Le pape François a médité sur la figure du « vrai prophète », lors de la messe qu’il a célébrée à Sainte-Marthe, au Vatican, au matin de ce 17 avril 2018.
Dans son homélie rapportée par Vatican News en italien, le pape a commenté la première lecture (Ac 7, 51 – 8,1a), où Etienne est lapidé : « Quand le prophète arrive à la vérité et touche le cœur, soit le cœur s’ouvre, soit il devient encore plus de pierre et la rage, la persécution se déchaînent… Les prophètes ont toujours ces problèmes de persécution parce qu’ils disent la vérité. »
Quel est le test qu’un prophète « dit la vérité » ? s’est demandé le pape : ce prophète doit être « capable non seulement de dire, mais aussi de pleurer sur le peuple qui a abandonné la vérité… C’est le test. Un vrai prophète, c’est celui qui est capable de pleurer pour son peuple et aussi de dire des choses fortes quand il doit les dire. Il n’est pas tiède, il est toujours ainsi : direct. »
Le vrai prophète n’est pas « un prophète de malheur » mais d’espérance, a poursuivi le pape François : « Ouvrir des portes…, assainir l’appartenance au peuple de Dieu pour avancer… ce n’est pas quelqu’un qui réprimande… Non, c’est un homme d’espérance. Il reproche ce qui est nécessaire, il ouvre grand les portes en regardant l’horizon de l’espérance. »
« L’Eglise a besoin des prophètes, a insisté le pape… elle a besoin que nous soyons tous des prophètes. Pas des critiques, ça c’est autre chose… le juge critique auquel rien ne plaît… : “Non, cela ne va pas bien, ça ne va pas, ça ne va pas… il faut faire ça…”. Ça, ce n’est pas un prophète. Le prophète c’est celui qui prie, qui regarde Dieu qui regarde son peuple, qui sent de la souffrance quand le peuple se trompe, qui pleure – il est capable de pleurer sur le peuple -, mais qui est capable aussi de risquer sa peau pour dire la vérité. »
« Que ce service de la prophétie ne fasse pas défaut à l’Eglise, pour avancer », a conclu le pape.
Sainte-Marthe-©-Vatican-Media
Sainte-Marthe : le vrai prophète
Capable de parler et de pleurer