CITE DU VATICAN, Dimanche 8 juillet 2001 (Zenit.org) – L´œcuménisme passe par les monastères rappelle le pape dans un discours à une délégation des moines arméniens Mékitaristes.
Les moines de la congrégation arménienne Mékitariste célèbrent le troisième centenaire de la fondation de leur institut. Le pape a reçu une délégation d´entre eux samedi 7 juillet au Vatican. La congrégation a été fondée il y a trois siècles à Constantinople par l´abbé Mékitar de Sébaste.
Au cours de l´histoire, les moines ont déjà contribué au rapprochement entre l´Eglise d´Orient et l´Eglise d´Occident, rappelait Jean-Paul II. Il voit dans leur fondateur une « figure quasi prophétique dans le cadre de l´Orient chrétien et de ses relations avec Rome ».
Le pape se réjouissait aussi du fait que l´an dernier la branche vénitienne (sur l´île San Lazzaro) et la branche viennoise de la congrégation, séparées par des vicissitudes historiques, se soient réunies.
Ils approfondissent maintenant les grands objectifs de leur charisme : la communion ecclésiale des Arméniens avec l´Eglise catholique et l´illumination culturelle et religieuse des Arméniens.
Mékitar, disait Jean-Paul II, fut le protagoniste du premier projet de dialogue avec Rome. En effet, profondément lié à la tradition arménienne, il était aussi convaincu de la nécessité de la « communion avec le Siège de Pierre, en tant qu´élément « inséparable de la foi ».
Les moines relayent cette valeur fondatrice, ar uen « œcuménisme de frontière » avec l´Eglise apostolique arménienne. Un objectif, affirmait Jean-Paul II, qui se prépare à son voyage en Arménie, que « le monachisme peut réaliser s´il ne s´enferme pas dans l´isolement ou dans le fondamentalisme mais sait accueillir, au nom de la recherche commune du visage du Père, le frère qu´il rencontre sur le même chemin ».
Evoquant encore le fondateur des moines, le pape soulignait qu´il a eu l´intuition de la vie communautaire sous la règle bénédictine, unie à la tradition du vardapet, le « moine-docteur » itinérant. Il évitait ainsi que cette tradition s´égare « dans une vie vagabonde », avec le risque d´une « perte d´identité ».
Il convient maintenant que « les signes de renaissance », recommandait le pape, s´accompagnent, de l´apport des laïcs, tout en faisant revivre dans le monde d´aujourd´hui le caractère central de la dimension monastique de leur charisme.
Dans ce sens, Jean-Paul II encourageait la fidélité à la pauvreté comme une valeur fondamentale à sauvegarder, face à la tentation de la valeur marchande des précieux manuscrits et des trésors d´art arménien dont les moines sont les dépositaires.