CITE DU VATICAN, 10 juillet (zenit.org) – Voici le texte de l’allocution de Jean-Paul II sur la mondialisation à l’occasion du rassemblement des associations catholiques à Gênes en préparation au G 8. Le pape recommande que le processus de mondialisation soit gouverné par “les raisons du bien commun”. La traduction est tirée de l’édition de L’Osservatore Romano en français du 10 juillet.
Allocution de Jean-Paul II
1. Ma pensée s´adresse aujourd´hui aux participants à la rencontre nationale des diverses Associations catholiques qui se déroule à Gênes, en vue de la
prochaine réunion des chefs d´Etat et de gouvernement. Ils ont voulu répondre, également de cette façon, à la consigne que j´ai remise l´année
dernière aux jeunes à Tor Vergata: « Vous ne vous résignerez-pas – disais-je – à un monde où d´autres hommes meurent de faim, restent analphabètes ou
manquent de travail. Vous défendrez la vie à tous les instants de son développement ici-bas, vous vous efforcerez de toute votre énergie de rendre
cette terre toujours plus habitable pour tous » (cf. ORLF n. 34, du 22 août 2000).
Je m´unis aux Evêques de Ligurie qui, dans la récente Lettre envoyée aux fidèles de leurs Eglises, expriment l´urgence de « susciter chez tous, à commencer par les responsables du bien public, un sursaut de nouvelle « moralité » face aux graves problèmes, parfois dramatiques, d´ordre
économique et financier, médical, social, culturel, écologique et
politique ».
En réalité, la foi ne peut pas laisser le chrétien indifférent face à de telles questions d´importance mondiale. Elle le pousse à interpeller, dans
un esprit de proposition, les responsables de la politique et de l´économie, en demandant que le processus de globalisation actuel soit fermement
gouverné par les raisons du bien commun des citoyens du monde entier, sur la base des exigences incontournables de la justice et de la solidarité.
2. C´est pourquoi les peuples les plus riches et technologiquement avancés, devenus conscients du fait que Dieu Créateur et Père désire faire de
l´humanité une unique famille, doivent savoir écouter le cri de tant de peuples pauvres du monde: ils demandent, simplement, ce qui est leur droit
le plus sacré.
Je désire assurer les responsables des gouvernements du monde entier et, en particulier, ceux qui se réuniront à Gênes, que l´Eglise se prodigue avec les personnes de bonne volonté pour garantir que l´humanité tout entière soit la bénéficiaire de ce processus. La destination universelle des biens de la terre est, en effet, un des axes de la doctrine sociale de l´Eglise.
Je demande avant tout aux chrétiens une prière spéciale pour les chefs d´Etat et de gouvernement et je les exhorte ensuite à travailler ensemble
pour construire un monde plus uni, dans la justice et dans la solidarité.
Les chrétiens doivent se préparer à cette tâche à travers une éducation morale et spirituelle forte, une connaissance approfondie de la doctrine sociale de l´Eglise et un grand amour pour Jésus-Christ, Rédempteur de chaque homme et de tout l´homme.
3. J´ai la certitude que, à cette occasion également, l´Italie saura faire preuve de son hospitalité caractéristique à l´égard de tous ceux qui se rendront à Gênes pour la circonstance, dans un climat de concorde et de sérénité. Demandons à la Très Sainte Vierge de transmettre au coeur de chacun des sentiments de paix et de solidarité, de façon à ce que la rencontre prévue puisse faire mûrir des décisions favorables pour le bien véritable de toute l´humanité.
© L´Osservatore Romano