C’est avec une prière pour le cardinal albanais Ernest Simoni, le jour de son quatre-vingt-dixième anniversaire, que le pape François a commencé la célébration de la messe à la chapelle de la Maison Sainte-Marthe ce jeudi matin 18 octobre 2018, indique L’Osservatore Romano en italien.
Le cardinal albanais – arrêté la nuit de Noël en 1963 et libéré seulement en 1990 après 27 ans de prison et travaux forcés – était présent, accompagné de l’archevêque de Florence, le cardinal Giuseppe Betori.
Le pape s’est aussi adressé à lui au cours de l’homélie en rappelant la persécution dont il a été victime parce qu’il était chrétien. « Mais combien de chrétiens subissent aujourd’hui des persécutions physiques, a dit le pape : ‘Celui-ci a blasphémé ! À la potence !’ C’est comme ça. Des persécutions qui durent longtemps, et notre frère de quatre-vingt-dix ans sera en mesure de nous dire beaucoup de choses. »
Le pape a aussi évoqué les témoignages héroïques, jusqu’au martyre, de jeunes fidèles à l’Évangile, présentés au cours du Synode.
Le pape François avait créé la surprise en décidant de remettre la pourpre cardinalice au père Ernest Simoni (créé cardinal non-électeur le 19 novembre 2016), dont le témoignage de persécution sous la dictature communiste l’avait ému aux larmes lors de son voyage à Tirana en 2014.
Arrêté en 1963 après 8 ans de sacerdoce parce qu’il annonçait le Christ, le prêtre albanais a été torturé et a fait 17 ans de prison, puis 9 ans de travaux forcés jusqu’à la chute du régime en 1990. Devenu le père spirituel de nombreux prisonniers, il célébrait la messe, distribuait la communion et confessait en cachette.