L'actualité du Chemin de Croix écrit par Karol Wojtyla en 1976

CITE DU VATICAN, Vendredi 18 avril 2003 (ZENIT.org) – Mgr Piero Marini, Maître des célébrations liturgiques pontificales, souligne dans un entretien à la télévision italienne (RAI I) l’actualité du Chemin de Croix écrit par Karol Wojtyla en 1976 et dont les méditations sont proposées en ce Vendredi saint au Colisée, à toute l’Eglise. Aujourd’hui encore, des populations entières vivent le drame du « Calvaire ».

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Le pape Jean-Paul II a écrit lui-même ces méditations en 1976, alors que Paul VI avait appelé l’archevêque de Cracovie à prêcher la retraite de Carême au Vatican pour lui-même et pour la curie. Le pape a souligné lui-même au début du Chemin de croix qu’il n’a jamais manqué cette véritable « Statio Urbis et Orbis », en 25 ans de pontificat.

La prière d’introduction du Chemin de Croix dit en effet:

« Regarde, Père très saint,
le sang qui jaillit du côté transpercé du Sauveur;
regarde le sang versé par tant de victimes
de la haine, de la guerre, du terrorisme,
et, dans ta bonté, fais que le cours des événements du monde
se déroule selon ta volonté, dans la justice et dans la paix,
et que, avec une sereine confiance, ton Église se consacre
à ton service et à la libération de l’homme.
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Amen ».

Mgr Marini souligne l’invitation de Jean-Paul II à la Sixième station: essuyer comme Véronique le visage des personnes qui souffrent dans le monde d’aujourd’hui.

Le cardinal Wojtyla a écrit en effet: « La tradition nous parle également de Véronique. Peut-être complète-t-elle l’histoire du Cyrénéen. Car il est certain que – bien que, étant une femme, elle n’ait pas physiquement porté la croix et qu’elle n’ait pas été contrainte à le faire -, elle a sans aucun doute porté la croix avec Jésus: elle l’a portée comme elle a pu, comme elle a pu le faire à cet instant, comme le lui dictait son cœur, et elle a essuyé sa face.
Ce détail, rapporté par la tradition, semble facile à expliquer: sur l’étoffe dont elle s’est servie pour essuyer le visage du Christ, ses traits ont laissé leur empreinte. Parce qu’il était tellement couvert de sang et de sueur, il pouvait laisser ses traces et ses contours.
Mais, si on le considère à la lumière du discours eschatologique du Christ, le sens de ce détail peut être interprété autrement. Nombreux sont sans aucun doute ceux qui demanderont: «Seigneur, quand est-ce que nous l’avons fait ?» Et Jésus répondra: «Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait» (cf. Mt 25, 37-40). Le Sauveur imprime en effet sa ressemblance sur tout acte de charité, comme sur le voile de Véronique ».

L’actualité de ces méditations affleure également à la XIVe station; où Karol Wojtyla évoque les cimetières de ce monde: « Depuis le moment où l’homme, à cause du péché, a été écarté de l’arbre de vie (cf. Gn 3, 23-24), la terre est devenue un cimetière. Autant d’hommes, autant de tombeaux ! Une grande planète de tombes.
Près du Calvaire, se trouvait une tombe qui appartenait à Joseph d’Arimathie (cf. Mt 27, 60). C’est là, avec l’accord de Joseph, que le corps de Jésus fut placé après la descente de la Croix (cf. Mc 15, 42-46, et par.). On l’y déposa en hâte, afin que tout soit fini avant la fête de la Pâque (cf. Jn 19, 31), qui commençait au crépuscule.

Parmi toutes les tombes dispersées sur les continents de notre planète, il y en a une dans laquelle le Fils de Dieu, l’homme Jésus Christ, a vaincu la mort par la mort. «O mors! Ero mors tua!» (Samedi saint, 1re antienne des Laudes). L’arbre de la Vie, dont l’homme a été éloigné à cause du péché, s’est révélé aux hommes d’une manière nouvelle dans le corps du Christ. «Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie» (Jn 6, 51).

Bien que notre planète continue de se peupler de tombes, et que s’étende le cimetière dans lequel l’homme issu de la poussière retourne en poussière (cf. Gn 3, 19), tous les hommes qui regardent vers la tombe de Jésus Christ vivent cependant dans l’espérance de la Résurrection ».

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ZENIT Staff

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