CITE DU VATICAN, Mardi 29 mai 2001 (ZENIT.org) – La traduction de la Bible des Septante (traduction de la communauté juive de langue grecque) a été éditée en roumain, en caractères cyrilliques, à Blaj, en 1795, par le moine Samuil Micu. La réédition de l´an 2000, texte cyrillique et translittération en regard, vient d´être réalisée avec les encouragements de Jean-Paul II, grâce à la typographie vaticane et le travail de l´Académie romaine à Cluj.
Ce texte est patrimoine commun depuis le XVIIIe s. à l´Eglise orthodoxe roumaine te l´Eglise catholique latine et byzantine « unie » à Rome. Quant au textes liturgiques employés par les catholiques, ce sont les textes du synode orthodoxe. En Roumanie, la Parole de Dieu est ainsi le lieu de l´unité par excellence. La Bible de Blaj demeure aujourd´hui encore l´unique traduction complète de la Bible en langue roumaine. L´édition 2000 s´accompagne de notes, de commentaires et d´index qui en font une édition « critique », soulignait au cours de la conférence de presse le prof. Eugen Simeon, président de l´Académie de Roumanie.
Pour le prof. Simeon, cette traduction de Micu n´est pas seulement une « performance intellectuelle » parce qu´elle a créé une langue en quelque sorte. Elle a aussi eu une importance capitale dans l´évolution de la langue et de la culture roumaine, la langue même étant un « objet culturel » précieux, pour les catholiques et pour les orthodoxes. La Bible de Blaj véhicule, disait l´expert, une culture religieuse, morale. Elle est ainsi devenue un « instrument d´éducation religieuse individuelle et collective ».
Le cardinal Ignace Moussa Ier Daoud, préfet de la congrégation pour les Eglises orientales, émettait le vœu que cette Bible « réimprimée avec tellement de soin, puisse aussi aider le dialogue avec l´Eglise orthodoxe, qui plonge ses racines dans la même source vive de la Parole de Dieu et de la Tradition orientale. Parce que, comme l´adit le Saint-Père, dans sa Lettre apostolique pour le IIIe centenaire de l´union des Roumains de Transylvanie, avec l´Eglise de Rome, « la recherche de l´unité des chrétiens, dans l´amour et la vérité, est l´élément fondamental pour une évangélisation plus incisive ». »
Le cardinal évoquait le « voyage historique » de Jean-Paul II à Bucarest, en 1999, soulignant qu´il avait ravivé le désir de « l´unité religieuse et nationale ». Il évoquait le cri de « unitate, unitate », scandée par la foule.
Pour sa part, le prof. Camil Murasanu, membre de l´Académie roumaine évoquait la genèse de cette édition dans le contexte de l´histoire de l´Eglise roumaine, et en particulier de la persécution subie par l´Eglise catholique byzantine unie à Rome de la part du régime communiste entre 1948 et 1989.
Le président de la conférence épiscopale roumaine, l´archevêque de Bucarest, Mgr Ioan Robu, a rappelé que cette œuvre est « un monument de la langue roumaine ».
Le prof Alzati, de l´Université de Pise, soulignait pour sa part les liens profonds unissant les catholiques de rite oriental, les catholiques latins, et les orthodoxes.