Mgr Gilson: La crise planétaire implique un langage "très humble"

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Trois grands thèmes importants pour l´évêque français

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CITE DU VATICAN, Mercredi 24 octobre 2001 (ZENIT.org) – « La situation planétaire est tellement sur un point de rupture que le langage, en définitive, doit être nécessairement très, très humble, et immédiat », explique Mgr Gilson sur le déroulement du synode.

L´évêque comme homme de Dieu, l´évêque en communion avec son peuple et avec les autres évêques autour du pape, et le témoignage de la pauvreté sont les trois thèmes que Mgr Georges Gilson, archevêque de Sens-Auxerre et prélat de la Mission de France, trouve importants dans les travaux du synode. Il a confié ses impressions dans un entretien à Radio Vatican avec Brice de Galzain. Nous retraduisons d´après l´édition italienne de Radio Vatican.

RV. – Quelles sont vos impressions d´ensemble sur le synode qui s´achève?
Mgr G. – C´est long, c´est passionnant… Je dis que c´est long parce que nous sommes nous, avant tout, essentiellement des évêques de base, proches du peuple, et il est compréhensible que de temps en temps il nous vienne comme le désir de reprendre l´avion et de rentrer à la maison, pour retrouver les fidèles. Moi même je téléphone de temps en temps pour savoir ce qui se passe dans mon diocèse de Sens-Auxerre. Il est donc vrai qu´un synode, c´est un peu long, mais il est nécessaire qu´il en soit ainsi pour chercher à atteindre une certaine maturation du fait que venant du monde entier, il nous faut du temps pour arriver à un certain consensus, qui ne peut jamais être l´uniformité. Je le crois fermement.
Du reste, si nous cherchions à trouver des phrases « limitées » auxquelles tous pourraient souscrire, ces phrases n´auraient aucune signification. Il y aurait immédiatement une réaction, par exemple de la part du patriarche libanais ou des évêques américains, qui ont ces jours-ci des difficultés bien connues et avec lesquels nous sommes profondément solidaires, ou bien avec les représentants ecclésiaux des peuples affamés de l´Afrique.
Le synode est un temps d´écoute. Le Saint-Père est là, à écouter, même si ce qu´il pense, je ne saurais le dire. Il n´y a pas de grandes déclarations, de grands leaders qui prêchent. Le cardinal Martini est silencieux, le cardinal Danneels est presque toujours silencieux. J´ai l´impression que tous ces hommes ont une forte expérience. Je crois que tous portent la mesure d´un monde qui est dans une phase de grand bouleversement, de recherche. La situation planétaire est tellement sur un point de rupture que le langage, en définitive, doit être nécessairement très, très humble, et immédiat.

RV. – Le message final du synode est en cours d´élaboration. Quels sont les principaux points que vous aimeriez y voir figurer?
Mgr G. – Je crois que le message devrait dire trois choses. Avant tout , ce qui nous caractérise, la volonté d´être saints… La première chose qui nous est demandée, c´est d´être des hommes de Dieu, des hommes de prière, des hommes qui témoignent d´une vie spirituelle dont les gens ont très besoin.
Secundo, un évêque n´est jamais seul: il a un peuple et vit avec les autres évêques la collégialité autour du pape, pour témoigner de l´Evangile, en pleine fidélité à la Parole du Christ. Ce n´est pas rien de pouvoir interpréter les Evangiles: il s´agit de témoignages! Quelle grande liberté nous avons, de pouvoir travailler sur la Bible, de pouvoir parler de la vérité au monde d´aujourd´hui! C´est une chose étonnante.
Enfin, je voudrais que soit soulignée l´urgence de témoigner de la pauvreté comme voie de liberté et comme engagement prophétique pour éliminer la misère d´autrui.

RV. – Vous croyez que dans le message il est nécessaire de dire un mot de ce qui se passe dans le monde?
Mgr G. – C´est évident qu´il faut dire quelque chose. Nous avons déjà dit beaucoup de choses, nous savons ce qu´ont dit les évêques américains et nous mêmes face à ces événements. Je peux témoigner clairement que durant ces trois semaines de travail commun, les événements de septembre ont pesé fortement: peut-être ont-ils été comme un chemin qui réveille l´esprit, qui permet de se convertir. Comment peut-on, au Nom de Dieu, se dévorer les uns les autres? Comment peut-on vouloir la guerre? C´est le cœur du problème.

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ZENIT Staff

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