ROME, Mardi 27 novembre 2001 (http://www.zenit.org) – « Clonage thérapeutique »: « Il ne s’agit en rien d’avancées scientifiques ». C´est en ces termes que le site de la fondation Jérôme Lejeune propose la synthèse suivante du débat sur le clonage thérapeutique dans la presse internationales (cf: ).
Au lendemain des révélations de l’entreprise Advanced Cell Technology, le monde scientifique s’accorde à dire qu’il ne s’agit en rien d’avancées scientifiques. Les embryons clonés ne s’étant développés qu’au stade de six cellules il était encore impossible de prélever des cellules souches. En effet, « pour recueillir des cellules souches, il faut obtenir un embryon de 128 voire 256 cellules », explique le biologiste Louis-Marie Houdebine (INRA). Si les chercheurs ont montré qu’il est possible de déclencher le développement d’embryons humains, ce résultat ne surprend pas les scientifiques qui dénoncent « un effet d’annonce à but lucratif ». Néanmoins, ce que craigne un bon nombre d’entre eux c’est la dérive qui conduirait au clonage reproductif « à partir du moment où on a mis le doigt dans l’engrenage, on risque de ne plus pouvoir l’arrêter » s’inquiète Yann Barrandon, chercheur à l’Inserm.
Cette annonce a donc relancé le débat sur le clonage thérapeutique.
Lors de ces Semaines Sociales, Axel Khan s’est montré hostile au clonage thérapeutique expliquant qu’ « une autorisation de clonage thérapeutique aujourd’hui équivaudrait à la mise au point de la première étape d’un clonage d’embryon humain » d’autant plus, rajoute – t – il « qu’il existe deux autres moyens pour obtenir des cellules souches. On peut les prélever sur des embryons surnuméraires destinés à être détruits ou utiliser des cellules souches adultes ». Enfin, il précise « qu’il est incontestable que même s’il n’est pas issu d’une fécondation, l’embryon est appelé, s’il est transféré dans un utérus, à devenir un être humain ».
Le ministre allemand de la Recherche, Edelgard Bulmahn, déclare « de tels essais sont irresponsables. Le gouvernement allemand plaide pour une condamnation internationale du clonage d’êtres humains ».
Le Vatican a publié hier un « communiqué » condamnant « sans équivoque » le clonage d’embryons humains. « Le principe qui, de fait, vient d’être introduit au nom de la santé et du bien – être, sanctionne en réalité une vraie discrimination entre les êtres humains sur la base de la mesure de leur développement (ainsi un embryon vaut moins q’un fœtus, un fœtus vaut moins qu’un enfant, un enfant vaut moins qu’un adulte).
Le député et généticien Jean François Mattéi refuse également toute forme de clonage redoutant l’instrumentalisation de la vie humaine.
Le ministre français de la recherche, Roger-Gérard Schwartzenberg, confirme que le gouvernement s’est conforté à l’avis du Conseil d’Etat et ne remet donc pas en cause l’interdiction du clonage thérapeutique en France d’après les lois de bioéthique de 1994. Par ailleurs, face aux problèmes de rejet immunologique, qui semble aussi présents dans le cas du clonage thérapeutique, le ministre tranche « si cette technique ne présente pas d’avantages évidents, c’est une seconde raison pour ne pas la retenir ».
Aux Etats-Unis, la situation reste ambiguë car si le président Bush se déclare « à 100% » contre toute forme de clonage humain, le clonage reproductif est interdit dans plusieurs états mais pas au niveau national. Si le financement public de la recherche sur les cellules souches à partir d’embryons humains est interdit, il laisse sans aucun cadre législatif le secteur privé.
Enfin, le parlement européen a repousé le clonage thérapeutique en septembre 2000.