« En ne se limitant pas aux situations irrégulières, l’exhortation apostolique post-synodale ouvre le vaste horizon de la grâce imméritée et de la miséricorde inconditionnelle à chacun, quelle que soit sa situation », explique le cardinal Baldisseri.
Voici la présentation de l’exhortation apostolique post-synodale du pape François Amoris laetitia par le secrétaire général du synode des évêques, le cardinal Lorenzo Baldisseri, donnée ce vendredi 8 avril au Vatican, dans une traduction officielle mais rapide, de travail : l’édition de référence est le texte italien.
A.B.
Au coeur du Jubilé de la Miséricorde
Voici la présentation de l’exhortation apostolique post-synodale du pape François Amoris laetitia par le secrétaire général du synode des évêques, le cardinal Lorenzo Baldisseri, donnée ce vendredi 8 avril au Vatican, dans une traduction officielle mais rapide, de travail : l’édition de référence est le texte italien.
A.B.
Au coeur du Jubilé de la Miséricorde
C’est un honneur et une joie pour moi de présenter l’exhortation apostolique post-synodale Amoris Laetitia, signée par le Pape en la solennité de St.Joseph (19 mars). A lui va toute notre reconnaissance pour offrir à l’Eglise cet important document sur l’amour vécu au sein de la famille. Je remercie aussi tous ceux qui, à divers titres, y ont contribué, les pères des deux assemblées synodales, le rapporteur général et le secrétaire spécial, le Conseil pontifical pour la famille et son président. Amoris Laetitia est publiée en plein Jubilé de la Miséricorde, dont il cite par trois fois la bulle d’indiction. Ce document couronne deux années de travail synodal, dont la large réflexion a touché toutes les facettes d’une institution familiale largement en crise. Affligées par des conflits et autres tensions, les sociétés ont besoin de réconciliation et de pardon, à commencer par leur cellule base qu’est la famille. Ainsi le Jubilé de la Miséricorde est-il un excellente nouvelle pour les familles du monde, tout particulièrement pour celles qui sont blessées ou humiliées.
Le titre Amoris Laetitia est dans le sillage de l’exhortation Evangelii Gaudium, qui porte de la joie de l’Evangile à celle de l’amour vécu au sein de la famille. Le Synode a exposé la beauté de la famille en parlant de l’amour qui constitue le fondement de l’institution familiale. Trine, Dieu n’est pas solitude mais amour partagé. Dans son exhortation, approfondissant l’Evangile du mariage et de la famille, le Pape offre des orientations pastorales concrètes, porteuses dans la continuité de nouvelles dynamiques.
L’ensemble des interventions des pères, attentivement écoutées, écrit-il (no 4), m’a proposé l’image du polyèdre, une image géométrique figurant déjà dans Evangelii Gaudium. De fait, le résultat des travaux synodaux rassemble une pluralité d’expériences et de positions des Eglises particulières. L’échange des opinions s’est fait en toute liberté et franchise, ce qui a permis un résultat presque unanimement partagé.
Le principe selon lequel le temps est supérieur à l’espace (no 3, 261) rappelle que prendre du temps est nécessaire et qu’il existe diverses modalités pour atteindre les solutions les plus adaptées cas par cas. L’exhortation ne dit-elle pas que si, dans l’Eglise, l’unité de doctrine et de pratique est nécessaire, cela n’interdit pas divers modes d’interprétation de certains aspects doctrinaux, ni les conséquences en dérivant (no 3). Ainsi le texte signale-t-il trois situations qui nécessitent de temps, la préparation au mariage (no 205 – 216), l’éducation des enfants (no 261) et le deuil familial (no 255).
La clef de lecture
En harmonie avec le temps jubilaire que vit l’Eglise, la bonne clef de lecture de l’exhortation est la logique de la miséricorde pastorale (no 307 – 312). Au chapitre III notamment, le Pape affirme clairement la doctrine sur mariage et famille, proposée comme un idéal indispensable. Et à propos des jeunes, il écrit que pour éviter toute dérive d’interprétation, l’Eglise ne peut en aucune façon renoncer à proposer l’idéal complet du mariage comme projet de Dieu. En vue de prévenir sa rupture, l’effort pastoral de consolidation de l’union matrimoniale doit avoir le pas sur une pastorale de l’échec (no 307). Et puis le Pape n’oublie pas de se pencher sur la fragilité comme sur l’échec du mariage en reprenant un passage d’Evangelii Gaudium (no 44): Sans diminuer la valeur de l’idéal évangélique, il faut accompagner avec miséricorde et patience la croissance des personnes, jour après jour et en donnant toute sa place à la miséricorde du Seigneur qui nous encourage à faire le bien possible (no 308).
La structure
Amoris Laetitia s’articule en neuf chapitres, subdivisés en 325 paragraphes, 391 notes et une prière finale adressée à la Ste.Famille. Expliquant le déroulement du document (no 6), le Pape souligne qu’il s’inspire à l’Ecriture (chapitre 1), qui lui fournit le ton adéquat. Puis il passe à l’exposé sur la situation de l’institution familiale au regard de l’enseignement de l’Eglise (chapitre III). La place centrale du document est réservée à l’amour matrimonial (chapitre IV), qui devient fécond au sein de la famille (chapitre V). Suivent des orientations pastorales destinées à bâtir des familles solides et fécondes selon le projet de Dieu (chapitre 6) et à renforcer l’éducation des enfants (chapitre VII). Le chapitre VIII est quant à lui une invitation au discernement pastoral face aux situations ne répondant pas pleinement à l’idéal que propose le Seigneur. Le dernier chapitre propose des lignes de spiritualité familiales.
Dans l’introduction, le Pape explique l’inévitable extension du texte, et sa réflexion sur le cheminement synodal justifie qu’il englobe divers sujets qui ne sont pas strictement inhérents à la famille. C’est pourquoi, même si elle n’est pas forcément continue, une lecture approfondie est nécessaire selon l’intérêt des lecteurs (no 7).
Le titre Amoris Laetitia est dans le sillage de l’exhortation Evangelii Gaudium, qui porte de la joie de l’Evangile à celle de l’amour vécu au sein de la famille. Le Synode a exposé la beauté de la famille en parlant de l’amour qui constitue le fondement de l’institution familiale. Trine, Dieu n’est pas solitude mais amour partagé. Dans son exhortation, approfondissant l’Evangile du mariage et de la famille, le Pape offre des orientations pastorales concrètes, porteuses dans la continuité de nouvelles dynamiques.
L’ensemble des interventions des pères, attentivement écoutées, écrit-il (no 4), m’a proposé l’image du polyèdre, une image géométrique figurant déjà dans Evangelii Gaudium. De fait, le résultat des travaux synodaux rassemble une pluralité d’expériences et de positions des Eglises particulières. L’échange des opinions s’est fait en toute liberté et franchise, ce qui a permis un résultat presque unanimement partagé.
Le principe selon lequel le temps est supérieur à l’espace (no 3, 261) rappelle que prendre du temps est nécessaire et qu’il existe diverses modalités pour atteindre les solutions les plus adaptées cas par cas. L’exhortation ne dit-elle pas que si, dans l’Eglise, l’unité de doctrine et de pratique est nécessaire, cela n’interdit pas divers modes d’interprétation de certains aspects doctrinaux, ni les conséquences en dérivant (no 3). Ainsi le texte signale-t-il trois situations qui nécessitent de temps, la préparation au mariage (no 205 – 216), l’éducation des enfants (no 261) et le deuil familial (no 255).
La clef de lecture
En harmonie avec le temps jubilaire que vit l’Eglise, la bonne clef de lecture de l’exhortation est la logique de la miséricorde pastorale (no 307 – 312). Au chapitre III notamment, le Pape affirme clairement la doctrine sur mariage et famille, proposée comme un idéal indispensable. Et à propos des jeunes, il écrit que pour éviter toute dérive d’interprétation, l’Eglise ne peut en aucune façon renoncer à proposer l’idéal complet du mariage comme projet de Dieu. En vue de prévenir sa rupture, l’effort pastoral de consolidation de l’union matrimoniale doit avoir le pas sur une pastorale de l’échec (no 307). Et puis le Pape n’oublie pas de se pencher sur la fragilité comme sur l’échec du mariage en reprenant un passage d’Evangelii Gaudium (no 44): Sans diminuer la valeur de l’idéal évangélique, il faut accompagner avec miséricorde et patience la croissance des personnes, jour après jour et en donnant toute sa place à la miséricorde du Seigneur qui nous encourage à faire le bien possible (no 308).
La structure
Amoris Laetitia s’articule en neuf chapitres, subdivisés en 325 paragraphes, 391 notes et une prière finale adressée à la Ste.Famille. Expliquant le déroulement du document (no 6), le Pape souligne qu’il s’inspire à l’Ecriture (chapitre 1), qui lui fournit le ton adéquat. Puis il passe à l’exposé sur la situation de l’institution familiale au regard de l’enseignement de l’Eglise (chapitre III). La place centrale du document est réservée à l’amour matrimonial (chapitre IV), qui devient fécond au sein de la famille (chapitre V). Suivent des orientations pastorales destinées à bâtir des familles solides et fécondes selon le projet de Dieu (chapitre 6) et à renforcer l’éducation des enfants (chapitre VII). Le chapitre VIII est quant à lui une invitation au discernement pastoral face aux situations ne répondant pas pleinement à l’idéal que propose le Seigneur. Le dernier chapitre propose des lignes de spiritualité familiales.
Dans l’introduction, le Pape explique l’inévitable extension du texte, et sa réflexion sur le cheminement synodal justifie qu’il englobe divers sujets qui ne sont pas strictement inhérents à la famille. C’est pourquoi, même si elle n’est pas forcément continue, une lecture approfondie est nécessaire selon l’intérêt des lecteurs (no 7).
Les sources
Importante expression du pontificat, cette exhortation post-synodale constitue une belle synthèse de la question abordée et un projection vers l’horizon. Sa base sont les documents conclusifs des deux assemblées synodales (52 citations de la Relatio 2014 et 84 de la Relatio 215. Ainsi le Pape a-t-il attribué une part majeure au travail collégial du Synode.
Enrichi de nombreuses citations patristiques, le texte propose aussi celles de grands maîtres de la théologie, de St.Thomas d’Aquin à St.Ignace de Loyola, de St.Robert Bellarmain à St.Jean de la Croix, et de théologiens ou d’écrivains contemporains comme Joseph Pieper, Antonin Sertillanges, Gabriel Marcel, Erich Fromm, Ste.Thérèse de Lisieux, Dietrich Bonhoeffer, Jorge Luis Borges, Octavio Paz, Mario Benedetti ou Martin Luther King. Des Papes, sont cités Casti Connubii de Pie XI, Mystici Corporis Christi de Pie XII, Humanae Vitae de Paul VI, les catéchèses sur l’amour humain et Familiaris Consortio de Jean-Paul II, Deus Caritas Est de Benoît XVI, sans oublier Evangelii Gaudium et les catéchèses sur la famille du Pape François. En outre les documents conciliaires sont cités 22 fois, le Catéchisme de l’Eglise catholique 13 fois, ainsi que d’autres documents du Saint-Siège et de diverses conférences épiscopales.
Aux no 297, 299 et 302, le Pape salue une bonne vingtaine de fois le travail accompli en deux ans par les évêques et leurs Eglises.
Des poins saillants
1. Le document met largement l’accent sur la beauté de l’amour conjugal et de la vie de famille, malgré le contexte de crise de cette institution. Aux chapitres IV et V est développé de façon originale, tant dans le contenu que dans la forme, l’aspect fécond de l’amour. Chacune des références à l’amour de l’hymne à la charité de Paul (Cor 13,4 – 7) constitue une méditation spirituelle et existentielle pour la vie des époux. Proposées avec profondeur, elles sont des lignes guide spirituelles pour la croissance de la charité conjugale.
2. L’évêque a la charge de conduire le peuple de Dieu à l’exemple du Bon Pasteur, qui appelle une à une ses brebis (Jean 10,3), et ce service pastoral inclut l’exercice du jugement. Par ses Motu Proprio Mitis Iudex Dominus Iesus et Mitis et Misericors Iesus, le Pape a voulu rendre évident le fait que chaque évêque dans l’Eglise dont il est le pasteur et le chef est le juge des fidèles (no 244). Il en découle par le biais des prêtres et autres agents pastoraux bien préparés qu’il prépare des mesures appropriées en faveur des époux en crise.
3. Comme tout pasteur, le Pape veut appliquer sa paternelle sollicitude à une innombrable variété de situations (no 300). Il écrit notamment qu’on ne saurait attendre du synode comme de l’exhortation une nouvelle loi canonique applicable à l’ensemble des cas. C’est pourquoi, comme l’a affirmé le synode, il faut tenir compte des différents degrés de responsabilité et procéder avec discernement pastoral et responsabilité au cas par cas.
Les baptisés remariés doivent être inclus, et l’exhortation est très claire sur ce point: Si leur participation peut s’exprimer dans divers services ecclésiaux, il convient de discerner celles des actuelles formes d’exclusion qui pourront être surmontées (n1 299).
Pour accompagner et intégrer les fidèles en situation irrégulière, les pasteurs doivent traiter ces personnes une à une. Les prêtres ont le devoir d’accompagner ces personnes sur la voie du discernement selon l’enseignement de l’Eglise et les orientations de l’évêque (no 300). En l’occurrence, il sera utile d’effectuer un examen de conscience au moyen de moments de réflexion et de repentance. Les divorcés remariés devront s’interroger sur leur comportement envers leurs enfants lors de la crise du couple, s’ils ont tout tenté pour la réconciliation, dans quelle situation se trouve le conjoint abandonné, quelles conséquences a eu la nouvelle relation sur le tissu familial et la communauté d’appartenance, quel mauvais exemple ils peuvent avoir offert aux jeunes qui se préparent au mariage.
Ce discernement se produit grâce au dialogue avec le prêtre qui, au for interne, forme un jugement qui, correct, ne doit pas faire obstacle à une plus large participation de ce fidèle à la vie de l’Eglise (no 300).
4. En vue de l’accomplissement de l’idéal matrimonial, l’exhortation souligne l’importance de la préparation des fiancés au sacrement, de manière à leur fournir les éléments nécessaires à sa réception dans les meilleurs conditions et dans la perspective d’une vie familiale solide (no 207). Dans cette préparation, rappelle le Pape, on doit insister sur les convictions doctrinales et les grandes ressources spirituelles dont dispose l’Eglise, et s’appuyer aussi sur des parcours, des conseils et des stratégies tirées de l’expérience et des choix psychologiques (no 211). Le document montre également la nécessité de poursuivre ce cheminement après la célébration, en particulier durant les premières années du mariage. Le Pape rappelle aux jeunes époux que le mariage ne doit pas être considéré comme chose conclue, et qu’il faut tabler sur l’avenir en bâtissant jour après jour avec la grâce de Dieu.
Importante expression du pontificat, cette exhortation post-synodale constitue une belle synthèse de la question abordée et un projection vers l’horizon. Sa base sont les documents conclusifs des deux assemblées synodales (52 citations de la Relatio 2014 et 84 de la Relatio 215. Ainsi le Pape a-t-il attribué une part majeure au travail collégial du Synode.
Enrichi de nombreuses citations patristiques, le texte propose aussi celles de grands maîtres de la théologie, de St.Thomas d’Aquin à St.Ignace de Loyola, de St.Robert Bellarmain à St.Jean de la Croix, et de théologiens ou d’écrivains contemporains comme Joseph Pieper, Antonin Sertillanges, Gabriel Marcel, Erich Fromm, Ste.Thérèse de Lisieux, Dietrich Bonhoeffer, Jorge Luis Borges, Octavio Paz, Mario Benedetti ou Martin Luther King. Des Papes, sont cités Casti Connubii de Pie XI, Mystici Corporis Christi de Pie XII, Humanae Vitae de Paul VI, les catéchèses sur l’amour humain et Familiaris Consortio de Jean-Paul II, Deus Caritas Est de Benoît XVI, sans oublier Evangelii Gaudium et les catéchèses sur la famille du Pape François. En outre les documents conciliaires sont cités 22 fois, le Catéchisme de l’Eglise catholique 13 fois, ainsi que d’autres documents du Saint-Siège et de diverses conférences épiscopales.
Aux no 297, 299 et 302, le Pape salue une bonne vingtaine de fois le travail accompli en deux ans par les évêques et leurs Eglises.
Des poins saillants
1. Le document met largement l’accent sur la beauté de l’amour conjugal et de la vie de famille, malgré le contexte de crise de cette institution. Aux chapitres IV et V est développé de façon originale, tant dans le contenu que dans la forme, l’aspect fécond de l’amour. Chacune des références à l’amour de l’hymne à la charité de Paul (Cor 13,4 – 7) constitue une méditation spirituelle et existentielle pour la vie des époux. Proposées avec profondeur, elles sont des lignes guide spirituelles pour la croissance de la charité conjugale.
2. L’évêque a la charge de conduire le peuple de Dieu à l’exemple du Bon Pasteur, qui appelle une à une ses brebis (Jean 10,3), et ce service pastoral inclut l’exercice du jugement. Par ses Motu Proprio Mitis Iudex Dominus Iesus et Mitis et Misericors Iesus, le Pape a voulu rendre évident le fait que chaque évêque dans l’Eglise dont il est le pasteur et le chef est le juge des fidèles (no 244). Il en découle par le biais des prêtres et autres agents pastoraux bien préparés qu’il prépare des mesures appropriées en faveur des époux en crise.
3. Comme tout pasteur, le Pape veut appliquer sa paternelle sollicitude à une innombrable variété de situations (no 300). Il écrit notamment qu’on ne saurait attendre du synode comme de l’exhortation une nouvelle loi canonique applicable à l’ensemble des cas. C’est pourquoi, comme l’a affirmé le synode, il faut tenir compte des différents degrés de responsabilité et procéder avec discernement pastoral et responsabilité au cas par cas.
Les baptisés remariés doivent être inclus, et l’exhortation est très claire sur ce point: Si leur participation peut s’exprimer dans divers services ecclésiaux, il convient de discerner celles des actuelles formes d’exclusion qui pourront être surmontées (n1 299).
Pour accompagner et intégrer les fidèles en situation irrégulière, les pasteurs doivent traiter ces personnes une à une. Les prêtres ont le devoir d’accompagner ces personnes sur la voie du discernement selon l’enseignement de l’Eglise et les orientations de l’évêque (no 300). En l’occurrence, il sera utile d’effectuer un examen de conscience au moyen de moments de réflexion et de repentance. Les divorcés remariés devront s’interroger sur leur comportement envers leurs enfants lors de la crise du couple, s’ils ont tout tenté pour la réconciliation, dans quelle situation se trouve le conjoint abandonné, quelles conséquences a eu la nouvelle relation sur le tissu familial et la communauté d’appartenance, quel mauvais exemple ils peuvent avoir offert aux jeunes qui se préparent au mariage.
Ce discernement se produit grâce au dialogue avec le prêtre qui, au for interne, forme un jugement qui, correct, ne doit pas faire obstacle à une plus large participation de ce fidèle à la vie de l’Eglise (no 300).
4. En vue de l’accomplissement de l’idéal matrimonial, l’exhortation souligne l’importance de la préparation des fiancés au sacrement, de manière à leur fournir les éléments nécessaires à sa réception dans les meilleurs conditions et dans la perspective d’une vie familiale solide (no 207). Dans cette préparation, rappelle le Pape, on doit insister sur les convictions doctrinales et les grandes ressources spirituelles dont dispose l’Eglise, et s’appuyer aussi sur des parcours, des conseils et des stratégies tirées de l’expérience et des choix psychologiques (no 211). Le document montre également la nécessité de poursuivre ce cheminement après la célébration, en particulier durant les premières années du mariage. Le Pape rappelle aux jeunes époux que le mariage ne doit pas être considéré comme chose conclue, et qu’il faut tabler sur l’avenir en bâtissant jour après jour avec la grâce de Dieu.
5. Amoris Laetitia rappelle encore que les pères synodaux ont envisagé aussi le cas du seul mariage civil voire de l’union libre dans lesquels, faites les différences, il existe une stabilité du lien, une affection profonde, une responsabilité envers les enfants et une capacité à affronter les difficultés de la vie. Ceci doit être vu comme des occasions d’accompagner ces couples dans une démarche tendant au sacrement du mariage (no 293).
6. Dans la prise en charge ou l’accompagnement des fragilités, dans le soin des blessures, le principe de la gradualité pastorale doit refléter la pédagogie divine. A l’image de Dieu qui prend soin de tous ses fils, à commencer par les plus faibles et éloignés, l’Eglise doit témoigner de son amour envers ceux des siens qui prennent part de manière imparfaite à la vie de la communauté ecclésiale (no 78). Tous doivent pouvoir y prendre part. Personne, écrit-il, ne peut être condamné à jamais. Ce n’est pas la logique de l’Evangile (no 297). En ne se limitant pas aux situations irrégulières, l’exhortation apostolique post-synodale ouvre donc le vaste horizon de la grâce imméritée et de la miséricorde inconditionnelle à chacun, quelle que soit sa situation (no 297).
Face aux grands bouleversements du monde, ainsi découvre-t-on la grandeur de Dieu et son amour pour l’homme qui, constamment blessé, a besoin d’être accueilli et soigné par le Christ, le Bon Samaritain de l’humanité. Dieu offre à l’humanité sa miséricorde car la société ne saurait être seulement régie par le rapport droits devoirs. C’est la dimension de la gratuité qui doit primer, et avant tout la miséricorde et la communion (no 6). D’où la nécessité de dépasser la vision humaine de la justice par un saut en avant qui ne peut venir que de l’amour miséricordieux face à la fragilité humaine. Amoris Laetitia entend toucher le coeur de l’Evangile et faire du bien à l’homme blessé: La miséricorde est la plénitude de la justice, écrit le Pape François, et la manifestation la plus éclatante de la vérité de Dieu (no 311).
[Texte original: Italien – version de travail]
6. Dans la prise en charge ou l’accompagnement des fragilités, dans le soin des blessures, le principe de la gradualité pastorale doit refléter la pédagogie divine. A l’image de Dieu qui prend soin de tous ses fils, à commencer par les plus faibles et éloignés, l’Eglise doit témoigner de son amour envers ceux des siens qui prennent part de manière imparfaite à la vie de la communauté ecclésiale (no 78). Tous doivent pouvoir y prendre part. Personne, écrit-il, ne peut être condamné à jamais. Ce n’est pas la logique de l’Evangile (no 297). En ne se limitant pas aux situations irrégulières, l’exhortation apostolique post-synodale ouvre donc le vaste horizon de la grâce imméritée et de la miséricorde inconditionnelle à chacun, quelle que soit sa situation (no 297).
Face aux grands bouleversements du monde, ainsi découvre-t-on la grandeur de Dieu et son amour pour l’homme qui, constamment blessé, a besoin d’être accueilli et soigné par le Christ, le Bon Samaritain de l’humanité. Dieu offre à l’humanité sa miséricorde car la société ne saurait être seulement régie par le rapport droits devoirs. C’est la dimension de la gratuité qui doit primer, et avant tout la miséricorde et la communion (no 6). D’où la nécessité de dépasser la vision humaine de la justice par un saut en avant qui ne peut venir que de l’amour miséricordieux face à la fragilité humaine. Amoris Laetitia entend toucher le coeur de l’Evangile et faire du bien à l’homme blessé: La miséricorde est la plénitude de la justice, écrit le Pape François, et la manifestation la plus éclatante de la vérité de Dieu (no 311).
[Texte original: Italien – version de travail]