Les "petites phrases" de ce mois de juin 2014 sont des réflexions de Gilbert Keith Chesterton (1874-1936), un des écrivains anglais les plus cités dans le monde.
G. K. Chesterton est connu pour sa grande intelligence, son humilité et sa joie profonde, jaillie de sa conversion au catholicisme. Pour Dale Ahlquist, président de la Société américaine Chesterton, il est « un saint pour notre temps et qui pourrait continuer à attirer de nombreuses personnes à l’Église catholique ».
Ses écrits ont en effet joué un grand rôle dans la conversion de nombreuses personnes et ont influencé un certain nombre de grands hommes du XXeme siècle, tels les écrivains britanniques Clive Staples Lewis, Maurice Baring et John Ronald Reuel Tolkien, la journaliste américaine Dorothy Day, l’historien Christopher Henry Dawson, le théologien Mgr Ronald Knox ou encore l'écrivain argentin Jorge Luis Borges.
L'enquête pour sa cause de béatification a été ouverte l'été dernier par Mgr Peter John Haworth Doyle, évêque du diocèse de Northampton (cf. Zenit du 8 août 2013).
Parmi ses œuvres, citons les plus répandues : "Hérésie", "Orthodoxie", "L’homme éternel", "Saint François d’Assise", ainsi que toute la série des nouvelles du "Père Brown".
Dans un entretien avec Zenit, Andrea Monda, professeur de religion et de "littérature et catholicisme" à l’Université pontificale du Latran, évoquait des affinités particulières entre Chesterton et Joseph Ratzinger (cf. Zenit du 8 février 2012).
Il soulignait notamment leur « goût du paradoxe » et leurs pensées parfois « à contre-courant » : « ce sont deux personnes d’une grande sagacité et d’une grande intelligence, et leurs raisonnements ne sont pas plats mais ils désarçonnent parfois, ils exigent une flexibilité dans l’intelligence de l’interlocuteur. »
« Ni Chesterton ni Benoît XVI ne sont des intellectuels qui se contentent de phrases paradoxales, de boutades ou de jeux de mots. Leur raisonnement a pour finalité le dialogue, la recherche d’une relation avec l’autre, même avec ceux qui sont loin, qui ne croient pas, qui sont des 'ennemis' de la foi, sans trahir leur adhésion à la foi qui est avant tout vécue, pratiquée puis prêchée », ajoutait-il.
Le pape François a quant à lui cité par deux fois Chesterton lors de messes du matin à Sainte-Marthe, pour souligner « qu’une hérésie est une vérité qui est devenue folle » (cf. Zenit du 5 décembre 2013 et Zenit du 16 mai 2014).
L'écrivain anglais n'est donc pas inconnu au pape François, à plus forte raison lorsqu'il conclut son ouvrage "Orthodoxie" par ces mots qui rappellent étrangement le titre de l'exhortation apostolique "La joie de l'Evangile" (Evangelii gaudium) : « La joie est le prodigieux secret du chrétien. »