CITE DU VATICAN, Mercredi 21 novembre 2001 (ZENIT.org) – A travers les événements, nos « yeux », doivent « apprendre à lire en filigrane » le dessein de Dieu. C´est l´un des enseignements que Jean-Paul II tire du cantique du chapitre 15 du livre de l´Exode que l´Eglise chante dans la liturgie de la nuit de Pâques.
Il se chante aussi aux Laudes du samedi de la première des quatre semaines de la psalmodie de l´Eglise latine. L´hymne célèbre le passage de la Mer Rouge par les Israélites fuyant l´esclavage, sous la conduite de Moïse, et poursuivis par la cavalerie de Pharaon. Le récit biblique montre la Mer qui s´ouvre miraculeusement devant les Hébreux pour se refermer sur leurs ennemis. Le passage appartient à la liturgie juive de la Pâque (Pesah).
La tradition met le cantique sur les lèvres de Moïse et des Israélites, émerveillés par la liberté retrouvée. Cet « hymne de victoire » ne parle cependant pas de guerre mais de l´amour et de l´alliance scellée entre Dieu et son Peuple. L´événement scelle en effet une alliance éternelle et en vient à symboliser toute l´histoire du salut, explique en substance Jean-Paul II. « Tant de fois, affirme le pape, Israël fera l´expérience de situations analogues, et l´Exode se réactualisera ponctuellement ».
Le pape montrait que cette libération est aussi la figure de la libération du péché, apportée définitivement par le Christ. « En Lui, expliquait Jean-Paul II, nous sommes sauvés non d´un oppresseur humain, mais de cet esclavage de Satan et du péché qui dès l´origine pèse sur le destin de l´humanité. Avec lui, l´humanité se remet en marche, sur le sentier qui reconduit à la maison du Père ».
Ce salut, accompli par le Christ, et présent comme une « semence de vie » dans le baptême, est un parcours en devenir, explique Jean-Paul II. Et il se réalisera à la fin des temps. « Telle est, disait le pape, la façon chrétienne de percevoir le cours du temps. Dans les jours qui succèdent aux jours, il n´y a pas une fatalité qui nous opprime, mais un dessein, qui se déploie et que nos yeux doivent apprendre à lire comme en filigrane ».