CITE DU VATICAN, Dimanche 26 Janvier 2003 (ZENIT.org) – Deux euros suffisent pour un mois de médicaments et stopper la contagion chez un malade de la lèpre, et 24 euros pour 12 mois de médicaments et guérir la forme la plus grave de la maladie.
Le site Internet de la Fondation Raoul Follereau (www.raoul-follereau.org) permet de faire des dons en ligne.
La Fondation rappelle, à l’occasion de la 50e Journée Mondiale des Lépreux, ce 26 janvier, et du centenaire de la naissance de Raoul Follereau (17 août 2003), que la lèpre est bien un fléau d’aujourd’hui: chaque minute un nouveau cas se déclare.
La lèpre continue ses ravages à travers le monde et en particulier dans les pays les plus pauvres : la carte de la lèpre correspond à la carte de la pauvreté.
« Tant qu’il y aura sur terre un homme à guérir, un lépreux à délivrer, ni vous, ni moi, n’aurons le droit de nous taire, ni de nous reposer … »: 50 ans après cet appel de Raoul Follereau à l’occasion de la première Journée Mondiale des Lépreux, la lèpre est toujours d’actualité.
Dans le monde, à chaque minute se déclare un nouveau cas, soit 700.000 nouveaux cas dépistés par an, chaque année, 70.000 enfants sont atteints, dans 15 pays (en Afrique, en Inde, au Brésil, à Madagascar…) existe encore un taux de prévalence supérieur à 1 malade pour 10.000 habitants.
Mais plus encore, dépistées et soignées trop tard, 2 à 3 millions de personnes souffrent de séquelles invalidantes et de nombreux cas isolés ou cachés restent non répertoriés parce qu’inaccessibles.
Le traitement existe (il guérit en quelques mois et stoppe immédiatement la contagion) mais l’endémie n’est pas en voie d’élimination … Les lépreux ont encore besoin de notre aide.
Ce dernier week-end de janvier 2003, 40.000 bénévoles dans toute la France se sont mobilisés, par des quêtes ou des animations. pour recueillir des fonds nécessaires aux efforts à accomplir : dépister et traiter à temps les malades, qui souffrent à la fois de la lèpre et « d’être lépreux », victimes de la pauvreté, de l’ignorance et des préjugés qui restent attachés à la lèpre.
L’argent collecté tout au long du week-end permet :
– de soutenir les programmes nationaux de lutte contre la lèpre (dépistage, soins, sensibilisation des populations, formation des personnels de santé, prévention des invalidités, réhabilitation physique et réinsertion sociale des malades)
– de financer des programmes de recherche médicale
– de mettre en œuvre les moyens logistiques nécessaires.
Car, faute de vaccin, on n’a toujours pas réussi à stopper la chaîne de transmission du bacille de la lèpre dans la population. Le plus insupportable, c’est que le traitement existe et stoppe la contagion dès la première prise des médicaments.
Pour les équipes du terrain : « Le travail qui reste à accomplir est aussi immense et beaucoup plus difficile que ce qui a déjà été fait ».
Trop de lépreux «cachés» échappent encore à la détection et au traitement. Pour un cas de lèpre qui a la chance d’être dépisté par un infirmier, bien formé, 10, 20 restent ignorés – parce qu’ils vivent à 10, 20 ou 30 km du centre de santé le plus proche -, exclus par eux-mêmes ou par leurs familles.
Tant qu’il restera un seul malade non traité, la menace de contagion est telle que la lèpre peut repartir à tout instant. Tant qu’il restera des millions de personnes handicapées à vie, la menace de l’exclusion reste toujours présente.
La lèpre attaque indifféremment les hommes, les femmes et les enfants. Un nouveau cas sur dix a moins de 15 ans… L’enjeu de la bataille contre la lèpre est d’agir toujours plus vite pour éviter les mutilations et les risques de contagion par un dépistage précoce, un diagnostic sûr, une mise immédiate sous traitement.
La lèpre n’est pas une maladie héréditaire. Le bacille responsable se transmet par les voies respiratoires et parfois par contact cutané. La maladie évolue d’une manière extrêmement lente et insidieuse : sa période d’incubation va de 3 à 15 ans.
L’apparition de taches cutanées constitue le premier symptôme visible : la peau est insensible à cet endroit précis. La lèpre, qui attaque les nerfs et la peau, est une maladie terriblement invalidante. 2 à 3 millions de personnes souffrent d’invalidités graves et définitives (paralysie, amputation, cécité).
La lèpre peut prendre deux formes, selon les défenses que l’organisme humain oppose à la multiplication des bacilles. La lèpre paucibacillaire (pauvre en bacilles) est la forme la moins étendue et la moins contagieuse : bien traitée, elle guérit en 6 mois. La lèpre multibacillaire (riche en bacilles) est la forme la plus étendue et la plus contagieuse : bien traitée, elle guérit en 12 mois.
<br> Appliquée depuis 1981, la polychimiothérapie (PCT) ou association de plusieurs antibiotiques, permet de tuer le bacille de la lèpre et de guérir définitivement le malade. Son administration précoce évite les invalidités (paralysie, amputation, cécité …) et coupe la chaîne de transmission du bacille dans la population. Malgré des années de recherche et les progrès réalisés, aucun vaccin n’existe à ce jour.
La bataille contre la lèpre n’est pas gagnée… On n’a pas encore levé toutes les inconnues d’un bacille découvert en 1873 et dont le génome a été décrypté… en 2000. La connaissance du génome de la lèpre ouvre, cependant, de nouveaux espoirs pour mettre au point des méthodes de dépistage plus efficaces et un traitement court, aujourd’hui à l’étude.
Parmi les pays les plus touchés, l’Inde compte à elle seule 66% du nombre total des lépreux du monde et le Brésil 10%. 15 pays gardent actuellement un taux de prévalence supérieur à 1 malade pour 10 000 habitants. Les 6 pays les plus touchés sont l’Inde, le Brésil, Madagascar, le Mozambique, le Myanmar, le Népal.