CITE DU VATICAN, Mercredi 7 novembre 2001 (ZENIT.org) – Le monde et l´histoire sont gouvernés par Dieu et confiés à la justice de l´homme, explique en substance Jean-Paul II dans son commentaire du psaume 99.
Jean-Paul II a poursuivi ce matin, lors de l´audience générale, à 10 h 30, en la salle Paul VI du Vatican, sa catéchèse sur les psaumes des Laudes en commentant le Ps 99 que la liturgie latine propose de réciter le vendredi de la première du cycle des quatre semaines. Certains exégètes donnent au psaume 99 ce titre: « la joie de ceux qui entrent dans le Temple ».
Le pape insiste sur cet espace où se meut la liberté de l´homme, chargé d´agir avec justice: « Le monde et l´histoire ne sont pas soumis au destin, au chaos ou à une nécessité aveugle. Ils sont au contraire gouvernés par un Dieu certes mystérieux, mais aussi désireux que l´humanité vive de façon stable selon des rapports justes et authentiques (…). Ainsi, nous sommes tous dans les mains de Dieu, Seigneur et Roi, et tous nous le célébrons, dans la confiance qu´il ne nous laissera pas tomber de ses mains de Créateur et de Père ».
Auparavant, le pape a souligné le « genre littéraire » de la « todáh » auquel ce type de psaume se rattache. Son titre biblique est en effet, précise le pape: « Psaume pour la todáh ». Ce mot est employé couramment pour dire « merci », en hébreu moderne. Le psaume sert à exprimer, explique Jean-Paul II, « l´action de grâce dans le chant liturgique », et le pape en souligne l´aspect « joyeux ».
Jean-Paul II discerne dans ces quelques versets trois aspects: « l´appel pressant à la prière » (« liturgique »), la dimension « universelle » de la louange, et la « profession de foi ».
Tout d´abord, l´appel pressant à la prière « liturgique » s´exprime par les verbes à l´impératif, donnant, souligne le pape, des indications « d´ordre cultuel »: « Acclamez…, servez…, louez…, bénissez… » (vv. 2-4). « C´est, dit Jean-Paul II, un fil constant de louange qui ne se rompt jamais, et s´exprime dans une continuelle profession de foi et d´amour. Une louange qui monte de la terre vers Dieu mais qui en même temps nourrit l´âme du croyant ».
Ensuite, pour ce qui est de l´horizon universel, Jean-Paul II montre que le psaume affirme à la fois « l´élection » du peuple d´Israël et le caractère « universel » de la louange. « Certes, dit-il, le Psaume fixera ensuite son attention sur le peuple de l´élection, mais l´horizon de la louange est universelle, comme il advient souvent dans le psautier, en particulier dans ce que l´on appelle « les hymnes au Seigneur roi » (cf. Ps 95-98) ».
Enfin, en ce qui concerne la profession de foi, Jean-Paul II explique « qu´au centre de la louange que le psalmiste place sur nos lèvres, il y a une forme de profession de foi, exprimée à travers une série d´attributs définissant la réalité intime de Dieu ». « Ce credo, précise le pape, continent les affirmations suivantes: le Seigneur est Dieu, les Seigneur est notre créateur, nous sommes son peuple, le Seigneur est bon, son amour est éternel, sa fidélité n´a pas de fin (cf. vv. 3-5) ». Mais il s´agit « avant tout » d´une confession de foi « dans le Dieu unique », souligne le pape en citant le commandement de l´Exode (Ex 20,2.3) et le Deutéronome (Dt 4,39). C´est aussi une profession de foi dans le Dieu créateur « source de l´être et de la vie », continue le pape.
« Suit l´affirmation, commente Jean-Paul II, exprimée par ce qu´on appelle la « formule de l´alliance », de la certitude qu´Israël a de l´élection divine: « Nous sommes à lui, nous son peuple et le troupeau de son bercail » (v. 3) ».
Le psaume continue par « la méditation de trois qualités divines souvent exaltées dans le psautier: la bonté, l´amour miséricordieux (hésed), la fidélité ». Elle « caractérisent l´alliance de Dieu avec son peuple, expriment un lien qui ne sera jamais brisé ». Même par les infidélités humaines, explique en substance Jean-Paul II.
