Europe: La nécessité d´une réflexion adéquate sur le concept de ´dignité humaine´

Un débat pluraliste pour identifier les enjeux des biotechnologies

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ROME, Mardi 17 juillet 2001 (Zenit.org) – L´Europe est à la recherche d´un « socle commun de règles communautaires en matière biotechnologique ». Pour les Eglises, se fait jour la nécessité d´une réflexion adéquate sur le concept de ´dignité humaine´.

La commission temporaire sur la génétique humaine a bouclé sa série d´auditions avec une table ronde avec la société civile organisée à Bruxelles les 9 et 10 juillet, indique un communiqué de la Conférence des Evêques de l´Union européenne (COMECE).

Cette table ronde a mis en évidence le besoin impératif d´un débat à grande échelle afin d´aboutir à un socle commun de règles communautaires en matière biotechnologique. C´est aussi l´avis du président de la commission temporaire, M. Robert Goebbels (PSE, L), qui a souligné le besoin d´une information complète pour que les enjeux soient bien compris par le grand public.

En revanche, l´examen des questions bioéthiques a permis de distinguer une ligne de rupture entre d´une part les associations religieuses et d´autre part les associations de patients.

Mme Gioia Scapucci, au nom de la COMECE, demande que la recherche s´accompagne d´une réflexion adéquate sur le concept de ´dignité humaine´. L´utilisation d´embryons à des fins de recherche ou le diagnostic pré-implantatoire, qui représente une menace eugénique, selon Mme Scappucci, sont à proscrire.

Les associations de patients réclament pour leur part une ´approche laïque´ de la recherche: les bénéfices de la recherche doivent servir avant tout aux patients. Certains experts redoutent que la recherche sur les maladies rares ne soit délaissée au profit de la recherche sur des maladies plus courantes dont les applications, en raison d´une demande plus forte, seraient plus lucratives.

Le Commissaire européen à la recherche, M. Philippe Busquin, invité de marque de cette audition avec la société civile, a répondu à ce sujet qu´il incombait à la Commission d´aider les laboratoires qui travaillent sur ces pathologies isolées de sorte que leur effort de recherche ne soit pas abandonné. La commission temporaire examinera son projet de rapport à la rentrée parlementaire en vue d´une adoption en plénière en novembre à Bruxelles ou en décembre à Strasbourg, toujours selon la même source.

M. Busquin s´est dit convaincu des possibilités de l´Europe dans le domaine de la recherche biotechnologique. Toutefois, il souligne avec force que toute introduction d´une nouvelle technologie dépend de son acceptation par le public. A cette fin, il est d´avis qu´´un débat pluraliste est indispensable´. M. Busquin a précisé que la Commission présentera avant la fin de l´année une vision stratégique pour les sciences de la vie jusqu´à l´horizon 2010 s´inscrivant dans le cadre des objectifs fixés au sommet de Lisbonne. Cette vision s´articulera sur la nécessité de renforcer la recherche en UE pour lui donner une dimension internationale, sur un renforcement de la compétitivité des entreprises du secteur ainsi que sur le lancement de ce fameux débat pluraliste sur les biotechnologies.

Les participants ont examiné le volet juridique des questions biotechnologiques, continue le communiqué. Le manque de clarté de la législation sur les brevets (la directive 98/44/CE) a été vivement critiqué par les représentants de l´industrie, entre autres par M. Erik Tambuyzer, de l´association EuropaBio, qui a réclamé aussi le dégagement de moyens accrus pour le secteur. Greenpeace va plus loin: la directive 98/44/CE doit être mise à l´écart et remplacée par un nouveau texte sur lequel l´UE doit se pencher au plus vite.

L´Organisation Mondiale de la Santé, par la voix de Mme Kathleen Strong, demande que les fruits de la recherche bénéficient à l´ensemble de la population mondiale et plus particulièrement aux pays moins développés. A cet égard, des experts britanniques ont réclamé la création d´un réseau européen de centres d´examen génétique pour que le citoyen puisse avoir accès à la totalité des test existants, évitant des dérives telles que le ´shopping around´ déjà évoqué lors des réunions précédentes (NLDR: par ´shopping around´, on entend les possibilités qu´ont les personnes intéressées de se rendre dans un pays donné pour bénéficier d´applications en matière de biotechnologie qui sont interdites ou inexistantes dans d´autres pays).

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ZENIT Staff

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