Mexique: Mettre en valeur "l´identité métisse"

« Un énorme potentiel pour l´avenir »

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CITE DU VATICAN, Mardi 22 mai 2001 (ZENIT.org) – Le pape Jean-Paul II a invité le Mexique à mettre en valeur « l´identité métisse » qui offre « un énorme potentiel pour l´avenir ».

Le pape a reçu en audience, samedi matin, 21 mai, le nouvel ambassadeur du Mexique près le Saint-Siège, M. Fernando Estrada Samano, qui lui présentait ses lettres de créance.

L´Eglise du Mexique est préoccupée, disait Jean-Paul II, par l´établissement d´un « ordre plus juste pour les peuples indigènes », disait le pape. Certes, il reconnaissait certaines dérives: « Certains, avec l´objectif de protéger l´indigénisme, se sont appuyés sur des idéologies basées sur une mauvaise lecture de l´histoire, disait le pape. D´autres, au contraire, ont porté aux nues des valeurs apportées de l´extérieur comme étant les seules valables et authentiques ». C´est pourquoi il indiquait une autre voie, celle d´une « purification de la mémoire » qui puisse mettre en valeur « l´identité métisse ». De fait, elle se construit « à partir de deux cultures qui fusionnent, et qui offrent un énorme potentiel pour l´avenir si elles se réconcilient avec elles-mêmes ». Rappelons que, de façon étonnante, la Vierge de Guadalupe est apparue au bienheureux Juan Diego précisément sous les traits d´une femme métisse.

Le pape indiquait l´urgence de ces mesures. Il faut, disait-il, « avancer et mûrir sans perdre de temps, pour apprécier la dignité indigène ». Et il concluait qu´une meilleure connaissance mutuelle renforcera « la conscience d´être frères », « au sein de la grande famille mexicaine ».

Le Mexique, constatait le pape, est engagé dans un  » processus de maturation politique » caractérisé par « un changement profond dans de nombreux aspects de la vie sociale ». Le pays, disait le pape, « souhaite ardemment dépasser les causes structurelles de la pauvreté et de l´exclusion par un modèle de développement intégral fondé sur la justice sociale ». Il invitait pour cela à « promouvoir une culture fondée sur la reconnaissance des Droits de l´Homme et des valeurs culturelles et transcendantales du peuple mexicain, qui fortifie les institutions démocratiques et participatives ».

Au moment où l´union douanière installe de nouveaux mécanismes économiques au niveau du continent, le pape rappelait le danger que la globalisation bénéficie à quelques-uns tout en créant « de nouvelles formes de pauvreté, de marginalisation et voir d´exclusion de grands groupes sociaux, spécialement les paysans et les indigènes ». Le pape indiquait une parade en affirmant: « On doit donc se préoccuper de ce que les institutions politiques et culturelles se mettent vraiment au service de l´homme, sans distinction de race ou de classe sociale ».

Pour ce qui est des relations de l´Eglise et de l´Etat, le pape soulignait le « respect » et la « cordialité mutuelle progressive ». Il encourageait le « dialogue constructif » qui rend possible la promotion des « valeurs fondamentales pour l´organisation et le développement de la société ». Mais il invitait aussi à un examen de l´histoire pour faire la « vérité historique », et ceci, « avec plus de clarté, en dépassant les préjugés et les disqualifications, les dualismes et les réductions ».

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ZENIT Staff

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