CITE DU VATICAN, Mercredi 24 octobre 2001 (ZENIT.org) – Le Ps 50, le « Miserere » est un chant qui conduit du péché à la miséricorde divine, expliquait aujourd´hui Jean-Paul II aux pèlerins, Place Saint-Pierre. « A travers la confession des fautes, s´ouvre en effet pour le priant un horizon de lumière où Dieu est à l´œuvre », explique Jean-Paul II. Le pape achevait sa catéchèse par l´évocation du message du Christ miséricordieux à sainte Faustine Kowalska: « Tout commence et s´achève dans ta miséricorde ».
Le pape Jean-Paul II a tenu l´audience générale de ce mercredi 24 octobre, à 10 heures, Place Saint-Pierre. Dans son allocution en italien, le pape a poursuivi sa catéchèse liturgique sur le Psaume du « Miserere » (Ps 50) que la liturgie latine des heures propose chaque semaine, aux laudes du vendredi (Lecture: Ps 50,3-5.11-12.19).
Le pape citait sainte Faustine Kowalska, la sainte de Cracovie, et la première sainte de l´An 2000, dans un passage de l´ouvrage de Maria Winowska, (L’icône de l´Amour miséricordieux. Le message de Sœur Faustine): « Même si nos péchés, affirme sainte Faustine Kowalska, étaient noirs comme la nuit, la miséricorde divine est plus forte que notre misère. Il faut une seule chose: que le pécheur entrouvre au moins un peu la porte de son cœur… le reste, Dieu le fera… Toute chose commence dans ta miséricorde et c´est dans ta miséricorde qu´elle s´achève ».
Le Miserere, le psaume pénitentiel le plus « intense » et « le plus répété » au long des siècles, « chant du péché et du pardon », lié à jamais au repentir du roi David, qui se reconnaît coupable d´adultère et d´homicide, se présente, disait Jean-Paul II, comme « un soupir de repentir et d´espérance ».
Le psaume entraîne le priant à une réflexion sur le péché, qui naît de « liberté humaine mal employée », à travers les termes de « hattá », « ‘awôn » et « peshá », qui dérivent de verbes renvoyant à trois façons d´envisager le péché: « manquer la cible », « tordre » (« courber »), et « se rebeller contre le souverain ».
« Hattá », le péché est une « aberration qui conduit loin de Dieu, but fondamental de nos relations, et par conséquent [nous éloigne] aussi du prochain », explique le pape.
En tant que « ‘awôn », le péché est « une déviation tortueuse du droit chemin, c´est l´inversion, la distorsion, la déformation du bien et du mal, dans le sens où en parle Isaïe: « Malheur à ceux qui appellent bien le mal et mal le bien, qui changent les ténèbres en lumière et la lumière en ténèbres » (Is 5,20). C´est justement pour cela que dans la Bible, la conversion est exprimée comme un « revenir » (en hébreu, shûb) sur le chemin, en accomplissant une correction de route ».
Le troisième terme par lequel le psalmiste désigne le péché est » peshá », un terme qui exprime la rébellion du sujet face au souverain, et ensuite, un défi ouvert contre Dieu et contre son projet sur l´histoire humaine ».
Mais, continue Jean-Paul II, « si l´homme confesse son péché, la justice de Dieu qui sauve est prête à la purifier radicalement, et l´on passe ainsi à la seconde région spirituelle du psaume, celle, lumineuse, de la grâce (cf. vv.12-19). Grâce à la confession des fautes, s´ouvre en effet pour le priant un horizon de lumière où Dieu est à l´œuvre ».
« Le Seigneur, explique Jean-Paul II, n´agit pas uniquement de façon négative, en éliminant le péché, mais il récrée l´humanité pécheresse par son Esprit qui donne la vie: il place en l´homme un « cœur » nouveau et pur, c´est-à-dire, qu´il lui ouvre la possibilité d´une foi limpide et d´un culte qui plaît à Dieu ».
Ainsi à côté du « sens très vif du péché », le psaume s´ouvre à la perspective de la conversion et au pardon.
Dans une lecture évangélique, comme le dit le théologien et père de l´Eglise grecque, Origène (v.185-v. 254), cité par le pape, le psaume est centré sur le Christ, qui propose à l´homme une sorte de « thérapie divine » miraculeuse.