Première messe d´un évêque de Rome à Athènes et à la télévision

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Nouvel appel de Jean-Paul II à l´unité

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CITE DU VATICAN, Samedi 5 mai 2001 (ZENIT.org) – La messe célébrée par Jean-Paul II ce samedi 5 mai, au matin, au centre sportif olympique d´Athènes était la première messe catholique télévisée en Grèce. Et cette messe était célébrée, en terre orthodoxe s´il en est, par l´évêque de Rome. Le pape a renouvelé son appel à l´esprit de communion et d´unité.

Mais c´est tout le voyage du pape – 24 heures intenses et « historiques » – qui a été retransmis par la télévision d´Etat, ainsi que par des télévisions privées.
La messe a commencé avec un retard d´environ 20 minutes dû au fait que le pape devait prendre congé à la nonciature et à l´arrivée au centre. La messe se déroulait à l´air libre, devant les icônes du Christ et de la Vierge Marie, sous le signe de la Croix.
Le pape célébrait en latin et en grec. L´homélie était donnée par Jean-Paul II en français et traduite par segments en grec par un évêque.

La célébration eucharistique était accompagnée par un ensemble instrumental et une chorale nombreuse. Les mélodies laissaient transparaître la tradition de l´orient chrétien, comme l´Agnus Dei, mélopée toute empreinte du mystère célébré, ou comme le chant final pascal « Christ est ressuscité! ». Catholiques orientaux, Irakiens (Chaldéens qui ont chanté au début de la célébration), mais aussi Polonais, Philippins, et d´autres nations, étaient présents, et de nombreux fidèles orthodoxes, de différents rites, et des Protestants: « Je me réjouis de la présence à la Divine Liturgie de fidèles d’autres confessions chrétiennes, qui témoignent ainsi de leur attention à la vie de la communauté catholique et de leur commune fraternité dans le Christ », disait le pape d´emblée.

A la fin de la messe, le pape remerciait le président de la République de son invitation , l´archevêque Christodoulos et ses collaborateurs, l´archevêque catholique, Mgr Nikolaos Foscolos et les évêques catholiques: chaque phrase était traduite en grec par Mgr Foscolos et était interrompue par les applaudissements nourris. Les applaudissements au nom de Christodoulos étaient particulièrement significatifs, soulignaient les commentateurs grecs. « Le Christ et l´Eglise compte sur vous, je vous bénis avec amour », disait le pape.
<br> Mais la première grande ovation venait de la communauté nombreuse des Polonais: des drapeaux rouges et blancs se mêlaient aux fanions jaunes et blancs des couleurs papales. Si la venue du pape devait se faire sans démonstrations de rues ni cri de « vive le pape », les fidèles ont saisi ce moment pour crier: « Nous te remercions » et « Reviens encore! ». Des Argentins avaient préparé une banderole: « Argentina te ama » et un drapeau tricolore disait la présence française à Athènes.

On comprend mieux l´importance de cette première diffusion télévisée d´une messe catholique par la télévision nationale grecque, lorsqu´on a entendu à la fin de la messe, tandis que le pape saluait les malades et les personnes handicapées, les fidèles chanter l´hymne national grec, proclamant leur appartenance en tant que citoyens à part entière. Ils sont 0, 6 % de la population, et disent souffrir de « discrimination sociale », de se sentir comme des « citoyens de seconde catégorie », de ne pas être authentiquement « Grec parmi les Grecs » (selon l´expression du pape), d´appartenir à une « foi étrangère ».

Le « prosélytisme » – un concept mal défini, interprété différemment par les différents juges – est en effet considéré comme un délit: certaines lois ont émané d´un régime dictatorial précédant la guerre. Les lois de cette époque ont été abrogées, sauf les lois sur la religion. Certains catholiques ont fait recours devant la cour de justice européenne, où ils ont gagné leurs causes. Ils demandent l´application concrète du principe de liberté au statut juridique des religieux et des œuvres catholiques, et en particulier pour supprimer les difficultés rencontrées pour construire des églises ou des couvents.

Ils demandent l´application du principe de « réciprocité » et de jouir de la même liberté que les orthodoxes dans les pays de majorité catholique. En ce qui concerne l´Italie, le pape a donné une église ancienne de Rome aux Grecs orthodoxes, de même qu´à Bologne, et des moines orthodoxes du Mont Athos ont reçu un monastère en Calabre.

Mais surtout, les catholiques orientaux ont souffert de l´absence du cardinal Moussa Daoud, et de la présence, mais sans concélébration, des évêques catholiques orientaux. Un « sacrifice » offert pour l´unité. De fait, comme le souligne aujourd´hui la presse italienne: « Le pape a dégelé la situation ». Mais la venue du pape avait reçu, selon une enquête du 4 mai au soir, 99 % d´avis favorables dans l´opinion publique. La grande nouveauté apportée par la venue du pape étant l´engagement de collaboration entre catholiques et orthodoxes en Grèce pour plus de justice sociale et le service des pauvres.

Déjà, avant la venue du pape, l´archevêque Christodoulos ou des métropolites orthodoxes avaient eux-mêmes défendu la venue du pape à la télévision grecque et dans les media face aux positions « intégristes » en particulier de milieux monastiques. Un « fanatisme » qui, soulignent les commentateurs grecs, pouvait nuire à l´image de l´Eglise orthodoxe même.

L´airbus de l´Alitalia a décollé du nouvel aéroport d´Athènes-Spata vers 10 h 53 (heure de Rome) emportant Jean-Paul II à Damas (il doit arriver vers 13 heures), sur les pas de saint Paul. Cette nouvelle structure aéroportuaire a été inaugurée il y a un mois et demi. Elle doit servir aux jeux olympiques de 2004, évoqués hier par le pape et S. B Christodoulos, en vue d´une « trêve olympique » pour la paix dans le monde.

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ZENIT Staff

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