CITE DU VATICAN, Mardi 29 mai 2001 (ZENIT.org) – Pour le pape Jean-Paul II, le 1700e anniversaire du baptême de l´Arménie représente « une occasion providentielle de célébrer et de renouveler le lien fraternel entre l´Eglise catholique et l´Eglise arménienne ».
A cette occasion, le pape Jean-Paul II a adressé une Lettre, en anglais, à S.S. Aram Ier, Catholicos de Cilicie, et lui a fait remettre une relique de saint Grégoire l´Illuminateur, comme il en avait fait don, l´an dernier, à S. S. Karékine II, Catholicos d´Etchmiadzine, et à S. B. Nerses Bedros XIX, Patriarche arménien catholique de Cilicie. Les reliques étaient conservées dans un monastère napolitain. « Nous ne divisons pas les reliques, écrit le pape, nous œuvrons et prions afin que ceux qui les reçoivent soient unis ». La Lettre, publiée hier par la salle de presse du Saint-Siège, est en date du 20 mai.
Le 20 mai 301, rappelle en effet Jean-Paul II, « saint Grégoire l´Illuminateur baptisa le roi d´Arménie Tiridates III ». Mais ce fut le baptême de toute la Nation, car « peu après, le peuple arménien tout entier embrassa la foi chrétienne et reçut le baptême ».
Le pape souligne que le Catholicosat de Cilicie « représente d´une façon particulière le pèlerinage du christianisme arménien ». Et d´expliquer: « Lorsque l´ancien royaume d´Arménie fut détruit, de nombreux Arméniens s´établirent en Cilicie, où ils fondèrent un nouveau royaume ». Là, continue le pape, « le christianisme arménien put prospérer jusqu´aux XIXe et XXe siècles, lorsque de nouveaux changements socio-politiques drastiques entraînèrent une nouvelle dispersion des fidèles arméniens ».
Le pape évoque le génocide – qui vient d´être reconnu en France comme « crime contre l´humanité » -. « Les horribles massacres, écrit-il, qui ont conduit à la mort où à l´émigration vos ancêtres en si grand nombre, font partie de votre mémoire commune. Ils infligèrent des blessures collectives et personnelles profondes, qui ont encore à être guéries ». Citant la parole du Christ à l´Apôtre Thomas, Jean-Paul II ajoute: « Les mains arméniennes ont touché à mainte reprises les blessures douloureuses infligées au Corps souffrant du Christ. Mais, de même, la splendeur qui rayonne du Corps glorieux du Christ n´a jamais cessé d´illuminer les cœurs et les esprits arméniens ».
Du point de vue de l´histoire et de la communion, le pape souligne comment le Catholicosat entretient traditionnellement à la fois « des rapports cordiaux avec le christianisme byzantin, syrien et latin ». Ainsi, il a aussi développé des « liens avec l´Eglise catholique ». Témoins les « fréquents échanges de correspondance » et les « tentatives de rétablir la pleine communion ».
Le pape ajoute: « J´ai grand plaisir à vous remettre une relique de saint Grégoire l´Illuminateur en signe d´affection dans le Seigneur ».
Rappelons, à côté des significatives célébrations jubilaires, que le pape a écrit une Lettre apostolique pour le Baptême du peuple Arménien (2 février 2001). Et, dans son homélie pour la divine liturgie en rite arménien du 18 février 2001, le pape précisait à propos du don des reliques: « Les reliques du même saint sont le symbole d´une unité de foi et un puissant encouragement à l´unité dans le Christ. Je suis sûr que, vénérées par tous les Arméniens, sans distinction, elle accroîtront la communion que le Christ désire pour ses disciples. Ainsi, la fraternité sera fortifiée dans la charité. Nous ne divisons pas les reliques, nous œuvrons et prions afin que ceux qui les reçoivent soient unis. Les mêmes racines et une histoire continue de saints et de martyrs peuvent préparer pour votre peuple un avenir de participation plénière et de partage visible de la foi dans le même Seigneur ».
Jean-Paul II mentionne aussi dans sa Lettre pour les relations œcuméniques le rapprochement voulu par S.S. le Catholicos Khoren Ier , venu à Rome où il a rencontré Paul VI en 1967, puis par S.S. le Catholicos Karékine Ier, présent au concile Vatican II, et qui est venu rencontrer Jean-Paul II deux fois en 1983 et en 1992, et par Aram Ier, lui même, venu au Vatican en 1997. Cette visite a été l´occasion, comme le pape le rappelle, de la signature d´une déclaration conjointe le 25 janvier 1997.
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