«Sans la paix on ne peut rien faire » au Sudan du Sud, qui a pourtant tout ce qu’il faut pour se développer, déclare le cardinal Peter Turkson, préfet du dicastère pour le développement humain intégral: « il faut une situation, une atmosphère un peu pacifique pour pouvoir mettre sur pied certains projets ».
Depuis longtemps, le Saint-Siège tente de trouver une voie pour obtenir la paix, a expliqué le cardinal Turkson au micro de Radio Vatican en italien le 1er juillet 2017.
Le 21 juin dernier, le cardinal avait présenté l’initiative « Le pape pour le Soudan », annonçant aussi le versement au pays de 500 000 euros destiné à des projets dans le domaine de la santé, de l’éducation et de l’agriculture.
« Le Saint-Père, a dit le cardinal Turkson, a déjà montré sa sollicitude en envoyant un peu d’aides pour l’éducation, pour la santé, pour les médicaments. C’est un beau geste, mais la situation au Soudan du Sud demande encore quelque chose de plus. »
« Sans une situation de paix qui permette la réalisation de ces projets, tout est difficile », a-t-il souligné.
Cependant, le préfet s’est montré optimiste en disant que « nous devons…parvenir » à trouver la paix au Soudan.
« Et pas seulement au Soudan du Sud, a-t-il noté. Le pape a montré cette même sollicitude, cette même préoccupation pour la République centrafricaine, nous devons avoir la même pour le Soudan du Sud. Le Saint-Père aurait voulu aller visiter le Soudan du Sud. »
« Donc mon optimisme, a-t-il poursuivi, n’est pas dû au fait qu’on dise de ce pays qu’il est une « république chrétienne », car cela n’est pas tout à fait vrai…. On y trouve d’autres religions. Il y a l’islam, il y a les musulmans … Le fait est que face à une humanité qui souffre, comme dit la première phrase de Gaudium et spes, cette souffrance ne peut pas ne pas toucher tout le monde. Je suis convaincu que ce pays a tout le potentiel qu’il faut pour poursuivre son développement. »
Le cardinal Peter Turkson s’est rendu au Soudan à deux reprises : « Je dois dire que le respect pour l’Église existe toujours, a-t-il constaté. Le respect pour l’Église est tel que lorsque d’autres diplomates ne parviennent pas à avoir des audiences, des personnes de l’Église comme le nonce, comme moi, essaient de porter leur message pour résoudre un peu la situation. C’est donc pourquoi j’estime que l’Église a encore un rôle à jouer dans cette situation, un rôle à exercer, quel qu’il soit. »
« Nous prévoyons une visite dans un proche avenir pour faire le point de la situation, a dit le préfet, pour programmer un plan de secours et d’assistance en faveur de la population qui est en fuite. »
La population du pays n’est pas abandonnée par les organismes humanitaires, a expliqué le cardinal : « Il y a …une base des Nations unies. En trois endroits. Il y a les Casques bleus de l’ONU, l’Union européenne avec leur ambassadeur et puis divers organismes, d’autres groupes. » « Les gens ont besoin de maisons, d’agriculture, d’écoles, d’hôpitaux, a-t-il poursuivi, et il y a des organismes prêts à aider en ce sens. »
Mais pour la réalisation de ces projets, la paix est nécessaire, a répété le cardinal Turkson : « Dans les années 60, le pape Paul VI a dit que le nouveau nom de la paix est le développement, mais ajoutant aussitôt après que le développement demande nécessairement la paix. »
Avec une traduction d’Océane Le Gall
Cardinal Peter Kodwo Appiah Turkson, WIKIMEDIA COMMONS - Missmarple76
Soudan du Sud: "Ce pays a tout le potentiel qu’il faut", par le card. Turkson
Mais « sans la paix, on ne peut rien faire »