Arme nucléaire © Wikimedia Commons / U.S. Department of Defense

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AIEA: travailler sans relâche pour le désarmement nucléaire

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Intervention du Saint-Siège à l’Agence internationale de l’énergie atomique

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« Les garanties de l’AIEA sont un élément indispensable du régime de non-prolifération nucléaire », a affirmé le p. Bruno-Marie Duffé. « À mesure que la communauté internationale s’attaque à ces défis et à d’autres enjeux du régime de non-prolifération, elle doit travailler sans relâche pour le désarmement nucléaire. »
Le père Bruno-Marie Duffé, secrétaire du Dicastère pour la promotion du développement humain intégral, est intervenu à la 61èmeConférence générale de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), à Vienne, le 18 septembre 2017.
Le p. Duffé s’est félicité à plusieurs reprises rôle joué par l’AIEA. Il a souligné « la nécessité de renforcer les partenariats afin de tirer parti des résultats déjà importants de l’AIEA dans la promotion de l’énergie nucléaire pacifique et des technologies qui favorisent le développement intégral et améliorent notre intendance de la création de Dieu. »
« Une nouvelle éthique globale de la responsabilité, de la solidarité et de la sécurité coopérative doit remplacer l’éthique de l’isolationnisme, de l’intérêt personnel et de la peur », a exhorté le représentant du Saint-Siège. « La sécurité n’est pas un jeu sans gagnant ni perdant ; notre propre paix et sécurité dépend de la garantie de la paix et de la sécurité des autres »
Voici notre traduction intégrale de l’intervention du Saint-Siège.
HG
Madame la Présidente,
J’ai l’honneur de vous transmettre ainsi qu’à tous les distingués participants de cette 61ème Conférence générale de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) les meilleurs vœux et les salutations cordiales de Sa Sainteté le pape François.
Madame la Présidente, au nom de la délégation du Saint-Siège, je vous félicite pour votre élection à la présidence de cette prestigieuse Conférence. Je voudrais également saisir cette occasion pour exprimer notre reconnaissance et notre gratitude au Directeur général Yukiya Amano et au Secrétariat pour leur travail dévoué au profit de toute la famille de l’AIEA et je félicite le Directeur général Amano pour son mandat de quatre années supplémentaires.
À cette occasion, le Saint-Siège, avec différents états, félicite Grenade d’avoir été approuvée comme membre de l’AIEA.
Madame la Présidente,
Le Saint-Siège se félicite et soutient toutes les activités de l’AIEA qui, depuis six décennies, ont tant fait pour prévenir la prolifération nucléaire et promouvoir le désarmement nucléaire, et pour favoriser le développement humain intégral grâce à la coopération internationale dans l’utilisation pacifique des technologies nucléaires. Je traiterai brièvement quatre aspects du travail important de l’AIEA.
1) Le lien entre la non-prolifération et le désarmement:
Les garanties de l’AIEA sont un élément indispensable du régime de non-prolifération nucléaire. La participation de l’AIEA à la vérification et au suivi des engagements de l’Iran dans le cadre du Plan d’action commun d’ensemble (JCPOA) contribue à une plus grande paix et sécurité dans le Moyen-Orient.
Le programme nucléaire de la RPDC (République populaire de Corée) est des plus préoccupants, car il menace la paix et la sécurité dans la région, ainsi que l’intégrité du régime de non-prolifération. Il n’y a pas de solution militaire à cette menace. Aussi difficiles soient-ils, le Saint-Siège soutient les efforts continus et patients de la communauté internationale pour relancer les négociations sur la dénucléarisation et permettre à l’AIEA de reprendre son rôle essentiel dans la vérification nucléaire.
À mesure que la communauté internationale s’attaque à ces défis et à d’autres enjeux du régime de non-prolifération, elle doit travailler sans relâche pour le désarmement nucléaire. Pour cette raison, en juillet, le Saint-Siège a soutenu les négociations et l’adoption du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, en tant que pas vers la dissuasion nucléaire dans un monde sans armes nucléaires (1). Par ses activités de sauvegarde, l’Agence fait une contribution importante à cet objectif ultime.
2) L’énergie nucléaire pacifique, les armes nucléaires et le développement:
La « Première Conférence internationale sur les applications de la science et de la technologie des rayonnements » (ICARST 2017), qui a eu lieu en avril, et la Conférence de coopération technique en mai ont souligné la nécessité de renforcer les partenariats afin de tirer parti des résultats déjà importants de l’AIEA dans la promotion de l’énergie nucléaire pacifique et des technologies qui favorisent le développement intégral et améliorent notre intendance de la création de Dieu. Les projets de coopération technique de l’AIEA dans les domaines de la santé humaine, de l’agriculture, de la nutrition, de la sécurité alimentaire, de la santé animale, de la lutte antiparasitaire, de l’eau potable, de la protection de l’environnement et d’autres questions ont contribué à atténuer la pauvreté et la capacité des pays à atteindre leurs objectifs de développement de manière durable.
Comme nous considérons les contributions au développement de l’utilisation pacifique des technologies nucléaires, nous ne devons pas ignorer l’impact négatif des armes nucléaires sur les pauvres. Avec les yeux des pauvres, on peut voir plus clairement comment les inégalités et les armes nucléaires sont entrelacées. Comme l’a dit le pape François, le gaspillage des ressources sur les armes nucléaires est « une mauvaise affectation des ressources qui seraient beaucoup mieux investies dans les domaines du développement humain intégral, de l’éducation, de la santé et de la lutte contre l’extrême pauvreté » (2).
3) Sécurité et sûreté nucléaires:
Le rôle de l’AIEA dans la promotion de la sécurité et de la sûreté nucléaires est également d’une importance essentielle, en particulier en raison des instabilités et des crises politiques dans plusieurs pays et régions. Les efforts visant à assurer la sécurité nucléaire et une culture de la sécurité ont été considérablement améliorés en raison des publications de l’AIEA, des missions d’évaluation par des pairs, des formations et d’autres programmes. L’importante « Conférence internationale sur la sécurité nucléaire : engagement et actions », qui a eu lieu à Vienne en décembre 2016, a prouvé le rôle principal de l’AIEA en tant que plate-forme mondiale de renforcement de la sécurité nucléaire. Les objectifs plus larges de la non-prolifération nucléaire, du désarmement nucléaire et des utilisations pacifiques des technologies nucléaires dépendent chacun de la sécurité nucléaire.
4) Sécurité coopérative
Une nouvelle éthique globale de la responsabilité, de la solidarité et de la sécurité coopérative doit remplacer l’éthique de l’isolationnisme, de l’intérêt personnel et de la peur. La sécurité n’est pas un jeu sans gagnant ni perdant; Notre propre paix et sécurité dépend de la garantie de la paix et de la sécurité des autres. Le Saint-Siège, par conséquent, fait appel à tous les dirigeants politiques pour qu’ils collaborent de bonne foi sur les buts communs de promouvoir la non-prolifération et le désarmement nucléaires, l’utilisation pacifique des technologies nucléaires et du développement humain intégral, en particulier dans les pays les plus pauvres, toutes choses nécessaires pour une paix véritable et durable.
Madame la Présidente,
En conclusion, le Saint-Siège réitère sa gratitude et son soutien continu aux nombreuses contributions de l’AIEA à la non-prolifération, au désarmement et aux utilisations sûres, sécurisées et pacifiques des technologies nucléaires.
Je vous remercie.
 
1 Cf. Pape François, Messe à la Conférence des Nations Unies pour négocier un instrument juridiquement contraignant pour interdire les armes nucléaires, en vue de leur totale élimination, 23 mars 2017.
2 Cf. Pape François, Message à la Conférence de Vienne sur l’impact humanitaire des armes nucléaires, 7 décembre 2014.

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Hélène Ginabat

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