"Former une longue chaîne de solidarité, de l’Orient à l’Occident", par le card. Etchegaray

Déclaration à son retour de Terre Sainte

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CITE DU VATICAN, Mercredi 8 mai 2002 (ZENIT.org) – « Former une longue chaîne de solidarité, de l’Orient à l’Occident » en faveur de la résolution du conflit en Terre Sainte, c´est l´invitation faite par le cardinal Roger Etchegaray, envoyé du pape à Jérusalem, dans une déclaration publiée aujourd´hui par le bulletin quotidien de la salle de presse du Saint-Siège.

Une déclaration qui survient au moment où L´Osservatore Romano quotidien en italien, qui tient le décompte des jours de l´occupation et du siège de la basilique de la Nativité à Bethléem, titrait aujourd´hui: « 36e jour ». Le maire de Bethléem parlait aujourd´hui pour sa part à l´agence Misna de la « colère » et de la « faim » qui tenaille les assiégés: les Palestiniens qui s´y sont retranchés, les religieux et religieuses, et une dizaine de militants pacifistes qui ont réussi à s´y introduire il y a deux jours, apportant des vivres. Et qui survient aussi au moment où un nouvel attentat terroriste vient frapper Israël et combattre la paix.

– Déclaration du cardinal Etchegaray –

Le premier mai, j’avais rejoint Jérusalem comme envoyé spécial du Saint-Père pour manifester sa sollicitude en faveur de la paix en Terre Sainte, à l’égard des communautés chrétiennes ainsi que des deux peuples israélien et palestinien.

La situation tragique et intolérable dans laquelle se trouve depuis plus d’un mois la basilique de la Nativité à Bethléem est au coeur des préoccupations de tous en raison du caractère symbolique de ce lieu saint, mais aussi comme test de la volonté commune des leaders des deux peuples de parvenir à une vraie paix sur toute la Terre Sainte. Le pape Jean-Paul II, par sa prière, par ses paroles, par ses gestes et par l’action diplomatique du Saint-Siège, n’a cessé de partager la souffrance et l’espérance de la population de Bethléem. J’avais demandé de me rendre sur place et de prier en particulier avec la communauté franciscaine qui, en solidarité avec les Eglises grecque-orthodoxe et arménienne, porte la charge spirituelle de ce lieu sacré: une telle démarche proprement religieuse, malgré de vives instances, m’a été refusée.

Il faut être sur le terrain pour mesurer les congères de méfiance, de mépris, de vengeance qui se sont accumulées sur le chemin abrupt de la paix. Que de ruines à déblayer, matérielles et surtout morales! A cette heure même, alors que les négociations pour Bethléem semblaient atteindre la ligne d’arrivée, un dernier obstacle empêche l’heureux dénouement fiévreusement attendu par tous. Je pense en particulier à ceux qui sont dans la basilique de la Nativité, au couvent attenant, aux habitants de Bethléem et des environs: pour eux d’abord, l’attente ne saurait plus durer.

Nul ne peut rester les mains repliées sur soi à l’heure où les mains de tous doivent former une longue chaîne de solidarité, de l’Orient à l’Occident.

Si Dieu est né à Bethléem, c’est pour que tous les hommes et tous les peuples soient également reconnus et respectés.

Paix. Shalom. Salam ».

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ZENIT Staff

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