L´Eglise catholique demande pardon pour les erreurs de ses fils en Chine

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Et souhaite la normalisation des relations diplomatiques

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CITE DU VATICAN, Jeudi 25 octobre 2001 (ZENIT.org) – L´Eglise catholique demande pardon pour les erreurs de ses fils en Chine et souhaite de nouveaux rapports pour le bien de tout le peuple chinois, en particulier la normalisation des relations diplomatiques avec la République populaire. « Que la Chine le sache: l´Eglise catholique a le vif désir d´offrir encore une fois un service humble et désintéressé pour le bien des catholiques de Chine et celui de tous les habitants du pays », écrit Jean-Paul II.

C´est en substance le contenu du message du pape Jean-Paul II pour les 500 ans de l´arrivée du Jésuite Matteo Ricci à Pékin, commémoré à Rome par un congrès organisé, hier et aujourd´hui, à l´Université pontificale grégorienne (PUG), l´université des Jésuites.

« Hélas, l´histoire nous rappelle, souligne le pape, que l´action des membres de l´Eglise en Chine n´a pas été toujours exempte d´erreurs, fruit amer des limites de l´esprit et de l´agir humain, et elle a en outre été conditionnée par des situations difficiles, liées à des événements historiques complexes et à des intérêts politiques opposés ».

Le pape mentionne aussi les « disputes théologiques qui ont exacerbé les esprits », et « en certaines périodes de l´histoire moderne, une certaine ´protection´ de la part des puissances politiques européennes », qui « s´est souvent révélée comme limitant la liberté d´action de l´Eglise et qui a eu des répercussions négatives pour la Chine: situations et événements qui ont influencé la marche de l´Eglise, en l´empêchant d´accomplir pleinement, au service du peuple chinois, la mission qui lui a été confiée par son Fondateur, Jésus Christ ».

« Je regrette profondément, écrit encore Jean-Paul II, ces erreurs et ces limites du passé, et je suis désolé qu´elles aient généré chez beaucoup l´impression d´un manque de respect et d´estime de l´Eglise catholique pour le Peuple chinois, le conduisant à penser qu´elle était mue par des sentiments d´hostilité à l´égard de la Chine. Pour tout cela, je demande pardon et compréhension à ceux qui se sont sentis, d´une façon ou d´une autre, blessés par de telles formes d´action des chrétiens. L´Eglise ne doit pas avoir peur de la vérité historique et elle est disposée, avec une souffrance intime, à admettre les responsabilités de ses enfants ».

C´est avec « cette pensée renouvelée et forte d´amitié envers tout le Peuple chinois » que Jean-Paul II formule le vœu « de voir bientôt instaurées des voies concrètes de communication et de collaboration entre le Saint-Siège et la République populaire de Chine ».

« Ce n´est un mystère pour personne, ajoute le pape, que le Saint-Siège, au nom de toute l´Eglise catholique, et, je crois, au bénéfice de toute l´humanité, souhaite l´ouverture d´un espace de dialogue » grâce auquel, « une fois surmontées les incompréhensions du passé, on puisse travailler ensemble pour le bien du Peuple chinois et pour la paix ans le monde ».

Le pape mentionnait le climat actuel de « profonde inquiétude » et affirme que « la normalisation des relations entre la République populaire de Chine et le Saint-Siège aurait indubitablement des répercussions positives pour le chemin de l´humanité ».

Le P. Ricci a pour sa part été un pionnier clairvoyant de « l´inculturation » de la foi chrétienne en Chine et un précieux anneau entre Orient et Occident. « A l´exemple de ce grand fils de l´Eglise catholique, je désire réaffirmer, écrit Jean-Paul II, que le Saint-Siège regarde le Peuple chinois avec une profonde sympathie et avec une grande attention. On connaît les pas notables qui ont été fait récemment dans les domaines social, économique et éducatif, en dépit de la persistance de nombreuses difficultés. Que la Chine le sache: l´Eglise catholique a le vif désir d´offrir encore une fois un service humble et désintéressé pour le bien des catholiques de Chine et celui de tous les habitants du pays ».

Le pape précise que « l´Eglise catholique d´aujourd´hui ne demande aucun privilège à la Chine et à ses autorités politiques, mais seulement de pouvoir reprendre le dialogue, pour arriver à une relation tissée de respect réciproque et de profonde connaissance ».

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ZENIT Staff

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