau (cf. Jn 21, 15-17).

L’expérience de Saul fut analogue: ce Seigneur, qu’il persécutait (cf. Ac 9, 5), « l’appela par sa grâce » (cf. Ga 1, 15) en le foudroyant sur la route de Damas. Il le libéra ainsi de ses préjugés, en le transformant radicalement, et il en fit « un instrument élu » pour apporter son nom à toutes les nations (cf. Ac 9, 15).
Tous deux devinrent de cette façon des « amis du Seigneur ».

4. Très chers et vénérés confrères Archevêques métropolitains, venus pour recevoir le Pallium, vos histoires sont toutes différentes, mais vous avez tous été comptés par le Seigneur au nombre de ses « amis ».

Alors que je m’apprête à vous remettre ce symbole liturgique traditionnel, que vous porterez lors des célébrations solennelles en signe de communion avec le Siège apostolique, je vous invite à toujours le considérer comme la mémoire de l’amitié sublime du Christ, que nous avons l’honneur et la joie de partager. Au nom du Seigneur, devenez, à votre tour, des « amis » de tous ceux que Dieu vous a confiés.

Vos Sièges épiscopaux se trouvent dans diverses régions de la terre: en imitant le Bon Pasteur, soyez vigilants et attentifs pour chacune de vos communautés. Apportez-leur également mon salut cordial, en même temps que l’assurance que le Pape prie pour tous, et en particulier pour ceux qui sont soumis à de dures épreuves et qui rencontrent de grandes difficultés.

5. La joie de la fête d’aujourd’hui est rendue plus intense par la présence de la délégation envoyée également cette année par Sa Sainteté Bartholomaios I, Patriarche oecuménique. Elle est guidée par mon vénéré Frère l’Archevêque d’Amérique, Dimitrios. Je vous souhaite la bienvenue, chers et vénérés frères! Je vous salue au nom du Seigneur et je vous demande de transmettre mon baiser de paix à mon bien-aimé frère dans le Christ, le Patriarche Bartholomaios.

L’échange réciproque des délégations, pour la fête de saint André, à Constantinople, et pour celle des saints Pierre et Paul, à Rome, est devenue, au fil du temps, un signe éloquent de notre engagement visant à la pleine unité.

Le Seigneur, qui connaît nos faiblesses et nos hésitations, nous promet son aide pour surmonter les obstacles qui empêchent la concélébration de l’unique Eucharistie. C’est pourquoi, vénérés frères, vous accueillir et vous avoir à mes côtés au cours de cette rencontre liturgique rend l’espérance plus solide et donne une forme concrète à cette aspiration qui nous pousse vers la pleine communion.

6. « Avec divers dons, ils ont édifiés l’unique Eglise » (Préface). Cette affirmation, qui se réfère aux Apôtres Pierre et Paul, semble précisément mettre en évidence l’engagement de rechercher l’unité par tous les moyens possibles, en répondant à l’invitation, plusieurs fois répétée par Jésus au Cénacle, « ut unum sint! ».

En tant qu’Evêque de Rome et Successeur de Pierre, je renouvelle aujourd’hui, dans le cadre suggestif de cette fête, ma pleine disponibilité à me mettre au service de la communion entre tous les disciples du Christ. Très chers frères et soeurs, aidez-moi par le soutien incessant de votre prière. Invoquez pour moi l’intercession céleste de Marie, Mère de l’Eglise, et des saints Apôtres Pierre et Paul.
Que Dieu nous accorde d’accomplir la mission qu’il nous a confiée, en pleine fidélité jusqu’au dernier jour, afin de former dans le lien de sa charité un seul coeur et une seule âme (cf. Oraison après la Communion). Amen!

(©L’Osservatore Romano – 1 Juillet 2003)

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ZENIT Staff

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