CITE DU VATICAN, Vendredi 26 octobre 2001 (ZENIT.org) - Aux responsables politiques et économiques, le synode adresse cet appel (n. 27) en faveur du "bien commun des personnes et des peuples", ce qui suppose d´abord nourriture, médicaments, et paix:

"Les Pères du Concile Vatican II, dans leur Message aux gouvernants, avaient osé leur dire : « Dans votre cité terrestre et temporelle, Dieu construit sa cité spirituelle et éternelle ». C’est pourquoi, en ayant bien conscience de nos propres limites et de notre rôle d’évêques, sans aucune prétention au moindre pouvoir politique, nous osons, à notre tour, nous adresser aux responsables du monde politique et économique : Que le bien commun des personnes et des peuples soient le motif de votre action. Il n’est pas hors de votre portée de vous concerter, le plus largement possible, pour faire œuvre de justice et de paix. Nous vous demandons de porter votre attention sur ces points du globe qui ne font pas la une des journaux télévisés et où des frères humains meurent soit à cause de la faim soit faute de médicaments. Le maintien de graves disparités entre les peuples menace la paix. Comme le Pape vous l’a expressément demandé, soulagez le poids de la dette extérieure des pays en voie de développement. Défendez tous les droits de l’homme, notamment celui de la liberté religieuse. Avec respect et confiance, nous vous prions de vous souvenir que tout pouvoir n’a d’autre sens que le service" (n. 27).

L´assemblée avait auparavant condamné le terrorisme et annoncé qu´un "changement d’ordre moral s’impose". "Notre assemblée, en communion avec le Saint Père, a exprimé sa plus vive compassion pour les victimes des attentats du 11 septembre et pour leurs familles. Nous prions pour elles et pour toutes les autres victimes du terrorisme dans le monde. Nous condamnons de manière absolue le terrorisme que rien ne peut justifier" (n. 9).

En même temps, le message affirme: "Nous n’avons pu fermer l’oreille, au cours de ce Synode, à l’écho de tant d’autres drames collectifs. Il est aussi urgent de prendre en compte les « structures de péché » dont a parlé le Pape Jean-Paul II, si nous voulons frayer de nouvelles voies pour le monde. Selon des observateurs compétents de l’économie mondiale, 80% de la population de la planète vit avec 20% de ses revenus et un milliard deux cent millions de personnes doivent « vivre » avec moins d’un dollar par jour ! Un changement d’ordre moral s’impose. La doctrine sociale de l’Église revêt aujourd’hui une pertinence que nous ne saurions trop souligner. Nous, évêques, nous nous engageons à mieux la faire connaître dans nos Églises particulières (n. 10)".

L´assemblée a également affirmé cependant son espérance (n. 11) devant "certains maux endémiques, trop longtemps sous-estimés, peuvent conduire au désespoir des populations entières". En posant la question: "Comment se taire face au drame persistant de la faim et de l’extrême pauvreté, à une époque où l’humanité possède comme jamais les moyens d’un partage équitable ? Nous ne pouvons, entre autres, ne pas exprimer notre solidarité avec la masse des réfugiés et des immigrés qui, par suite de la guerre, de l’oppression politique ou de la discrimination économique, sont contraints d’abandonner leur terre, à la recherche du travail et dans un espoir de paix. Les ravages du paludisme, l’expansion du sida, l’analphabétisme, le manque d’avenir pour tant d’enfants et de jeunes abandonnés à la rue, l’exploitation des femmes, la pornographie, l’intolérance, le détournement inacceptable de la religion à des fins de violence, le trafic de la drogue et le commerce des armes…La liste n’est pas exhaustive ! Pourtant, au milieu de toutes ces détresses, des humbles relèvent la tête. Le Seigneur les regarde et les soutient (…)".