Le pape François appelle au cessez-le-feu immédiat en Syrie et à la négociation, pour le bien de la population tellement éprouvée par trois ans d’un conflit sanglant qui n’épargne personne, ni les personnes âgées ni les enfants.
Le papr François avait lancé un appel au cessez-le-feu et au respect du droit humanitaire samedi dernier, 24 mai, depuis le site de Béthanie "au-delà du Jourdain".
Voici notre traduction intégrale, de l’italien, du message du pape François aux participants de la rencontre entre les organismes caritatifs catholiques travaillant dans le contexte de la crise syrienne, promue par le Conseil pontifical Cor Unum.
« Je demande à toutes les parties et regarder vers le bien commun et de consentir immédiatement à l’œuvre d’assistance humanitaire et qu’ils fassent au plus vite taire les armes et qu’ils s’engagent à négocier, en mettant à la première place le bien de la Syrie, de tous ses habitants, y compris de ceux qui hélas ont dû se réfugier ailleurs et qui ont le droit de revenir au plus vite dans leur patrie », écrit le pape.
Il les a rencontrés ce vendredi 30 mai au Vatican, et il leur a remis ce message dans lequel il affirme que « l’avenir de l’humanité se construit avec la paix et pas avec la guerre ».
Le pape exprime sa vive préoccupation pour le sort des communautés chrétiennes.
A.B.
Message du pape François
Eminence,
Excellences,
Chers frères et soeurs,
Je vous remercie de votre présence à cette rencontre promue par le Conseil pontifical Cor Unum. Je vous remercie surtout de la contribution quotidienne que vous apportez à la Syrie et aux pays voisins, en tant qu’organismes de charité catholiques, pour venir en aide aux populations frappées par ce terrible conflit.
Je salue le cardinal Robert Sarah et je vous souhaite à tous chaleureusement la bienvenue, spécialement à ceux qui se sont mis en voyage depuis le Moyen Orient pour être ici aujourd’hui – et moi aussi je porte le Moyen Orient dans les yeux et dans le cœur, après mon pèlerinage en Terre Sainte de ces derniers jours.
Nous nous sommes réunis il y a un an pour redire l’engagement de l’Eglise dans cette crise et pour lancer ensemble un appel à la paix en Syrie. Nous nous rencontrons maintenant de nouveau pour faire un bilan du travail accompli jusqu’ici et pour renouveler la volonté de poursuivre sur ce chemin, avec une collaboration encore plus étroite.
Mais nous devons constater avec une grande douleur que la crise syrienne n’a pas été résolue, mais au contraire, se poursuit, et on court le risque de s’y habituer, d’oublier les victimes de chaque jour, les souffrances indicibles, les milliers de réfugiés, dont des personnes âgées et des enfants, qui souffrent et parfois meurent de faim et de maladies causées par la guerre. Cette indifférence fait mal ! Nous devons répéter une nouvelle fois le nom de la maladie qui nous fait tant de mal aujourd’hui dans le monde : la mondialisation de l’indifférence !
L’action pour la paix et l’œuvre d’assistance humanitaire que les organismes caritatifs catholiques accomplissent dans ce contexte sont l’expression fidèle de l’amour de Dieu pour ses enfants qui se trouvent sous l’oppression et dans l’angoisse. Dieu entend leur cri, connaît leurs souffrance et veut les libérer ; c’est à lui que vous prêtez vos mains et vos compétences.
C’est important que vous opériez en communion avec les pasteurs et les communautés locales ; et cette réunion constitue une occasion propice pour trouver des formes opportunes de collaboration stable, dans le dialogue entre les différents sujets, dans le but d’organiser toujours mieux vos efforts pour soutenir les Eglises locales et toutes les victimes de la guerre, sans distinctions ethniques, religieuses ou sociales.
Nous sommes aussi ici aujourd’hui pour en appeler à nouveau aux consciences des protagonistes du conflit, des institutions mondiales et de l’opinion publique. Nous sommes tous conscients que l’avenir de l’humanité se construit avec la paix et pas avec la guerre : la guerre détruit, tue, appauvrit les peuples et les pays.
Je demande à toutes les parties et regarder vers le bien commun et de consentir immédiatement à l’œuvre d’assistance humanitaire et qu’ils fassent au plus vite taire les armes et qu’ils s’engagent à négocier, en mettant à la première place le bien de la Syrie, de tous ses habitants, y compris de ceux qui hélas ont dû se réfugier ailleurs et qui ont le droit de revenir au plus vite dans leur patrie.
Je pense en particulier aux chères communautés chrétiennes, visage d’une Eglise qui souffre et qui espère. Leur survie dans tout le Moyen Orient est une préoccupation profonde de l’Eglise universelle : le christianisme doit pouvoir continuer à vivre là où sont ses origines.
Chers frères et sœurs, votre action caritative et d’assistance est un signe important de la proximité de l’Eglise et du Saint-Siège, en particulier auprès de la Syrie et des autres peuples du Moyen Orient. Je vous renouvelle ma gratitude pour ce que vous faites et j’invoque sur vous et sur votre travail la bénédiction du Seigneur. Que la Vierge Marie vous protège.
Je prie pour vous et vous priez pour moi !
© Traduction de Zenit, Anita Bourdin