L´Eglise demande pardon et dénonce la pollution nucléaire

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Les « commissions de vérité »

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CITE DU VATICAN, Jeudi 22 novembre 2001 (ZENIT.org) – Dans « L´Eglise en Océanie », Jean-Paul II demande pardon au nom de l´Eglise aux populations autochtones du continent et annonce la mise en place de « commissions de la vérité ». Exhortant à la préservation de l´environnement – exceptionnel – du continent, le pape dénonce la pollution due au nucléaire: le Pacifique représente « plus de la moitié des réserves d´eau de la planète », qui sont menacées aujourd´hui par « l’immersion de déchets nucléaires ».

A propos des populations autochtones (n. 28) le pape écrit: « Chaque fois que des gouvernements ou leurs organismes ou même des communautés chrétiennes ont occulté la vérité, les torts causés aux populations autochtones doivent être honnêtement reconnus. Le Synode a soutenu la mise en place de «Commissions de la vérité», là où de telles commissions peuvent aider à trouver une solution aux injustices historiques et favoriser la réconciliation au sein d’une communauté ou au sein de la nation ».

Le pape explique l´esprit de réparation de cette démarche: « En reconnaissant honnêtement les injustices passées on peut arriver à des mesures et à des attitudes qui aideront à corriger leurs conséquences néfastes aussi bien au sein de la communauté autochtone que dans l’ensemble de la société ».

Le pape demande pardon en ces termes: « L’Église exprime son profond regret et demande pardon pour toutes les fois où ses fils ou ses filles ont participé ou participent encore à ces injustices. Conscients des torts odieux causés aux populations autochtones de l’Océanie, les Pères du Synode ont présenté les plus vives excuses pour la participation de membres de l’Église à ces méfaits, surtout lorsqu’il s’agissait d’enfants enlevés de force à leurs familles. Ils ont encouragé les gouvernements à poursuivre avec une énergie renouvelée les programmes visant à améliorer les conditions et le niveau de vie des groupes autochtones dans les domaines vitaux de la santé, de l’éducation, de l’emploi et du logement ».

Mais le pardon de l´Eglise vise également les désordres internes, en particulier dans le domaine des « abus sexuels » (n. 49). Le pape expose les faits: « Dans certaines parties de l’Océanie, des abus sexuels de la part de prêtres ou de religieux ont fait endurer aux victimes de grandes souffrances et des blessures spirituelles. Cela a été dramatique pour la vie de l’Église et est devenu un obstacle à la proclamation de l’Évangile. Les Pères du Synode ont condamné tout abus sexuel et toutes les formes d’abus de pouvoir, à la fois à l’intérieur de l’Église et dans la société tout entière. Dans l’Église, les abus sexuels sont en profonde contradiction avec l’enseignement et le témoignage de Jésus Christ ».

Cette demande de pardon a été voulue par les évêques, souligne Jean-Paul II: « Les Pères synodaux ont souhaité demander pardon sans réserve aux victimes pour les souffrances et la détresse qui leur ont été causées. L’Église en Océanie cherche des procédures ouvertes et justes pour répondre aux plaintes en ce domaine, et elle s’est engagée sans équivoque à être compatissante et à fournir une aide effective aux victimes, à leurs familles, à la communauté entière et aux coupables eux-mêmes ».

Pour ce qui concerne l’environnement (n. 31), le pape reconnaît la « grande beauté naturelle » du continent. « Bien des régions ont pu être préservées de toute pollution. Elle continue d’offrir aux peuples autochtones des lieux leur permettant de vivre en harmonie avec la nature, et réciproquement ».

Le pape explique le fondement théologique du respect de l´environnement: « Parce que la création a été confiée à l’homme pour qu’il la gère, le monde naturel n’est pas seulement un ensemble de ressources à exploiter mais aussi une réalité à respecter et même à traiter avec révérence comme un don, comme un gage confié par Dieu. Les êtres humains ont reçu la mission de prendre soin des trésors de la création, de les conserver et de les cultiver. Les Pères du Synode ont invité les peuples de l’Océanie à se réjouir toujours de la gloire de la création en faisant monter leur action de grâce vers le Créateur ».

C´est dans ce cadre que Jean-Paul II dénonce: « Toutefois la beauté naturelle de l’Océanie n’a pas échappé aux ravages de l’exploitation humaine. Les Pères synodaux ont lancé un appel aux gouvernements et aux peuples de l’Océanie pour qu’ils protègent ce précieux environnement en vue du bien des générations actuelles et futures. Ils ont envers l’ensemble de l’humanité la responsabilité toute particulière de veiller sur l’Océan Pacifique qui représente plus de la moitié des réserves d’eau de la planète. Le maintien de la salubrité de cet Océan et des autres mers est une question cruciale pour le bien-être des peuples non seulement en Océanie mais dans le monde entier ».

Le pape met en garde contre l´exploitation du patrimoine naturel du continent par les intérêts d´autres Nations. « Les ressources naturelles de l’Océanie doivent être protégées contre les orientations politiques nuisibles de certaines nations industrialisées et contre le pouvoir toujours croissant de sociétés internationales qui peuvent conduire à la déforestation, à la spoliation des terres, à la pollution des rivières par les activités minières, à la pêche massive d’espèces rentables, ou à la dégradation des fonds marins par des déchets industriels ou nucléaires ».

Le pape évoque tout particulièrement la présence de « déchets nucléaires ». « L’immersion de déchets nucléaires dans cette zone représente une menace supplémentaire pour la santé des populations autochtones. Il est toutefois important de reconnaître que l’industrialisation peut apporter de réels bienfaits si elle est réalisée dans le respect des droits et de la culture des populations locales et en veillant à l’intégrité de l’environnement ».

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ZENIT Staff

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