"Dieu et le monde", nouveau livre du cardinal Ratzinger, en italien

L´engagement quotidien du préfet de la « Doctrine de la Foi »

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ROME, Mardi 20 novembre 2001 (ZENIT.org) – Dans son nouveau livre traduit en italien, « Dio e il mondo » (« Dieu et le monde »), le cardinal Joseph Ratzinger, préfet de la congrégation pour la Doctrine de la Foi fait comprendre en quoi consiste sa tâche quotidienne, et la proximité du travail avec Jean-Paul II. Le cardinal en parle au micro de Radio Vatican: « Le pape est surtout très bon », dit-il.

L´engagement quotidien requis par la congrégation pour la Doctrine de la foi, qu´il guide depuis une vingtaine d´années, la relation d´estime avec Jean-Paul II, mais aussi son enfance en Allemagne sont évoqués par le cardinal préfet dans une autobiographie inédite, sous forme d´entretien avec le journaliste Peter Seewald.

RV – Quelle est, Eminence, le rôle du cardinal préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi?
R. – C´est certainement une tâche difficile, en particulier parce que le concept d´autorité n´existe quasiment plus. Qu´une autorité puisse décider, cela apparaît déjà comme incompatible avec la liberté de tous de faire ce qu´ils veulent et ce qu´ils sentent. Elle est également difficile parce que de nombreuses tendances générales de notre époque s´opposent à la foi catholique: on cherche une simplification de la vision du monde, et ainsi, le Christ ne pourrait plus être considéré comme le Fils de Dieu mais présenté comme un mythe, comme une grande personnalité humaine, Dieu ne peut avoir accepté le sacrifice du Christ, Dieu serait un Dieu cruel… en somme, il y a tant d´idées qui s´opposent au christianisme et tant de vérités de la foi qui doivent vraiment être repensées pour être adéquatement exprimées pour l´homme d´aujourd´hui. Mais je dois dire aussi que nombreux sont ceux qui sont reconnaissants à l´Eglise catholique parce qu´elle demeure une force qui exprime la foi catholique et offre un fondement sur lequel pouvoir vivre et mourir. C´est pour moi une consolation.

RV. – Vingt ans à la congrégation insérés pratiquement dans les vingt ans de pontificat de Jean-Paul II: vos souvenirs les plus forts…
R. – Les souvenirs les plus forts sont liés aux rencontres avec le pape au cours des grands voyages. Puis au grand drame de la théologie de la libération: nous avons cherché le juste chemin. Et puis tout l´engagement oecuménique du Saint-Père, cette recherche d´une grande ouverture de l´Eglise dans laquelle en même temps elle ne perde pas son identité. Les rencontres normales avec le pape constituent peut-être l´expérience la plus belle, parce que là, on parle coeur à coeur, et nous avons en vue la commune intention de servir le Seigneur, et nous voyons comment le Seigneur nous aide aussi à trouver de la compagnie sur notre chemin: parce que rien n´est fait uniquement par moi. C´est très important de ne pas prendre seulement des décisions personnelles mais dans une grande collaboration, et cette façon d´être toujours en marche et en communion avec le pape, qui a une grande vision de l´avenir. Lui me confirme et me guide sur mon chemin.

RV. – Mais comment le pape est-il? Voyez-vous un adjectif qui puisse le rendre encore plus proche?
R. – Le pape est surtout très bon. C´est un homme qui a le coeur ouvert, et aussi un homme qui aime plaisanter, avec lequel on peut parler joyeusement et de façon détendue. Nous ne sommes pas toujours sur de grands nuages, nous sommes dans cette vie… Cette bonté personnelle du pape me convainc toujours à chaque fois, sans oublier sa grande culture et sa « normalité », et le fait qu´il a les deux pieds sur terre.

RV. – Vous décrivez la figure de Jean-Paul II avec beaucoup de tendresse et avec de très belles expressions. Mais comment vous décrire vous-même?
R. – Un autoportrait, c´est impossible. Il est difficile de se juger soi-même. Je peux seulement dire que je viens d´une famille très simple, très humble et que pour cela, je me sens pas tellement cardinal, je me sens comme un homme simple. En Allemagne, j´ai une maison dans un petit village où les personnes travaillent dans l´agriculture, l´artisanat, et là je me sens dans mon univers. En même temps, j´essaye d´être aussi comme cela dans mon bureau. Si je réussis, je n´ose pas en juger moi-même. Je me souviens toujours avec beaucoup d´affection de la bonté profonde de mon père et de ma mère. Et pour moi bonté implique naturellement aussi la capacité de dire « non », parce qu´une bonté qui laisse tout faire ne fait pas de bien à l´autre. Parfois, ce peut être une forme de bonté que de dire « non » et de risquer aussi de cette façon la contradiction. Voilà mes critères, voilà mes origines, le reste, ce sont les autres qui devraient le dire.

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ZENIT Staff

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