CITE DU VATICAN, Lundi 14 octobre 2002 (ZENIT.org) – Le bienheureux pape Jean XXIII ne voulait pas un concile où l’Eglise exprime des condamnations, explique le cardinal Roberto Tucci, s.j., qui a participé, il y a quarante ans, à Vatican II, en qualité d’observateur.
Le cardinal Tucci, Jésuite, était en effet à l’époque le jeune directeur de la fameuse revue des Jésuites la « Civiltà Cattolica » (Civilisation Catholique), rappelle l’agence religieuse Vidimus Dominum (VD) qui traduit les souvenirs confiés par le cardinal à Radio Vatican.
Le cardinal Tucci a des souvenirs précis et inédits: « Je puis dire que le pape, le 27 juillet 1962 – comme je le vois dans mon journal – faisait remarquer que dans les documents qui avaient été envoyés aux Pères conciliaires, avec les propositions faites par les commissions préparatoires du Concile, il y avait beaucoup de condamnations. Or, il n’aimait par du tout cela, et il me montra un texte où il y avait 14 condamnations des erreurs qui devaient être évitées et même expressément condamnées. Cela ne lui avait guère plu. Toutefois, lors d’une audience – qui fut la dernière que j’eus avec lui le 9 février 1963, quand le mal qui l’affligeait était déjà à une phase avancée – le Pape me dit que les Pères du Concile n’avaient compris ce qu’il escomptait des assises conciliaires que durant la dernière semaine, qui fut – si l’on peut dire – caractérisée par les interventions du cardinal Montini, Suenens, Lercaro qui ouvrirent un peu les perspectives sur le programme.
Il n’y avait aucun programme proprement dit dans le discours initial du Pape. Et pourtant, ils commencèrent à envisager une meilleure organisation des travaux du Concile. Toutefois, le Pape Jean XXIII, lors de cette audience de février 1963, ajouta également qu’il aurait préféré que les Pères conciliaires y arrivassent tous seuls. Cela montre que, d’une part, il est vrai que souvent le Pape avait exprimé le désir que les travaux conciliaires fussent rapidement clôturés; mais il était d’autre part très patient et conscient également que désormais il n’aurait pas pu clôturer le Concile ».
Le concile, explique le prélat, « une preuve grandiose de la capacité de prêter attention aux besoins du monde contemporain et de répondre de manière pastorale à ces besoins; la preuve d’une grande ouverture à la liberté religieuse, qui est également une ouverture au dialogue avec les autres religions, et même au dialogue avec les laïcs et les laïcistes, ceux qui sont loin de nous, bien qu’appartenant eux aussi à une culture occidentale marquée par le christianisme ».