Mgr Dal Covolo souligne l'aspect « prophétique » des interventions du pape, qu'il définit comme « la capacité de ramener au temps présent un message éternel dont l’Église est la gardienne depuis plus de 2000 ans ».

Mgr Enrico Dal Covolo, recteur de l’Université pontificale du Latran, a inauguré le symposium "Eglise et communauté politique - 50 ans après le concile", qui a eu lieu les 16 et 17 mai 2014.

L'évêque a centré son propos sur « l’aspect prophétique du pontificat du pape François », soulignant ses paroles et ses gestes significatifs sur le plan social : il y a eu d'abord, a-t-il rappelé, la visite à Lampedusa, le 8 juillet 2013, « pour montrer que l’Église est présente là où, aujourd’hui encore, on fuit les guerres, la pauvreté et la famine ».

Le pape continue régulièrement à élever la voix sur ces sujets : mercredi dernier, 14 mai, lors de l'audience générale place Saint-Pierre, il a plaidé pour la primauté des droits de l'homme afin d'éviter les « massacres honteux » des naufrages de migrants en Méditerranée.

Le lendemain, devant sept nouveaux ambassadeurs près le Saint-Siège, il a appelé à affronter la question de la migration forcée, défi « pour construire un monde plus pacifique » : « ce serait un comportement cynique de proclamer les droits humains et, en même temps, d’ignorer ou de ne pas prendre en charge des hommes et des femmes qui, contraints de laisser leur terre, meurent dans leur tentative ou ne sont pas accueillis par la solidarité internationale », a-t-il fait observer.

Pour Mgr Dal Covolo, le pape François ne cesse de « secouer » le monde politique, sur le modèle de son homélie devant des parlementaires italiens, le 27 mars dernier : le pape avait appelé les politiciens à rester proches du peuple, sans céder aux « intérêts de partis » et aux « luttes internes », qui font « glisser vers la corruption ». Car une fois entré dans la corruption, « il est si difficile de changer de route », avait-ils mis en garde.

Dans toutes les interventions du pape, « l’aspect prophétique est central : non pas comme une anticipation de l’avenir, mais comme la capacité de ramener au temps présent, avec autorité, un message éternel dont l’Église est la gardienne depuis plus de 2000 ans », a expliqué l'évêque.

Ce message, c'est « la bonne nouvelle de l’Évangile, que le pape François est capable de transmettre de manière crédible, en la mettant au goût du jour, à travers une culture de la rencontre déclinée au jour le jour », a-t-il précisé.

Cette attitude « ouvre de nouveaux horizons pour l’engagement politique et social du chrétien, proposant un idéal de politique qui, bien que laïque, ne saurait se passer de la dimension transcendante », a-t-il ajouté.

Mgr Dal Covolo a conclu en invitant Église et communauté politique, à la « coopération », afin de construire « un monde plus humain, qui ait à cœur le bien commun ».

Avec une traduction d'Océane Le Gall