Respect de la nature, immigration, dette, paix, droit: les "priorités"

« La responsabilité particulière » des USA pour un monde solidaire

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CITE DU VATICAN, Lundi 23 juillet (Zenit.org) – Respect de la nature, immigration, dette internationale, paix, droit: telles sont les « priorités » indiquées par Jean-Paul II qui rappelait ce matin aux Etats-Unis leur « responsabilité particulière » sur la scène mondiale, lors de sa rencontre avec le président George W. Bush à Castel Gandolfo, ce 23 juillet.

« Le respect de la nature par tous, une politique d’ouverture aux immigrés, l’annulation ou une réduction significative de la dette des Nations les plus pauvres, la promotion de la paix à travers le dialogue et la négociation, la primauté du rôle de la loi » étaient clairement indiquées par Jean-Paul II comme des « priorités ».

« Un monde global est essentiellement un monde de solidarité ! De ce point de vue, l´Amérique, du fait de ses ressources, de ses traditions culturelles et de ses valeurs religieuses, a une responsabilité particulière », a ajouté le pape, reprenant en cela un mot qu´il avait employé en 1995 déjà aux Etats-Unis.

A propos de la mondialisation, évoquée par le sommet du G 8 à peine achevé, le pape disait: « L´Eglise ne peut qu´exprimer une profonde préoccupation, car notre monde continue d´être divisé, non plus entre blocs politiques et militaires, mais par une faille tragique entre ceux qui peuvent profiter de ces opportunités et ceux qui s´en sentent exclus ».

Sur les questions d´éthique, Jean-Paul II a abordé la question la plus déclicate que le président Bush ait à négocier actuellement: il a suggéré au président de ne pas permettre unerecherche sur les embryons humains qui conduirait à leur destruction. Le président doit en effet se prononcer sur les financements de ces recherches alors que des chercheurs américains ont déjà reconnu, au début du mois de juillet, avoir obtenu en laboratoire des embryons humains afin d´obtenir des cellules souches en vue d´applications thérapeutiques. « Dans la défense du droit à la vie, dans la loi et à travers sa culture vibrante de la vie, l´Amérique peut montrer au monde la voie d´un avenir réellement humain, dans lequel l´homme reste le maître, et non le produit, de sa technologie », affirmait le pape.

« Une société libre et vertueuse, ce que l´Amérique aspire à être, doit rejeter les pratiques qui dévaluent et violent la vie humaine, à n´importe quelle étape, de la conception à la mort naturelle », a encore demandé Jean-Paul II. Une allusion seulement à l´avortement et à l´euthanasie, mais aussi à la peine de mort, relèvent des media internationaux. C´était en effet l´un des thèmes de Jean-Paul II lors de son voyage à Saint-Louis, en janvier 1999, et le pape est intervenu auprès de nombreux gouverneurs pour la grâce de condamnés aux Etats-Unis.

Voici des extraits des principaux passages du discours du pape, dans notre traduction rapide, de travail.

« J’ai un grand plaisir à vous accueillir pour votre première visite depuis que vous avez assumé la charge de Président des Etats-Unis… J’exprime de tout coeur de bons voeux pour que votre présidence fortifie votre pays dans son engagement envers les principes qui ont inspiré la démocratie américaine depuis le début et ont soutenu la Nation dans sa croissance remarquable. Ces principes restent toujours valides au moment où vous vous trouvez devant les défis du nouveau siècle qui s’ouvre devant nous ».

« Les fondateurs de votre Nation, conscients des immenses ressources naturelles et humaines, dont votre terre a été bénie par le Créateur, ont été guidés par un profond sens de la responsabilité envers le bien commun, à rechercher par respect pour la dignité donnée par Dieu et les droits inaliénables de tous. L’Amérique continue à se mesurer avec la noblesse de la vision fondatrice en construisant une société de liberté, d’égalité et de justice sous la loi. Au cours du siècle qui vient de s’achever, ces mêmes idéaux ont inspiré aux Américains de résister à deux systèmes totalitaires fondés sur une vision athée de l’homme et de la société ».

« Au début de ce nouveau siècle, qui marque aussi le début du IIIe millénaire du christianisme, le monde continue de regarder vers l’Amérique avec espérance. Cependant il le fait avec une conscience aiguë de la crise des valeurs dont la société occidentale fait l’expérience, de moins en moins sûre devant les décisions éthiques indispensable pour le cours à venir de l’humanité ».

« Ces derniers jours, l’attention du monde était concentrée sur le processus de globalisation qui s’est tellement accéléré au cours des dernières décades et dont vous et les autres responsables des nations industrialisées avez discuté à Gênes. Tout en appréciant les possibilités de croissance économique et de prospérité matérielle qu’offre ce processus, l’Eglise ne peut pas ne pas exprimer sa profonde préoccupation pour le fait que notre monde demeure profondément divisé, non plus par les anciens blocs politiques et militaires, mais par une faille tragique entre ceux qui peuvent bénéficier de ces possibilités et ceux qui semblent en être exclus. La révolution de la liberté dont j’ai parlé aux Nations Unies en 1995 doit maintenant être complétée par une révolution… , dans laquelle tous les peuples du monde contribuent activement à la prospérité économique et en partagent les fruits. Cela requiert un « leadership » de la part des Nations dont les traditions religieuses et culturelles devrait les rendre plus attentif à la dimension morale des thèmes en question ».

« Le respect de la dignité humaine et la foi en l’égalité de dignité de tous les membres de la famille humaine réclame des politiques visant à offrir à tous les peuples la possibilité d’avoir accès aux moyens voulus pour améliorer leurs vies, y compris les moyens et les connaissances technologiques nécessaires au développement. Le respect de la nature par tous , une politique d’ouverture aux immigrés, l’annulation ou une réduction significative de la dette des Nations les plus pauvres, la promotion de la paix à travers le dialogue et la négociation, la primauté du rôle de la loi : telles sont les priorités que les leaders des Nations développées ne peuvent pas négliger ».

« Un monde global est essentiellement un monde de la solidarité ! De ce point de vue, l’Amérique, à cause de ses nombreuses ressources, de ses traditions culturelles et de ses valeurs religieuses a une responsabilité spéciale ».

« Le respect de la dignité humaine trouve l’une de ses plus hautes expressions dans la liberté religieuse. Ce droit est le premier sur la liste de la « Bill of rights » de votre Nation et il est significatif que la promotion de la liberté religieuse continue à être un objectif important de la politique Américaine dans la communauté internationale. Je suis heureux d’exprimer l’appréciation de toute l’Eglise catholique pour l’engagement de l’Amérique à ce sujet ».

« Un autre domaine dans lequel les choix politiques et moraux ont les plus graves conséquences pour l’avenir de la civilisation concerne le plus fondamental des droits de l’homme, le droit à la vie. L’expérience montre déjà combien un endurcissement des consciences accompagne l’assaut contre la vie humaine innocente dans le sein (maternel), conduisant à l’accommodement et au consentement face à d’autres maux corrélatifs comme l’euthanasie, l’infanticide et, plus récemment, des propositions pour la création dans un but de recherche d’embryons humains, destinés à être détruits au cours du processus. Une société libre et vertueuse, comme l’Amérique aspire à être, doit rejeter des pratiques qui dévaluent et violent la vie humaine à toutes ses étapes, de la conception jusqu’à sa mort naturelle. En défendant le droit à la vie, dans la loi et par une vibrante culture de la vie, l’Amérique peut montrer a
u monde la route vers un avenir vraiment humain, dans lequel l’homme demeure le maître, non le produit de sa technologie ».

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ZENIT Staff

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