CITE DU VATICAN, Mardi 9 avril 2002 (ZENIT.org) – Le prêtre italien et religieux Dehonien, Guiseppe Pierantoni, a été libéré après près de six mois de captivité, à la suite d´un enlèvement: il attribue sa libération à la prière. Son supérieur général évoque un « mûrissement » dans le dialogue interreligieux avec les musulmans.
Le gouvernement des Philippines a en effet annoncé la libération du prêtre enlevé en octobre dernier dans la province méridionale de Zamboanga, sur l´île de Mindanao. Le prêtre, qui a survécu en mangeant des serpents a attribué sa libération, effectuée par des forces spéciales de la police, à un miracle de la prière.
Le missionnaire avait été enlevé par un commando le 17 octobre 2001 dans sa paroisse de Dimataling, et il a été libéré hier, 8 avril 2002. Agé de 45 ans, le P. Pierantoni est prêtre depuis 1987 et il se trouve dans le Sud des Philippines depuis 1991.
A Fides, le prêtre a confié: « J´ai parlé de Dieu à mes ravisseurs: la prière m´a sauvé ». Il évoque sa détention de 172 jours comme un « temps de purification », « un temps , dit-il, pour penser à ma vie et réfléchir à la situation des pauvres gens de Mindanao », un « calvaire très positif ».
A propos de ses ravisseurs il explique: « Ils ont été très magnanimes avec moi: ils ont partagé tout ce qu´ils avaient. Avec eux j´ai parlé de beaucoup de choses, spécialement de politique et de religion. Nous avons partagé aussi la prière: au moment de l´enlèvement j´avais sur moi un chapelet que je récitais plusieurs fois par jour. Et mes ravisseurs ne m´en empêchaient pas. Et même, ils priaient sur leur chapelet musulman. Je leur ai dit: nous avons besoin de la prière, nous avons besoin de la protection d´Allah sur nos vies. Le Seigneur et les prières de l´Eglise m´ont sauvé ».
Il reconnaît, toujours auprès de Fides: « Je comprends mieux la situation dans laquelle se déroule ma mission. En vivant avec mes ravisseurs, à Mindanao, j´ai fait l´expérience des conditions de vie de la majorité des gens de l´île: ils manquent de nourriture, de sécurité, de perspectives. Ils sont dans la pauvreté la plus absolue, dans des situations pires que celle des habitants de ma paroisse, qui est située dans un village côtier.
Le missionnaire compte d´abord rentrer en Italie, pour revoir sa famille et se reposer, et retrouver ensuite sa paroisse: « Je ne crois pas que je risque un nouvel enlèvement, du moins, c´est très improbable ».
« La période de détention du P. Giuseppe Pierantoni a été difficile mais elle a également été un moment de grâce, de réflexion, de prière, et elle confirme notre vocation missionnaire »: c´est ce qu´affirme le P. Virgilio Bressanelli, supérieur général des prêtres de la Congrégation du Sacré Coeur de Jésus (déhoniens) dans un communiqué parvenu à l´agence missionnaire italienne Misna.
« Suite à une série de circonstances » explique le supérieur général, « nous pensons avoir mûri dans le dialogue interreligieux avec les musulmans. Nous avons beaucoup apprécié l´attitude d´une partie d´entre eux, qui ont condamné la prise d´otage et ont organisé des temps de prières spéciaux dans leurs mosquées ».
Quant à la condition physique du missionnaire, le communiqué affirme qu´il est « en bonne santé, même s´il est fatigué à cause des tensions, des déplacements et de la précarité dans laquelle il a vécu au cours de cette période. Il est cependant serein et n´en veut pas aux responsables de cette douloureuse expérience ».
Le document des missionnaires du Sacré Coeur de Jésus cite la famille du religieux, son père, sa mère et sa soeur, qui a « supporté ce calvaire avec une force exceptionnelle, soutenue par la prière et par la solidarité d´un grand nombre de personnes et de communautés chrétiennes ».
Toujours selon Misna, les déhoniens se disent « particulièrement reconnaissants envers l´Eglise philippine et l´évêque de Pagadian, Mgr Zacharias Jiménez, qui a été le grand intermédiaire dans cette affaire ».
D´autres remerciements sont adressés au gouvernement philippin, à l´ambassadeur italien à Manille, aux institutions chrétiennes et musulmanes (philippines et étrangères) qui se sont impliquées pour faire libérer le P. Pierantoni, au gouvernement italien et à l´Union Européenne.
« Nous avons senti particulièrement proches le Saint-Père, informé par le Père Général en personne, de nombreux cardinaux, évêques, prêtres, membres de la vie consacrée et de nombreux laïcs ».
Le P. Bressanelli adresse en outre un remerciement spécial pour leur intéressement à l´Union des Supérieurs Généraux, au site « Vidimus Dominum » (cf. vidimusdominum.org, ndlr) et à l´agence MISNA ».
« La fin heureuse de cette histoire », concluent les déhoniens, « est certainement en premier lieu l´oeuvre de la grâce de Dieu, à qui vont gloire et louanges, mais également l´oeuvre de la solidarité de nombreuses personnes qui y ont contribué, chacune à leur manière ».