Salvador : 30 ans après l’assassinat de Mgr Romero

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La cause de sa béatification désormais en discussion au Vatican

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ROME, Mardi 23 mars 2010 (ZENIT.org) – Cela fera 30 ans, le 24 mars, jour pour jour, que Mgr Oscar Arnulfo Romero, alors archevêque de San Salvador, a été assassiné sur l’autel, alors qu’il célébrait une messe dans la chapelle de l’hôpital de la Divine Providence pour les malades du cancer, dans la capitale du Salvador, victime de la guerre sanglante qui déchirait ce pays.

Le 15 août de l’année dernière (92ème anniversaire de Mgr Romero), l’Eglise catholique salvadorienne a donné le coup d’envoi à un vaste programme d’activités commémoratives sur le thème : « Mgr Romero, espérance des victimes » prévoyant outre un congrès théologique « 30 ans après le martyre de Mgr Romero : conversion et espérance », une série de conférences, marches, pèlerinages, célébrations liturgiques, émissions de timbres à son effigie,  films, la traditionnelle Veillée de la lumière et d’autres initiatives. 

« Célébrer Mgr Romero c’est ramener au temps présent ses appels à la transcendance, au refus des nouvelles idoles qui assaillent la société actuelle ; c’est assumer notre foi dans sa dimension historique profonde et voir sous les traits des vieux et des jeunes visages de l’exclusion, le visage de Dieu », a déclaré la fondation Romero dans un communiqué. 

Aux côtés des victimes

Dans l’introduction du livre « Oscar Romero : un évêque entre guerre froide et révolution », le cardinal Roger Etchegaray, président émérite du Conseil pontifical justice et paix, rappelle que l’archevêque salvadorien « a été assassiné pour avoir dénoncé la violence des parties » impliquées dans le conflit (gouvernement et guérilla). 

« Lorsqu’il a été tué, la société précipitait confusément dans la guerre civile, car cela faisait trop longtemps que la demande de justice n’était plus entendue, et l’une et l’autre parties ont fini par ne voir que le recours aux armes comme solution ».  

« Après avoir consacré toute sa vie au service de Dieu, Mgr Romero est devenu un prophète de justice et de paix. Ses homélies, transmises sur les ondes de la radio, étaient suivies par tout le pays, amis et adversaires, car Oscar Arnulfo Romero disait la vérité… parce qu’il était une voix humaine, religieuse, fraternelle. […] Il estimait qu’il était de son devoir de parler avec fermeté en faveur de la paix, de la justice, de la réconciliation ». 

Mgr Vincenzo Paglia, évêque de Terni-Narni-Amelia, postulateur de la cause de béatification de l’évêque salvadorien, avait dit il y a deux ans, à l’ « Osservatore Romano » que « Mgr Romero était une victime de la polarisation politique, celle-ci ne laissant aucune place à sa charité et à ses activités pastorales ».

« Ennemi de la violence des deux côtés, il prenait partie contre le gouvernement militaire et contre l’opposition de la guérilla, vivant en pasteur le drame de son troupeau ». 

Sur le journal du Saint-Siège, Mgr Paglia avait souligné qu’au-delà de ce que l’on dit, Mgr Romero comptait sur la solidarité de deux papes (Paul VI et Jean-Paul II), comme le révèle son journal intime, et ce point constitue un point ferme pour le procès de béatification.

L’évêque de Terni-Narni-Aurelia rappelait que Jean-Paul II lui-même avait reconnu publiquement ses qualités lorsqu’il s’était rendu sur sa tombe, et en le citant ensuite parmi les martyrs du XXème siècle, priant à cette occasion pour « l’inoubliable Mgr Oscar Romero, assassiné sur l’autel ». 

Une Journée dédiée à Mgr Romero

Dans le cadre du 30ème anniversaire de son assassinat, l’assemblée législative du Salvador a approuvé le 4 mars dernier, un décret selon lequel la journée du 24 mars serait désormais dédiée à Mgr Oscar Arnulfo Romero, avec le consentement de l’Eglise catholique, des Eglises historiques présentes dans le pays et des nombreuses organisations sociales. 

La cause de béatification d’Oscar Arnulfo Romero, dont les restes se trouvent dans la cathédrale métropolitaine de la capitale salvadorienne, a été ouverte en 1994. L’étape diocésaine a été franchie en 1996, sa cause passant alors aux bureaux compétents du Vatican au cours de la même année. En 1997, est arrivé de Rome le décret de validité, indiquant que les étapes du procès diocésain ont été accomplies selon les règles en vigueur. 

Gilberto Hernández García

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ZENIT Staff

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