Le consistoire, Cénacle et concile , dans la communion fraternelle

Autour du Successeur de Pierre, et avec le peuple de Dieu

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CITE DU VATICAN, Jeudi 21 mai 2001(ZENIT.org) – Le pape Jean-Paul II a employé deux comparaisons pour expliquer ce que signifie ce consistoire de début de millénaire: à la fois comme au cénacle, et comme le premier concile de Jérusalem. Le pape soulignait qu´il était le lieu de la communion fraternelle, à l´écoute de l´Esprit saint, comme les apôtres au Cénacle, autour de Pierre, au service du Peuple de Dieu, et avec lui.

Déjà hier le pape insistait sur cet aspect, lors de la prière mariale du Regina Caeli. Le pape commentait le passage des Actes des Apôtres proposé par la liturgie sur le « concile de Jérusalem ». Il n´hésitait pas à comparer le consistoire à ce premier concile. « A tout moment, mais particulièrement aux moments décisifs, l´Eglise, disait le pape, se met à l´écoute de l´Esprit. Il en fut ainsi du cénacle de Jérusalem, il en fut ainsi du premier concile qui ouvrit les portes aux païens, il en sera aussi ainsi lors de ce consistoire ». On se souvient de l´accent de la prière de Jean XXIII pour une nouvelle Pentecôte, en préparation du Concile Vatican II.

Aujourd´hui, le pape reprenait ce thème en évoquant le déroulement de l´assemblée des cardinaux du monde entier . « Nous aurons l´occasion, disait-il d´écouter des réflexions et des témoignages, nous confronterons fraternellement [nos points de vue] sur les problèmes et les défis pastoraux, nous chercherons ensemble les lignes les plus adéquates pour être, aujourd´hui encore, signe crédible de l´amour de Dieu pour tout homme. Surtout, nous demeurerons en prière, dociles à l´Esprit Saint, et à ses inspirations, sachant qu´il est uni à nous, comme aux débuts du christianisme, tout le peuple de Dieu, au service duquel le Père céleste nous envoie constamment ».

Aussi pourrait-on dire que le consistoire s´annonce déjà comme le lieu de l´exercice de la communion dans la charité, une forme de réponse à certaines demandes lors des synodes en particulier du synode pour l´Europe. Certains évêques, comme le cardinal Carlo Maria Martini, archevêque de Milan mettaient en effet l´accent sur l´exercice de la collégialité, et espéraient une « grande assise de l´Eglise » telle que la presse italienne annonçait l´éventualité d´un « Vatican III ».

Certes, un consistoire, ce n´est pas un synode, et ce n´est pas un concile. Mais, comme Jean-Paul II le disait aux cardinaux les 21 et 22 février dernier, et comme il l´a redit hier, il compte sur les cardinaux dans l´accomplissement de sa tâche. Le consistoire, expliquait-il aujourd´hui en ouvrant la première séance de travail, « manifeste la communion existant entre le Successeur de Pierre et les Pères cardinaux, ses premiers et plus étroits collaborateurs ».

Jean-Paul II manie souvent ces instruments de la communion que sont les synodes et les consistoires. De fait, jamais un pontife romain n´avait auparavant réuni six consistoires. « La composition de cette assemblée vénérable, disait le pape, qui rassemble des cardinaux provenant de toutes les parties de la terre, et appartenant à différentes cultures, représente bien l´unité, l´universalité et le caractère missionnaire de l´Eglise qui se projette vers de nouveaux buts apostoliques ».

Le pape resituait l »assemblée dans le sillage du Grand Jubilé. Il disait son émotion au souvenir de ces « expériences ecclésiales extraordinaires ». Il soulignait que sa Lettre « Novo millennio ineunte », signée au dernier jour du Jubilé, ouvre sur un programme pastoral concret à l´aube du nouveau millénaire.

Quelle tâche propose-t-il maintenant au consistoire? C´est en quelque sorte le lancement d´une fusée à plusieurs étages: « Mettre à feu les objectifs missionnaires prioritaires et les méthodes de travail les plus adaptés, et rechercher les moyens nécessaires ». Il s´agit, dit encore le pape « de se consacrer à une formation adéquate et à la mise en valeur de tous les agents pastoraux, parce que le champ d´action apostolique qui s´offre à nous est vaste et complexe ».

Mais le pape rappelle que « tout dépend de l´action divine ». Ce qui indique une priorité « pour tout croyant et la communauté ecclésiale »: « tendre à la sainteté, à la recherche passionnée de Dieu, à la contemplation amoureuse de son visage ». Ce sont les premiers chapitres de sa Lettre.

Ce lundi est donc une « entrée au Cénacle » en quelque sorte. Et le pape ne manquait pas de s´en remettre à la présence maternelle de la Vierge Marie à laquelle il redonnait le titre, comme lors du Concile, de « Mère de l´Eglise », avant de l´appeler encore « Etoile de l´Evangélisation ».

Le cardinal Bernardin Gantin, au nom des cardinaux, insistait pour sa part sur cette présence des cardinaux autour de Pierre. S´adressant au pape il disait: « Nous voudrions vous dire, surtout, que nous sommes heureux d´être ici, pour cette initiative qui nous fait collaborateurs de son ministère pétrinien. Nous sommes pénétrés de la joie de vous être plus proches dans le service que Votre Sainteté offre à l´Eglise et au monde, avec clairvoyance et dévouement généreux et souffrant ».

Il soulignait aussi cette dimension fraternelle: « Nous sommes aussi heureux de la possibilité de nous retrouver à nouveau tous ensemble, pour les moments de fraternité que le consistoire nous offrira ».

Il soulignait cet exercice de la « collégialité » qu´offre le consistoire: « Nous nous appliquerons avec un « esprit collégial » à la tâche qui nous est confiée, en invoquant l´Esprit Saint, et l´intercession de Marie, Mère de l´Eglise ». Un vœu du dernier synode pour l´Europe semble se réaliser.

Donc pas de Vatican III à l´horizon? Le pape ne cesse de redire combien Vatican II reste une « boussole sûre ». Et le congrès de février 2000 sur la mise en œuvre de Vatican II a souligné à la fois l´énorme tâche pastorale accomplie et combien il reste encore à faire, comme le pape le souligne dans sa Lettre. Le programme du concile n´est pas encore épuisé.

Quant aux rumeurs affirmant que par ce consistoire le pape préparerait sa succession, des observateurs faisaient remarquer aujourd´hui à Rome, que de fait le pape prépare l´après-Jean-Paul II dans la mesure où jamais les cardinaux n´ont eu autant, au cours d´un pontificat, l´occasion de se rencontrer, de se connaître, de travailler ensemble. Témoins non seulement le nombre de synodes et de consistoires, mais le simple fait de la nomination, la semaine dernière, des nouveaux cardinaux membres des congrégations romaines. Le pape favorise ainsi la coordination entre la curie romaine et les Eglises particulières, en intégrant aux dicastères des membres présents « sur le terrain » dans les différents continents.

Quant à la rumeur d´une éventuelle démission, elle est récurrente, et se heurte régulièrement à l´annonce du programme du pape dans les semaines et les mois à venir: visites en paroisses, canonisations, Ukraine, remise du pallium, Val d´Aoste (un pape démissionnaire ne part pas en vacances!), Arménie, et l´an prochain? Au moins un projet ferme et bien défini: JMJ de Toronto, en juillet!

Enfin, reste le point d´interrogation de la santé du pape. Mais le directeur de la salle de presse du Saint-Siège n´a-t-il pas expliqué, en substance, la semaine passée, que désormais cette question n´était plus un « scoop ». C´est un fait qui fait partie du quotidien. Le pape a 81 ans, il est fatigué, il souffre, et il avance, en entraînant et rassemblant l´Eglise: « Duc in altum ».

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ZENIT Staff

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