CITE DU VATICAN, Lundi 7 mai 2001 (ZENIT.org) - Les jeunes Chrétiens de Syrie réclament l´unité. Il la veulent parce que "le Christ le veut". Ils étaient cette après-midi des milliers, à Damas, à le dire à Jean-Paul II et à leurs patriarches, en direct à la télévision! Jamais les jeunes n´avaient réclamé ainsi l´unité, en 23 ans de pontificat.
La rencontre du pape et des jeunes se déroulait au siège du patriarcat grec melkite (catholique), dans la vieille ville de Damas. La cathédrale, dédiée à la Vierge, comme le parvis et toutes les cours intérieures étaient envahis par les jeunes de toutes les confessions. Ils chantaient le Christ ressuscité ("Le Christ ressuscité est au milieu de nous pour toujours!"). Ils chantaient la paix et le pape ("Bienvenue au pape de la paix!"). Ils chantaient leur patrie, une Syrie qu´ils veulent "Terre de la Bonne Nouvelle et de la paix".
Cette foule des jours de JMJ balançait dans le ciel et la chaleur du soir, où les roses de Damas et le chèvrefeuille embaument, des drapeaux aux couleurs du pape et de la Nation. Quand ils n´écoutaient plus, c´était pour chanter, hurler de joie, siffler de satisfaction, et hululer d´enthousiasme! Les patriarches, les jeunes témoins et le pape lui-même suscitaient régulièrement ce déchaînement généreux d´une foi partagée, confessée: ils ont conscience d´être les héritiers d´une très antique communauté de près de deux mille ans, de cette Antioche où pour la première fois les disciples de Jésus de Nazareth reçurent le nom de chrétiens. Au long des siècles, ils sont restés fidèles, c´est leur fierté.
Accueilli par le patriarche Grégoire III Laham, le pape avait introduit la liturgie de la parole, et avait joint sa prière à la grande intercession litanique avant d´écouter la parole de Paul à son cher disciple Timothée et les témoignages de six jeunes, quatre jeunes filles et deux jeunes hommes.
Le patriarche donnait le ton, en appelant à l´unité pour la célébration de Pâques et disant son affection pour le pape et pour ses frères patriarches. A sa droite, le patriarche orthodoxe se levait pour improviser, souriant devant l´audace de son frère, une réponse immédiate: il brûlait les étapes! Mais non, il était au contraire en retard sur les événements! N´a-t-on pas, déjà en 2001 fêté Pâques ensemble?! Dans sa surprise, le traducteur libanais de Telepace, restait "en panne", comme bouche bée à l´antenne. Les jeunes criaient leur bonheur. Les patriarches échangeaient entre eux et avec le pape, assis, fatigué et réjoui, le baiser de paix, dans un geste d´affection qui crevait l´écran.
Le jeune diacre suppliait ensuite en une grande intercession: "Pour nos patriarches"! (Ensemble!) Le premier témoignage d´une jeune évoquait deux mille ans de christianisme et affirmait d´emblée, en s´adressant au pape, le désir d´unité qui habite les jeunes chrétiens de Syrie. "Nous le voulons, disait-elle, parce que le Christ le veut". Une autre affirmait le désir de "paix" et de "solidarité" qui les habite. "Pour construire l´avenir de notre Nation", ajoutait un autre. Une troisième jeune fille disait son désir de travailler davantage, en tant que laïque, en collaboration avec les prêtres.
Cette terre est "bénie par votre présence" enchaînait un jeune scout, affirmant aussi son désir que rien ni personne ne "divise" les jeunes syriens, la volonté de "vivre avec" tous, dans une société où toutes les diversité sont "respectées". Enfin, une jeune redisait dans d´autres mots la "soif d´unité" des jeunes chrétiens de Syrie, d´une "Eglise comme l´a voulue le Christ". Les jeunes ne veulent pas "envisager d´autre avenir", disait-elle, parce que seule cette "unité de l´Eglise", donne un sens à l´avenir.
Trois fois, elle lançait à tous cette question: "Vous voulez l´unité de l´Eglise?" Cris et applaudissements. "Vous voulez l´unité de l´Eglise?" Hurlements, applaudissements scandés. "Vous voulez l´unité de l´Eglise?" Du délire. Jamais dans l´histoire des rencontres des jeunes avec le pape une telle demande était venue d´eux, aussi directe, aussi forte, aussi unanime. La jeune fille allait saluer le pape qui l´embrassait au front et la pressant sur son cœur, et elle saluait ensuite les patriarches.
Jean-Paul II allait les entraîner en eau profonde en leur répondant, comme à Tor Vergata, en août 2000: "N’ayez pas peur d’être les saints du nouveau millénaire". Lorsque le pape a dû partir, la foule s´entrouvrait difficilement sur son passage, puis sur le passage de sa voiture panoramique, baignée de rose par le soleil couchant, et sur laquelle les jeunes lançaient une pluie de pétales de fleurs.
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May 07, 2001 00:00